x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 31 janvier 2011 | Nord-Sud

Ban Ki-moon ( Secrétaire général de l’Onu), à Addis-Abeba - “Nous avons l’obligation de rester fermes et unis”

Le secrétaire général des Nations Unies était à Addis-Abeba, dans le cadre du 16ème sommet de l’Union africaine qui a vu le guinéen, Obiang N’guéma prendre la tête de l’institution. Il s’est prononcé, samedi, sur la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.

« Je vous remercie pour votre participation à cette réunion importante et opportune. Nous sommes confrontés à une situation complexe et volatile. Pourtant, les objectifs de la Cedeao, de l’Ua et des Nations Unies en Côte d’Ivoire sont clairs. Nous cherchons à aider, à mettre fin à une décennie de crise et à éviter un retour tragique à la guerre civile. Nous cherchons à protéger les civils contre la violence en cours et à assurer le respect des droits de l’Homme et la volonté du peuple exprimée de façon démocratique. Je suis grandement encouragé par l’action menée, hier, par le Conseil de sécurité et de paix de l’Union africaine, réaffirmant l’action entreprise par la CEDEAO et de l’UA et réitérant un solide soutien aux travaux de l’Organisation des Nations Unies. Je félicite le Conseil d’avoir exigé la levée immédiate du blocus sur l’hôtel du Golf et une fin à toutes les violences et les exactions contre la population civile. Je salue la décision de créer un groupe de haut niveau pour trouver une solution politique à la crise. Permettez-moi d’être très clair sur le rôle de l’Organisation des Nations Unies, parce que très troublé et concerné par les fausses accusations sur elle. Lorsque le mandat du Président Gbagbo a expiré en 2005, les parties ivoiriennes ont convenu que les élections étaient essentielles au processus pour rétablir la normalité dans leur pays. Le cadre a été essentiellement fourni par les accords de Pretoria de 2005 sous les auspices du président Mbeki et l’accord de Ouagadougou 2007 sous les auspices du président Compaoré. Avec l’accord politique de Ouagadougou et ses textes complémentaires, les parties ivoiriennes ont assumé la pleine propriété de mise en œuvre du processus de paix. Le mandat de la certification de l’Organisation des Nations Unies a été créé volontairement par les Ivoiriens eux-mêmes pour garantir la crédibilité des élections. Tout au long des trois ans qu’a duré le processus, les parties ivoiriennes en ont défini le rythme, déterminé les échéances et conçu des solutions aux nombreux obstacles rencontrés. Rien n’a été imposé aux parties : ni par les Nations Unies, ni par l’Union africaine, ni par la CEDEAO, ni par tout autre partenaire. Le 5 août 2010, le président Gbagbo a signé le décret instituant le 31 octobre 2010 comme la date des élections, satisfait des progrès accomplis sur les questions de sécurité et de réunification du pays. Mon Représentant spécial et ses collègues ont suivi le processus électoral de manière méticuleuse, objective et indépendante. Ils ont analysé les procès-verbaux de plus de 20.000 bureaux de vote dans tout le pays et sur cette base, ils en sont arrivés de façon vigilante, à la détermination de la certification. Rappelons-nous que les dispositions et les procédures de certification étaient identiques à celles du premier tour, qui avait été salué par le président Gbagbo. Excellences, notre premier devoir est au peuple de Côte d’Ivoire. Nous avons l’obligation de rester fermes et unis pour signaler aux peuples de l’Afrique que notre engagement envers nos principes est réel. Nous devons préserver notre position unifiée, agir ensemble et rester fermes contre la tentative de M. Gbagbo à s’accrocher au pouvoir grâce à l’utilisation de la force. Je suis profondément préoccupé par les actions hostiles ordonnées par M. Gbagbo contre des Casques bleus des Nations Unies. Je dois souligner que les Casques bleus ont un mandat clair issu des accords de paix signés par le président Gbagbo, lui-même et les autres dirigeants ivoiriens pour protéger le président Ouattara et le Premier ministre Soro. Malheureusement, depuis le 16 décembre, les forces régulières et irrégulières fidèles à M. Gbagbo ont empêché le mouvement de nos Casques bleus, interrompu leur fourniture en carburant et autres formes de soutien essentiel à la vie, tiré contre eux et bloqué l’hôtel du Golf. Je suis aussi profondément préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire et des droits de l’Homme. Depuis la mi-décembre, la violence a coûté plus de 260 vies. Plus de 30.000 ivoiriens ont fui vers les pays voisins qui pourraient se traduire par une instabilité régionale, et plus de 17.000 se sont déplacés à l’intérieur. Le Hcr et les autres organismes des Nations Unies font beaucoup pour aider et répondre aux besoins humanitaires.
Des charniers ont également été signalés, et le personnel des droits de l’Homme des Nations Unies a été empêché d’accéder à ces zones. Le service de radiodiffusion de l’Etat est utilisé comme une arme pour diffuser des messages haineux et d’incitation à la violence. Nous devons regarder loin dans le passé pour tirer les leçons sur les conséquences de ces actes. Nous devons tenir compte de ces leçons. Tous les responsables d’actes graves contre le peuple ivoirien et les Casques bleus des Nations Unies doivent être traduits en justice et tenus responsables de leurs crimes. Permettez-moi ici d’exprimer ma profonde admiration et mon soutien aux troupes de l’Onuci et au personnel travaillant sous des conditions extrêmement difficiles et dangereuses – et ma gratitude à tous les Etats-membres qui ont fourni des troupes.
Excellences, les positions que nous prenons aujourd’hui auront un impact non seulement sur notre crédibilité, mais aussi sur d’autres transitions démocratiques et sur les élections dans les sociétés divisées. Les solutions que nous recherchons doivent donc être fondées en principe et promouvoir nos valeurs communes. Par-dessus tout, nous ne devons pas laisser tomber le peuple ivoirien. Nous ne pouvons permettre que sa volonté exprimée démocratiquement soit entravée. Comme on regarde vers l’avenir, je crois qu’il y a cinq principes qui doivent guider notre travail et votre travail, y compris celui du panel.
Premièrement, il est impératif de se concentrer sur l’avenir et non sur le passé. Recompter les résultats de l’élection serait une grave injustice et provoquerait un précédent fâcheux.
Deuxièmement, une sortie pacifique et honorable de M. Gbagbo et exhorter le président Ouattara à former un gouvernement d’unité nationale.
Troisièmement, une action concrète pour faire lever le blocus de l’hôtel du Golf et autres obstacles au travail essentiel de l’Onu sur le terrain.
Quatrièmement, plus de soutien au gouvernement légitime pour relever les défis économiques et sociaux, promouvoir la réconciliation et faire respecter les droits de l’Homme et la justice. Cinquièmement, compte tenu du rôle unique de l’Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire, le groupe d’experts devrait travailler en étroite collaboration avec les Nations Unies dans tous les aspects et toutes les étapes du processus. A cet égard, l’Onu est prête à fournir un haut-fonctionnaire pour travailler avec l’équipe d’experts qui soutiendra le panel.
Excellences, vous avez mon engagement personnel que l’Onu travaillera main dans la main avec vous en cette période cruciale et au-delà. J’ai hâte que nous travaillions ensemble. Je vous remercie pour votre leadership, votre engagement et votre détermination. »
Propos traduits par M.A.E.





PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ