x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 25 janvier 2011 | Le Patriote

Affrontements à Abengourou et Agnibilékrou : Les miliciens et les FDS font des morts et des blessés

Trois morts et 16 blessés dont 9 par balles, 4 véhicules calcinés, 3 maisons incendiées et une saccagée. C'est le triste bilan des affrontements à l'allure de guerre urbaine, qu'il a été donné de voir ce lundi à Abengourou. Si au moment où nous mettions sous presse, un calme précaire régnait sur la ville, la nuit qui s'annonçait, présageait des pires scénarii. Retour sur une folle journée tel qu'il a été rarement donné d'en vivre dans la capitale de l'Indénié. Tout commence tôt le matin où déjà, les premiers élèves sont renvoyés à leurs domiciles par les manifestants qui avaient érigé des barrages à travers la ville pour faire respecter le mot d'ordre du gouvernement. C'est à un de ces check-points que le scandale à l'origine des violents affrontements va se produire. En effet, Mboro Ouattara, responsable de la sécurité du RHDP est sauvagement battu et emmené de force par les miliciens proches de la FESCI dans leur fief d'Adaou. Informés, les leaders du RHDP rentrent en contact avec le commandant de la compagnie de gendarmerie Madou Yéo. Ce dernier se charge de rencontrer les ravisseurs du militant houphouëtiste. Il ne tarde pas à informer ses mandants que l'homme arrêté par les miliciens a été remis à la police. Entre temps, rongés par la colère et l'impatience, les jeunes manifestants tentent de séquestrer des miliciens en vain. Las d'attendre, ils se déportent au domicile du Préfet de région à qui ils exigent de leur remettre leur camarade. N'obtenant pas de réponse, des éléments excités entreprennent de saccager le domicile de l'autorité administrative. Informé, le Roi tente de calmer les jeunes qui ne peuvent retenir leur colère. Malgré tous leurs efforts, les leaders du RHDP dont Cissé Daouda Salif et Delma Salice tentent en vain de raisonner la foule en colère. Les policiers commis à la garde du domicile du Préfet sont vite débordés et ne tardent pas à prendre leurs jambes à leur cou. Le commandant de gendarmerie qui essaie lui aussi de calmer les jeunes furieux, reçoit un projectile qui lui ouvre une plaie à la tête. Son treillis est imbibé de sang. Les manifestants désormais maîtres des lieux, mettent le feu au groupe électrogène du Préfet qui manque de peu d'enflammer toute la résidence. Le véhicule personnel de l'infortuné est incendié et lui-même est violemment rudoyé par la horde incontrôlable. Le représentant de l'Etat s'en sortira avec des blessures à la tête, à la joue et à la bouche qui lui valent des points de suture. "Ils m'ont accusé à tort d'avoir fait venir Mian Augustin. Pourtant j'ai tout fait pour éviter la violence" a déclaré plus tard M. Anon Léopold Florent entouré, le préfet de ses collaborateurs venus le soutenir. Après le domicile du Préfet, Delma Salice improvise un meeting au cours duquel il exprime sa colère à l'endroit de ses camarades, leur reprochant leur acte de vandalisme."Ce n'est pas l'incendie de la maison du Préfet qui va faire partir Gbagbo. Si vous brûlez sa maison, où va dormir le Préfet que le Président Alassane va nommer? Que ceux qui ne peuvent s'empêcher de faire du vandalisme quittent nos rangs", avertira-t-il. C'est alors que le cap est mis sur le village d'Adaou pour récupérer leur camarade des mains des miliciens qui s'y sont retranchés. A l'approche du village, des coups de feu nourris retentissent. Cela n'enlève rien à la détermination des jeunes décidés d'en découdre avec les miliciens. Une percée sera effectuée jusqu'au niveau des premières maisons du village. Les premiers blessés par balles sont enregistrés chez les jeunes militants du RHDP. Ils sont conduits à l'hôpital à moto ou en voiture. Mais les autres continuent d'avancer. Bientôt la supériorité en armement des miliciens va les obliger à reculer. Un recul qui va être fatal pour le siège du FPI sis au quartier Relais et la maison d’Ettien Amoakon, ministre des NTIC du gouvernement Aké N’Gbo.

Ces lieux sont calcinés. Un véhicule 4x4 garé au domicile du Ministre part en fumée. La Mercédès de l'élément des FDS Adou Sékou soupçonné de connivence avec les miliciens est également calcinée et ses armes confisquées. Les jeunes militants de LMP en représailles vont saccager la maison du 1er adjoint au maire d'Abengourou Kouamé Amoakon dont ils brûlent le véhicule. Du côté d'Agnibilékrou, le bilan est tout aussi lourd. Il est fait état de 3 morts et 4 blessés dont un grave selon des sources. Les victimes seraient tombées sous les balles des FDS appelées en renfort de Bondoukou. Celles-ci ont rencontré une résistance farouche des militants du RHDP de cette ville qui avaient eux aussi érigé des barrages pour faire respecter le mot d'ordre de pays mort lancé par le gouvernement. Abengourou ressemble à une ville morte où la peur le partage à l'inquiétude. Le dénommé Mboro Ouattara est interné à l'hôpital comme bon nombre des blessés de la journée. Leur cas n'inspire plus d'inquiétude même s'ils attendent l'opération devant retirer les balles de leur corps. Des renforts de FDS annoncées du côté de Bondoukou et d'Abidjan devraient rassurer les habitants qui craignent des représailles des miliciens une fois la nuit tombée.

Gageons que le Roi qui déjà la veille avait appelé à la retenue, en dénonçant notamment la présence des miliciens, soit entendu afin que la paix revienne dans cette cité qui n'a jamais eu autant besoin de son surnom de cité royale de la paix.

Armand Déa, correspondant
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

A voir également

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ