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Politique Publié le lundi 24 janvier 2011 | Le Nouveau Réveil

Démission du Gouverneur pro-Gbagbo de la Bceao : Comment les chefs d`Etat et de gouvernement ont “coincé” Dacoury-Tabley

Un samedi noir pour Philippe Henri Dacoury-Tabley à Bamako. Présent au Centre international de conférences de Bamako, dans la ferme intention de défendre sa position, l'étau s'est très vite resserré autour de lui et son sort a été très rapidement scellé. " C'est avec tristesse que je m’en vais parce que c`est une institution que j`aime beaucoup ", a lâché, le visage fermé, Philippe Henri Dacoury-Tabley, à une poignée de journalistes qui s'étaient précipités sur lui pour obtenir un commentaire de sa décision de démissionner de son poste de Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).

Soro, super star du sommet

De fait, tout est allé très vite ce samedi. D'abord lors de la cérémonie d'ouverture qui a accusé un petit retard, du fait de l'arrivée retardée de certains chefs d'Etat. En effet, premier signe de la débâcle annoncée de M. Dacoury-Tabley : des murmures non étouffés dans la salle, à l'évocation de sa présence, faite par le président du conseil des ministres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Deuxième signe : les applaudissements nourris qui ont accompagné la prononciation du nom de M. Guillaume Soro, " Premier ministre de Côte d'Ivoire ", par la même personnalité. Les observateurs ont noté que M. Soro a été plus ovationné que le Président hôte,
Amadou Toumani Touré.

Après les deux discours officiels, les cinq chefs d'Etat, les deux Premiers ministres et le ministre des Affaires étrangères présents, se sont retrouvés à huis clos, dans une salle annexe du Centre.

" Raisons techniques "

Selon nos informations, de source proche de la délégation ivoirienne, forte de nombreuses personnalités pro-Ouattara, le Président en exercice de l'Uemoa, le Malien Toumani Touré, a demandé au Gouverneur de la BCEAO de faire un point sur la décision prise par les ministres de l'Economie de la zone Uemoa, de déléguer au Président Alassane Ouattara tous les pouvoirs en ce qui concerne la gestion des comptes de la Côte d'Ivoire. Cette façon de poser le problème aurait désarçonné M. Dacoury-Tabley qui, selon certains de ses proches, entendait faire prévaloir l'illégitimité de la décision du 23 décembre dernier. Pris de court, toujours selon nos sources, il a tenté d'expliquer que les mesures prises par les ministres cités plus haut, n'ont pu être appliquées pour des raisons techniques. Lui-même confirmera plus tard cette information devant la presse. "

C`est pour des raisons très techniques que nous n`avons pas pu mettre en œuvre les décisions des chefs d`Etat. C`est ce que j`ai essayé de leur expliquer ", a-t-il confié en fin de soirée, à des journalistes.

Dilatoire

Le Premier ministre Guillaume Soro, selon nos sources, a pris la parole et souligné l'aspect dilatoire des explications de M. Dacoury-Tabley. Pour le confondre, il a révélé à la conférence, documents à l'appui, qu'à l'heure où il s'exprimait, des mouvements sur les comptes de la Côte d'Ivoire à la BCEAO, continuaient de se faire, près d'un mois après la décision du 23 décembre.

C'est le coup de grâce, puisque, toujours selon nos sources, M. Dacoury-Tabley, s'est montré incapable ni de démentir l'information, ni d'expliquer la lenteur technique qui l'empêche d'obtempérer aux injonctions des ministres de l'Economie, ses patrons directs.

Faute lourde

La faute lourde constitutive de renvoi est ainsi constatée par la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, lors de ce quinzième sommet de l'Uemoa. L'une des huit personnalités lui a alors demandé, selon nos sources, de tirer les conséquences de ses agissements, et surtout d'avoir en esprit qu'il peut être poursuivi pour complicité de détournement de 80 à 100 milliards de francs CFA, retiré des comptes, en un mois, par le camp Gbagbo. Le Gouverneur, selon nos informations, a tenté de trouver un soutien dans l'assistance, sans succès. Il a donc décidé de démissionner de son poste de Gouverneur de la BCEAO qu'il occupait depuis trois ans. Nommé pour un mandat de six ans, sur proposition de M. Laurent Gbagbo, son " frère ", qui l'avait préféré à M. Bohoun Bouabré, Philippe Henri Dacoury-Tabley quitte la BCEAO sur une note de " tristesse ", mais aussi de déshonneur.

André Silver Konan
kandresilver@yahoo.fr
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