x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 1 février 2011 | Nord-Sud

Après avoir crié victoire : Gbagbo viole les conclusions du sommet de l`UA

© Nord-Sud Par DR
Politique nationale - Laurent Koudou Gbagbo, président de la République de Côte d`Ivoire
Ça n'a pas un autre nom : la mauvaise foi. A peine clos, les travaux du sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (Ua), hier, à Addis-Abeba que Laurent Gbagbo montre clairement son intention de ne pas se plier aux conclusions de la réunion. En effet, la résolution de la rencontre, vendredi, du Conseil paix et sécurité de l'union, entérinée par les chefs d'Etat, intime l'ordre au président d'alors de lever « immédiatement » le camp de l'hôtel du Golf, Qg d'Alassane Ouattara. « (Le Conseil) exige la levée immédiate du blocus de l'hôtel du Golf et l'arrêt de tous les actes de violences et exactions contre la population civile, ainsi que les appels ayant pour effet l'incitation à la haine et à la violence, d'où qu'elles viennent », ordonne le communiqué final qui a sanctionné la rencontre. Pourtant, visiblement, la liaison téléphonique semble coupée entre le pouvoir sortant et l'Ua. Car, sur le terrain, le blocus demeure. Deux jours après l'appel du Conseil. Une tentative pour rallier le Golf hôtel, hier, nous a permis de constater la présence des barrages qui obstruent l'accès. Des hommes en armes qui montent la garde sont à leur poste. Le clan Gbagbo aurait voulu prouver sa mauvaise foi à ceux qui en doutaient encore, qu'il ne se serait pas pris autrement. Un tout petit peu de bon sens, d'humilité et surtout d'esprit pacifiste y règnerait encore, qu'il aurait mis fin à cet obstacle à la libre circulation. Du moins, pour laisser croire qu'il donne une chance à un règlement sans violence.

Le sabotage a commencé

Et, ce n'est pas tout. Comme pour convaincre les sceptiques qu'il ne compte pas lâcher prise quoique conscient de sa défaite, le clan de l'ex-chef de l'Etat se lance dans des manœuvres visant à étouffer, dans l'œuf, la mission du panel de chefs d'Etat attendu à Abidjan. Interrogé par l'Afp, Ahoua Don Mello, porte-parole du clan, a lancé le ballon d'essai. « Le principe de la commission est une bonne chose. Maintenant le contenu des missions reste à définir», a-t-il déclaré. Cette prise de position est tout simplement une remise en cause de la décision de l'UA. Car, celle-ci endosse toutes les décisions antérieures de l'union, de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et de l'Organisation des Nations Unies (Onu). Elle pose comme postulat, la victoire d'Alassane Ouattara le 28 novembre : « Réaffirme ses décisions antérieures (…) reconnaissant M. Alassane Ouattara comme président élu à l'issue du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010 ». Il en découle donc que Laurent Gbagbo doit lui transmettre le pouvoir. Le mandat du panel de chefs d'Etat ne diffère donc pas de celui des autres missions : amener Gbagbo à céder pacifiquement le pouvoir. Quitte à ce que le président élu, comme il l'a déjà promis, fasse entrer ses partisans dans un gouvernement d'union, au nom de la paix.

Toujours dans sa stratégie de sabotage de la mission pour gagner du temps, le clan Gbagbo remet aujourd'hui en cause la certification des résultats du vote par l'Onu. « Nous récusons

la certification », a déclaré Don Mello. Une autre aberration. Ce sont les parties ivoiriennes, réunies à Pretoria, qui ont sollicité la certification de l'Onu. L'Accord politique de Ouagadougou (Apo), voulu par Laurent Gbagbo, l'a confiée au représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu, Y. J. Choi. Ce dernier a certifié les résultats du premier tour qui ont donné Laurent Gbagbo gagnant, suivi d'Alassane Ouattara. Le clan du premier a sauté au plafond de joie. D'où vient-il que le même processus, amélioré, fasse l'objet de débat ? A moins que la certification ne soit valable que lorsqu'elle est favorable à Gbagbo.

Enfin, autre axe de la stratégie du clan de l'usurpateur, la présence du président burkinabé, Blaise Compaoré, dans le panel de l'UA.

« On ne peut pas être juge et partie, sa présence est insolite », a indiqué à l'Afp une source proche du père de Koudou Ismaël. Hier, dès la fin de l'après-midi, un bandeau déroulant de la télévision a annoncé une conférence de Charles Blé Goudé, leader des jeunes patriotes, sur le sujet. C'est clair, ce sera la bataille du clan pour les prochains jours. Et pourtant, c'est Laurent Gbagbo lui-même qui est allé solliciter Blaise Compaoré à Ouagadougou pour un dialogue direct avec l'ex-rébellion des Forces nouvelles. Ensuite, la Cedeao a donné son accord au projet, de même que l'Ua et l'Onu. C'est ainsi que Gbagbo a pu se sortir de l'étau des résolutions de l'Onu qui l'étranglaient. Quel poids aurait un panel de chefs d'Etat sur la crise ivoirienne sans ce voisin qui en a observé toutes les étapes ? L'on a envie de dire à l'ancien chef de l'Etat : le roublard rattrapé par sa roublardise !

Bamba K. Inza
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ