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Politique Publié le mercredi 2 février 2011 | Le Temps

Mission d’évaluation de la présidentielle en Côte d’Ivoire - Pourquoi Compaoré est disqualifié

Et revoilà Blaise Compaoré dans le débat sur la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. L’homme par qui le feu est arrivé dans ce pays revient parce que l’Union africaine l’y a réinséré pour on ne sait trop quelle raison. Pourtant, le chef de l’Etat burkinabé a prouvé sur toute la ligne qu’il n’est ni un homme de confiance ni un homme de paix. Et là-dessus, tout le monde est unanime. Il n’est pas le bienvenu dans cette affaire parce qu’il a trahi le peuple ivoirien dont il a abusé de la confiance sans aucune autre forme de pudeur et de scrupule. Pour le Dialogue direct en 2007, c’est à Blaise Compaoré que le président Laurent Gbagbo a confié la médiation entre les rebelles de Guillaume Soro et lui. Il en a résulté un processus dont l’aboutissement était l’organisation d’une élection crédible digne de ce nom. Alors que l’on attendait de lui une sorte de neutralité en vue de faire triompher la démocratie sur la terre d’éburnie, Blaise Compaoré s’est confectionné un agenda secret sur lequel il a inscrit, en bonne place, le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir. Et l’élection en était l’occasion toute trouvée pour dérouler le contenu de l’agenda en question. C’est ce qu’il a fait. Sinon comment comprendre l’activisme du président burkinabé dans cette crise post-électorale au point où, sur le perron de l’Elysée, au sortir d’une audience avec son «père» Nicolas Sarkozy, Compaoré se permette de débiter la sornette suivante : «Si Gbagbo ne veut pas partir, le Burkina va prendre ses responsabilités». Quelle ignominie ! Blaise Compaoré sait-il de quel pays il parle ? Sait-il qu’il s’agit de la Côte d’Ivoire, un pays économiquement plus nanti que le sien ? Comment le Burkina Faso, le pays le plus pauvre de la planète peut-il assumer des responsabilités sur un pays dont il tire l’essentiel de sa survie économique ? En replaçant Compaoré au cœur du débat sur la crise post-électorale, c’est une injure que l’on fait au peuple de Côte d’Ivoire qui n’a que faire d’un homme obnubilé par la violence et qui ne parle que le langage des coups d’Etat. Si l’Union africaine fait bien de prendre en compte les propositions de recomptage des voix en envoyant une mission d’évaluation dans ce pays, elle commet une erreur en rappelant Blaise Compaoré, l’homme dont l’objectif premier est de réussir vaille que vaille un coup d’Etat en Côte d’Ivoire pour faire plaisir à la France de Nicolas Sarkozy. La crise actuelle que vivent les Ivoiriens tire sa substance de cette volonté machiavélique de Compaoré et ses amis de l’Elysée. S’il avait joué franc-jeu, dans la conduite du processus de paix, l’on ne serait pas à cette situation qui en rajoute aux souffrances des populations. Et ça, l’Union africaine devrait pouvoir le comprendre. Mais il n’est pas encore trop tard pour chasser le président burkinabé et le remplacer par un autre beaucoup plus crédible. L’organisation panafricaine est composée de plus d’une cinquantaine de pays. Et la sous- région ouest africaine a encore en son sein des personnalités dont la neutralité ne souffrirait d’aucun doute. Au lieu de faire confiance à quelqu’un dont la présence ne fera qu’empirer les choses avec la provocation de blocages, mieux vaut faire appel à une autre personnalité connue pour sa posture et son caractère de conciliation.

Pierre Legrand
gbogoupierre@yahoo.fr
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