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Politique Publié le lundi 24 janvier 2011 | Le Temps

Requiem pour l’Uemoa et le franc Cfa

Depuis le samedi 22 janvier dernier, le sommet des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) tenu à Bamako, a pris des décisions historiques. Dont l’une est la contrainte à la démission de M. Philippe Henri Dakoury-Tabley, Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Par des chefs d’Etat qui se sont voulus très intransigeants aux ordres de la France, lui reprochant sa collaboration avec le gouvernement du Premier ministre Aké N’Gbo et de n’avoir pas appliqué les mesures prises par le Conseil des ministres de l’Uemoa tenu fin décembre 2010 en Guinée-Bissau. Et pourtant, techniquement, le gouvernement et le Directeur national pour la Côte d’Ivoire, Denis N’Gbé, n’ont fait que leur travail en collaborant non seulement avec le Trésor public de Côte d’Ivoire, mais aussi avec les banques commerciales de la place. Aussi, «ils ont reconnu Ouattara Allassane comme Président de la République de Côte d’Ivoire». Ignorant ainsi la décision du Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire qui a proclamé en dernier ressort, le Président Gbagbo comme le Président de la République de Côte d’Ivoire. Alors que bien avant le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, le gouvernement ivoirien avait été devant la Cour de justice de l’Uemoa aux fins de statuer non seulement sur la validité de la décision du Conseil des ministres, mais aussi pour surseoir à l’exécution de cette décision. Mais hélas, en dépit du fait que l’affaire est pendante devant la Cour de Justice de l’Uemoa d’une part, et malgré la porte de sortie à eux offerte par le président Ousmane Diakité, les Chefs d’Etat et de gouvernements, certainement poussés dans le dos par Nicolas Sarkozy de Nagy Bosca d’autre part, ont décidé autrement. Le président Ousmane Diakité disait : «La Cour de justice de l’Uemoa est saisie de ce problème parce qu’il y a eu une des parties qui a estimé que la décision prise par le Conseil des ministres de l’Uemoa à Bissau n’était pas valide. Donc cette décision de l’Uemoa a été attaquée par l’une des parties, il y a quelques semaines. Non seulement on nous demande de nous prononcer sur la légalité de la décision du Conseil des ministres mais aussi on nous demande d’ordonner le sursis à l’exécution de cette décision». Avant d’ajouter : «lorsqu’une affaire arrive au niveau de la Cour, il y a une procédure à suivre qui commence à l’introduction de la requête. Il y a également une période pour la mise en état du dossier et après, il y a la saisine d’un rapporteur. C’est après tout cela que la Cour de justice, en audience publique, statue et rend une décision. Nous n’en sommes pas là pour le moment», a-t-il indiqué devant la presse la veille, lors d’une conférence de presse à Bamako. Hélas, la politique politicienne s’est invitée dans le quotidien de l’Uemoa. La Cour de justice de l’Uemoa qui devrait servir de modèle dans la sous-région, a été elle aussi «émasculée» par les pouvoirs politiques aux ordres. Quelle que soit l’issue de l’application des mesures qui ont été prises par le sommet des chefs d’Etat et de gouvernements, «la messe de requiem pour le repos de l’âme du Cfa», la monnaie commune aux Etats de l’Uemoa vient d’être dite. Car, la Côte d’Ivoire qui sort très affaiblie de ce sommet et qui pèse plus de 40% du Produit intérieur brut (Pib) de l’espace communautaire, devra sortir de cette organisation et battre sa propre monnaie. Qui sait, peut-être que dans quelques mois, l’exemple de la Côte d’Ivoire sera suivi par bien d’autres pays, économiquement moins nantis.

Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.
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