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Politique Publié le mardi 1 février 2011 | L’Inter

Refus de l`option militaire par l`UA - Ouattara envisage le scenario tunisien contre Gbagbo

© L’Inter Par Aristide
Crise post-électorale : Le Président Alassane Ouattara a reçu le président de l`Union africaine, Bingu wa Mutharika, Président du Malawi
Mardi 25 janvier 2011. Abidjan, Hôtel du Golf
Alassane Ouattara demeure convaincu que seule la force pourra faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir, et lui permettre de l`exercer tranquillement. Face au refus, en tout cas pour le moment, de l`Union africaine de s`engager sur la voie militaire pour résoudre l`impasse politique en Côte d`Ivoire, Alassane Ouattara murit une autre piste pour venir à bout de son rival du second tour de l`élection présidentielle ivoirienne. Dans un entretien qu`il a accordé au journal français Le Point le week-end dernier, le président déclaré élu par la Commission électorale indépendante (Cei) a clairement laissé entendre que la révolte populaire n`est pas exclue dans ses stratégies pour arracher le pouvoir à Laurent Gbagbo. « Gbagbo est dans une bulle, coupé du monde. Et, si la situation se prolonge, je serai obligé d’appeler à la mobilisation populaire avec le risque qu’il y ait de nombreux morts », a indiqué Alassane Ouattara. Un scénario à
la tunisienne qui ferait ainsi tilt dans l`esprit du président du Rassemblement des Républicains (Rdr), comme moyen de parvenir au pouvoir. Tout comme le soulèvement populaire qui a fait partir du pouvoir le président tunisien Ben Ali, Alassane Ouattara veut pouvoir compter sur une action des Ivoiriens pour l`installer au pouvoir. Cela fait en effet plusieurs semaines que le président reconnu par une grande partie de la Communauté internationale n`arrive pas à exercer l`effectivité du pouvoir, bloqué qu`il est dans ses initiatives par son rival Laurent Gbagbo, investi par le Conseil constitutionnel, et qui détient encore l`essentiel des leviers du pouvoir. Les appels incessants d`Alassane Ouattara à la communauté internationale pour le recours à la force contre Laurent Gbagbo semblent sonner faux à l`oreille de ses soutiens. La constitution d`une force de l`Ecomog pour déloger l`actuel locataire du palais du Plateau l`est plus sur papier
que dans la réalité. De leur côté, les chefs d`état-major de la Cedeao disent avoir bouclé leur stratégie et n`attendent plus que le feu vert des chefs d`Etat pour passer à l`acte. En attendant ce Ok des hommes politiques, l`Union africaine (Ua), instance suprême de décision en Afrique, veut éviter toute action militaire dans la résolution de la crise ivoirienne. Dans le communiqué final qui a sanctionné la réunion du Conseil de paix et de sécurité (Cps) le vendredi 28 janvier dernier à Addis-Abeba (Ethiopie), l`Ua « réaffirme la nécessité d’une solution pacifique rapide qui permette de préserver la démocratie et la paix, à travers le respect de la volonté du peuple ivoirien telle qu’elle a été exprimée le 28 novembre 2010, et favorise une réconciliation durable entre tous les Ivoiriens, à travers le dialogue ». L`institution africaine bottait ainsi en touche le recours à la force contre Laurent Gbagbo, maintenu au
pouvoir par le Conseil constitutionnel ivoirien, à l`issue du second tour de l`élection présidentielle. Alassane Ouattara et ses soutiens sont ainsi invités à abandonner l`appel à la force ouest-africaine Ecomog, en remplacement du panel de cinq chefs d`Etat qui viendra rechercher une solution négociée et « contraignante » pour les deux camps qui se battent autour du fauteuil présidentiel. Ouattara et son camp ne démordent pas pour autant, convaincus que le seul langage auquel Laurent Gbagbo est désormais sensible, c`est celui de la force. « Ma préférence est que Gbagbo aille à la télévision annoncer son départ. Mais je pense qu’il est devenu fou et que seule une action militaire le fera partir. Il n’y a pas d’autre issue que de l’exfiltrer », s`est-il convaincu, se réservant toutefois le droit d`appeler à une mobilisation populaire contre son rival.
H. ZIAO
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