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Art et Culture Publié le vendredi 21 janvier 2011 | Nord-Sud

Suspension de la presse proche d’Ado - Le CNP ne veut pas suivre Ouattara Gnonzié

En visite au Conseil national de la presse (Cnp), le ministre de la Communication du groupe d’Aké N’Gbo, Ouattara Gnonzié qui mène une campagne contre les journaux pro-Alassane Ouattara, a buté sur le professionnalisme d’Eugène Dié Kacou, président de l’organe de régulation.


Le mot n’a pas été lâché, du moins, pas encore. En visite, mercredi, au siège du Conseil national de la presse (Cnp) à Cocody, Ouattara Gnonzié, ministre de la Communication du gouvernement illégitime de Gilbert-Marie Aké N’Gbo, n’a pas caché son intention de faire taire la presse pro-Ouattara. Les radicaux du régime agonisant du président sortant qui maugréent, depuis quelques jours, leur volonté de museler les canards qui relaient les activités du président élu, Alassane Ouattara et de son gouvernement. Le son discordant de ces rédactions indépendantes sonne comme une trahison pour ce pouvoir qui défie le monde. «Nous n’avons pas la prétention de dicter au Cnp ce qu’il doit faire. La position du gouvernement (Aké N’Gbo) est le respect de la loi », s’est précipité de justifier l’hôte, pour ne pas paraître comme un donneur de leçon au doyen de la communication qu’est Eugène Dié Kacou. Seulement, le ministre illégitime était porteur d’un message très clair et il fallait, par tous les moyens, le com­muniquer. Donc, user de subter­fuges. «Qu’on ne nous dise pas qu’on a vu venir le drame sans l’avoir prévenu. Nous ne souhaitons pas endosser cette responsabilité», a-t-il indiqué. Le drame, selon lui, c’est le fait d’annoncer la déchéance de Laurent Gbagbo, qui ne tient que grâce à la télévision nationale et à une partie de l’armée soutenue par des miliciens. La responsabilité à ne pas endosser, c’est de laisser paraître les journaux proches d’Ado. Après avoir reconnu que « comparaison n’est pas raison », le poulain de Dona-Fologo s’est lancé dans une démonstration loin de «la raison». Il a relevé que les journalistes américains avaient fait «chorus pour condamner l’attaque contre les tours jumelles aux Etats-Unis». Et de continuer : «Des militaires qui entourent votre pays. Des citoyens qui sont des journalistes qui disent bravo, venez nous tuer… Il faut faire en sorte que la liberté d’expression ne tue pas la liberté», s’est-il libéré à travers ce jeu de mots. Avant même le talking-show de Gnonzié, en sage, le président du Cnp avait donné sa position. Citant les articles 9 et 10 de la constitution, il a relevé que : «la parution et la distribution de tout journal écrit et périodique sont libres. La distribution de tout journal et périodique est libre». Et d’indiquer que «le Cnp est une autorité administrative indépendante avec un statut et des pouvoirs spécifiques pour remplir, en toute indépendance, ses missions régaliennes ». Pour lui, la régulation ne sera effective que «si l’indépendance de l’organe de régulation est avérée ». Et d’être ferme : «Jamais, nous n’avons reçu d’instructions en vue de prendre telle ou telle sanction à l’encontre d’une publication donnée. De telles instructions ou demandes de quelque autorité qu’elle soit, seraient inacceptables, car perçues comme une tentative d’ingérence condamnable dans l’accomplissement par le Cnp de sa mission de régulation ». Sur la rumeur de dégommage de leur président, un agent du Cnp confie : «des bruits nous parviennent que le président sera remplacé. Mais, je ne crois pas en cela ». En effet, il se dit en ville qu’ Honorat De Yédagne, ex-Dg de Fraternité Matin, serait le successeur pressenti d’Eugène Dié Kacou à la tête de l’organe de régulation. En attendant, le doyen tient bien la barre et résiste aux régimes qui se suivent. «Nous sommes présents pour vous accueillir, aujourd’hui, comme nous avons accueilli avant vous, tous ceux et toutes celles qui nous ont fait l’honneur de nous rendre visite. Et comme nous accueillerons plus tard, tous ceux et toutes celles qui émettront le souhait de nous rencontrer », avait-il spécifié dans son introduction.

Sanou A.

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