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Économie Publié le mercredi 26 janvier 2011 | Nord-Sud

Projet d’embargo commercial - De grosses menaces sur les activités portuaires

L’Europe des 27 brandit l’embargo commercial pour faire plier l’échine au groupe sans valeur de Laurent Gbagbo qui continue de squatter le palais présidentiel du Plateau.


L’Union européenne n’écarte pas la possibilité d’un embargo commercial si Laurent Gbagbo persiste à s’imposer par la force au peuple ivoirien qui ne veut plus le voir au palais présidentiel. Cette mesure est destinée à l’isoler et surtout à exercer des pressions sur son groupement afin de l’amener à abandonner la voie de l’imposture. En effet, l’embargo commercial est une sorte d’interdiction d’entretenir des relations commerciales avec les dirigeants récalcitrants ou les ennemis de la démocratie et de la paix. Selon la communauté européenne composée de 27 pays, la restriction devrait s’appliquer aux exportations et aux importations en direction et en provenance des ports et aéroports ivoiriens. Une vraie menace pour les opérateurs économiques dont le commerce devrait être mis à mal. Selon Philippe Carryl, président du groupe Vienaud, spécialisé dans la manutention portuaire, l’embargo interdisant pratiquement tout trafic maritime avec les ports d’Abidjan et de San Pedro constitue un coup dur pour l’activité portuaire qui risque de s’effondrer. En fait, les dégâts économiques engendrés par une telle disposition se matérialiseront par la raréfaction des navires à destination. Déjà avec les injonctions du président de la république, son Excellence, Alassane Dramane Ouattara, les ports, poumon économique, sont en passe de devenir des déserts économiques.

PAA, la mort annoncée !

Avant même le blocus envisagé, des sources proches de la direction générale du port d’Abidjan font observer un net ralentissement des mouvements de bateaux sur les quais. En réalité, nombreux sont les hommes d’affaires qui semblent avoir perdu toute confiance au groupe sans légitimité de Aké N’gbo qui, faute de carnet d’adresses, n’a jusque-là pas réussi à intégrer les milieux européens. «Avec de si faibles secours, la crise peut devenir grave pour l’économie portuaire », s’inquiète un transitaire, sous couvert de l’anonymat. L’année dernière, Marcel Gossio avait annoncé un volume de 22 millions de tonnes de marchandises traitées. Mais au terme du présent exercice et à l’allure où vont les choses, ce chiffre risque d’être lamentable. Un administrateur des services douaniers en poste au port d’Abidjan confirme que le trafic maritime, ostensiblement aminci, s’étiolera davantage si la mesure de rétorsion européenne venait à être appliquée. Mais les négociants ne seront pas les seules victimes de l’embargo commercial éventuel. En effet, l‘arrêt du commerce maritime avec l’Europe provoquera également de graves crises d’approvisionnement en matières premières, nécessaires aux industries. Pour illustrer les difficultés que les industries peuvent avoir dans ce domaine, faudrait-il sans doute rappeler le cas de l’entreprise Free Textile en Afrique du Sud du temps de l’Apartheid. Spécialisée dans l’impression des toiles de coton, elle avait évolué vers une intégration technique presque complète de son activité en créant des ateliers de filature et de tissage. Fabriquant désormais une partie de ses toiles de coton, l’entreprise devait acheter du coton brut. A cause de l’embargo commercial, Free Textile eut recours aux filières classiques : l’achat du coton brésilien via le Portugal et l’importation de cotons américains. Très rapidement, il a déchanté. Les événements l’empêcheront quasiment de se fournir en coton. En quelques mois, 40 % des fileurs et tisserands travaillant dans l’industrie du coton ont été mis au chômage. Autant dire que si la lagune Ebrié venait à être mise en quarantaine, la question deviendrait encore plus cruciale d’autant que les intrants industriels sont presque tous importés. Toutefois, il n’y a pas que les grosses entreprises qui seront touchées. Les petites et moyennes entreprises ainsi que l‘artisanat vont également connaître un sévère ralentissement des affaires, exposant l’économie à la conjoncture. Si celle-ci n’est pas bonne, l’Etat, privé de ses débouchés européens, se trouverait immanquablement fragilisé. Surtout que le blocus renchérit le coût des matières premières. En tout état de cause, s’il advenait, l’embargo conduirait immanquablement à l’appauvrissement du port d’Abidjan par lequel 90 % des richesses transitent. La Côte d’Ivoire ne pouvant en effet fonctionner en circuit fermé, Marcel Gossio et ses amis risquent alors de transformer Abidjan en port de marchandises de contrebande ou prohibées comme les déchets toxiques.

Lanciné Bakayoko
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