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Politique Publié le jeudi 27 janvier 2011 | Notre Voie

Côte d’Ivoire, Gabon… : Quand la France bafouille les institutions africaines

© Notre Voie
Le président français Nicolas Sarkozy (C) félicite son homologue du Burkina Faso, Blaise Compaoré avant une rencontre avec la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) le 18 Janvier 2011 au Palais de l`Elysée à Paris
La France vient d’ajouter une autre corde à son arc de déstabilisation de l’Afrique. Depuis peu, elle tente de discréditer les institutions africaines en matière électorale, notamment celle du Gabon et de la Côte d’Ivoire. Où elle suscite des critiques de certains candidats à l’élection présidentielle envers le Conseil constitutionnel. Une institution qui est pourtant, seule habilitée, à proclamer les résultats d’une élection.

Fait récent : au Gabon, l’opposant André Mba Obame (ex-ministre de l’Intérieur), après quinze mois de réflexion s’est proclamé président de la République. A l’issue de l’élection qui l’a opposé à Ali Bongo. Qui, lui, exerce les charges de président depuis la fin du scrutin du 30 août 2009. Parce qu’il a été déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel de son pays et investi comme tel. Ce retournement de situation est à mettre à l’actif de la France. Qui, de l’avis même de ses services
de renseignement, a manipulé le résultat de l’élection présidentielle gabonaise en faveur de Ali Bongo. Et au détriment de Mba Obame. Le président français Nicolas Sarkozy a ainsi donné du grain à moudre à l’ex-ministre de l’intérieur pour contester la proclamation du Conseil constitutionnel du Gabon, dont les résultats, on le sait, sont susceptibles d’aucun recours. «Le vote des Gabonais est plus fort que la décision d’une Cour constitutionnelle aux ordres (…) En ignorant le vote du peuple gabonais pour servir les intérêts d’un clan et imposer son candidat à la tête du pays, (la Cour constitutionnelle) s’est disqualifiée d’elle-même», a estimé Mba Obame,
selon l’AFP. L’institution suprême du Gabon en matière électorale avait sans doute en sa possession des éléments objectifs pour désigner Ali Bongo président de la République. Elle n’a pas compté avec la volonté de la France d’imposer un président aux gabonais. A même de garantir leurs intérêts au Gabon où depuis la fin de la guerre d’Algérie, elle exploite, à moindre frais, du pétrole. Ali Bongo ignorait-t-il tout des manœuvres de Sarkozy ? Est-il vraiment d’accord pour brader les richesses de son pays à la France ? Nul ne le sait. Mais il est clair que Sarkozy, par ses agissements, a jeté l’opprobre sur son élection.

Les choses ne se présentent pas dans les mêmes termes en Côte d’Ivoire. Le point commun est cependant la présence de la France de Sarkozy au centre de la combine. Nicolas Sarkozy s’est mis dans l’idée d’installer par tous les moyens Alassane Dramane Ouattara. L’élection présidentielle du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire était un prétexte devant conduire à un hold-up électoral. L’Onu, par sa certification, était donc chargée de prendre de court le Conseil constitutionnel ivoirien dans la proclamation ; et au finish le discréditer en proclamant Alassane Dramane Ouattara vainqueur. L’aspect cynique de cet acte était de faire passer dans l’opinion
que les institutions ivoiriennes, et peut-être africaines sont de moindres importances devant celles de l’Onu. Même si elle est dirigée par un simple commis. Qui peut avoir ses accointances, ses susceptibilités. Eh bien ! ça n’a pas marché. Par le maintien de Laurent Gbagbo à son poste de président de la République, la Côte d’Ivoire a réaffirmé la primauté des institutions ivoiriennes sur toutes les autres considérations internationales. En vertu de la liberté de chaque peuple à disposer de lui-même. A s’auto-gérer en fonction de sa Constitution.

Serge Armand Didi
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