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Politique Publié le vendredi 28 janvier 2011 | Le Nouveau Courrier

Quand l`injustice agace

Lorsqu'éclate la crise post électorale ivoirienne, le président malawite Bingu Wa Mutharika est le Président en exercice de l'Union Africaine(UA). Mais il est à deux mois de la fin de son mandat. L'organisation continentale qu’il préside, mandate à Abidjan, le président Thabo M'beki; pour une mission d'information et de médiation pour les uns, pour demander le départ de Laurent Gbagbo et l'installation de Alassane Ouattara pour les autres.
A l'instar de la CEDEAO, l'Union africaine, avant même d'avoir pris connaissance des faits ou entendu le rapport de ses émissaires, prend une position ferme en faveur de Ouattara et exige en des termes peu diplomatiques le départ du président Laurent Gbagbo, proclamé vainqueur par le Conseil Constitutionnel, juge des élections en Côte d'Ivoire.
Ces organisations internationales prennent le contre-pied des conclusions de leurs observateurs, pourtant régulièrement accrédités. Si pour la CEDEAO, son président en exercice, le Nigérian Jonathan Goodluck, avoue avoir subi des fortes pressions de l'Elysée qui l'honore d'une dizaine de coups de fil par jour - déshonorant ainsi toute la France- le malawite a été discret sur les raisons de son soutien au poulain franco-américain. Avec sa récente visite à Abidjan, les observateurs de la crise postélectorale en Côte d'Ivoire ne manquent pas de noter un important virage, contribuant davantage à la rupture de l'unanimisme des premiers jours au sein de l'Union africaine. Le Malawi, pays de l'Afrique australe, aurait-il mis de l'eau dans son vin à la suite de l'analyse du président Eduardo Dos Santos sur les graves manquements de Choi qui a ainsi "induit en erreur tout le monde"?En effet, devant le corps diplomatique au grand complet au palais de Luanda, Dos Santos n'avait pas porté de gants pour asséner que "cette déclaration du représentant des Nations unies a induit en erreur toute la communauté internationale, car le Conseil constitutionnel n´a pas validé les résultats provisoires diffusés par le Président de la Commission électorale, ayant accepté les réclamations et plaintes d´irrégularités et fraudes graves qui mettaient en cause lesdits résultats ; le Conseil constitutionnel est, en vérité, le seul organe compétent légal pour valider et publier les résultats finaux des élections". Ou bien, est-ce la disparition de l'épée de Damoclès de sa dette envers la France qui expliquerait ce retour à la raison?
Nicolas Sarkozy a largement utilisé sa présidence tournante de l'UE pour entrainer toute l'Europe à sa suite en même temps que la perspective de l'annulation de la dette Malawite – comme le PPTE a conduit la Côte d'Ivoire à des élections sans désarmement - pour maintenir sous pression Bingu Wa Mutharika dont il vient justement d'annuler une partie de la dette à quelques jours de sa passation du témoin au chef d`Etat équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema pressenti pour prendre la présidence tournante de l'UA.
Une fois cette annulation de dette obtenue, le président du Malawi peut atterrir discrètement sur les bords de la lagune Ebrié pour "écouter" son "frère et ami Laurent Gbagbo" et conclure avec lui que "le peuple de côte d'ivoire et les leaders politiques de la Côte d'Ivoire ont des ressources nécessaires pour trouver une solution à la crise dans le pays", ajoutant "mon frère et ami m'a fait un compte rendu détaillé de ce qui s'est passé durant cette période, et il m'a aussi exprimé ses propositions en vue d'une sortie de crise rapide. Je pars donc avec les idées, les propositions qui m'ont été faites. Et je vais les transmettre à l'ensemble de la grande famille de l'Union africaine afin que nous puissions nous asseoir et déterminer la voie la meilleure de sortie de crise en cote d'ivoire .je crois fermement que l'Afrique va trouver la solution au problème de la cote d'ivoire". De quoi faire fondre en larmes Alassane Ouattara et son camp qui avaient tant "légitimé" leur "présidence" par le soutien de la communauté internationale.
Pour l'AFP, le virage est spectaculaire, car début janvier, M. Mutharika avait appelé "Gbagbo à céder le pouvoir à Ouattara pour (...) éviter un bain de sang". Ainsi, alors que l`Afrique avait d`abord soutenu presque unanimement Alassane Ouattara comme vainqueur de la présidentielle ivoirienne, le chef d`Etat sortant Laurent Gbagbo, semble marquer des points avant un important sommet de l`Union africaine (UA).
Et si les chefs d'Etat africains avaient enfin compris le jeu des occidentaux pour les prendre à leur propre piège de l'hypocrisie?
Alors que les violences consécutives aux mots d'ordre de "pays mort" du Rhdp continuent d'endeuiller des familles avec mort de dizaines d'éléments de force de l'ordre, le dernier rapport de l'Ong "Human Rights Watch" est une véritable apologie à la partialité. Tout militant de droits de l'Homme que nous sommes, nous condamnons toute exaction sur un civil, sans distinction de nationalité, de sexe, de religion et de race. Mais ignorer les atrocités de Duékoué, avec une trentaine de morts, commises par les rebelles et maquillées en conflits intercommunautaires, relève d'une cécité intellectuelle qui discrédite dangereusement Human Rights Watch. On peut tuer à Issia, Lakota, etc… et molester un Préfet à Abengourou avant de mettre le feu à sa résidence, ces populations et ces autorités n'ont aucun droit!!!
Si, selon une dépêche de l'AFP, citant une source diplomatique africaine "le président ivoirien (Laurent Gbagbo) a réussi à fédérer autour de lui les pays qui sont frustrés par l`hégémonie occidentale, par idéologie anticolonialiste, mais aussi certains (…) qui ne voient pas d`un bon œil l`ordre donné à Gbagbo de partir, surtout à la lumière de ce qui se passe en Tunisie", c'est bien parce que le deux poids, deux mesures des gouvernements occidentaux agacent énormément et desservent Alassane Ouattara. Nous n'en sommes pas à notre première remarque sur la question. A l'ère des autoroutes de l'information que crée l'Internet, les occidentaux n'ont toujours pas compris que le monde a changé et que les canaux traditionnels de manipulation des peuples par les médias ont désormais leurs limites.
La CPI est actuellement en Côte d'Ivoire pour enquêter sur "des violences contre l'ONU". La conférence de presse du procureur a porté sur des menaces faites à Charles Blé Goudé qui inciterait à la violence et dont on attend que les "incitations soient suivies de meurtres pour le traduire devant la CPI". L'Ivoirien Blé Goudé n'a-t-il pas le droit d'inviter les Ivoiriens à se battre au cas où ils seraient attaqués par des forces étrangères? Vous qui êtes en Côte d'Ivoire, avez-vous entendu autre chose de sa part. A moins que, le français n'étant pas notre langue maternelle, les mots n'aient pas, pour la CPI, la même signification que pour nous.
Chaque tentative de diabolisation de Laurent Gbagbo en fait un héros pour l'Afrique. Quand les Occidentaux le considèrent comme peu fréquentable, les chefs d'Etat africains, en s'affichant avec lui, soignent leur image auprès de leurs opinions publiques, notamment la composante jeune.
Si l'Ecomog de Ouattara le permet, à lundi prochain, In'Challah!!!
Par Sékou Assegoué Godpeace
fraternelleeburnie@yahoo.fr
+225 44 319 422 (Sms sur roaming)
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