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Politique Publié le jeudi 3 février 2011 | L’Inter

Resolution de la crise post-électorale - Les grosses difficultés qui attendent Zuma, Compaoré…

© L’Inter
Sommet de L`Union africaine (UA) a Addis Ababa
Le Président Sud-Africain, Jacob Zuma (doirte) parle avec le Premier ministre du Kenya Raila Odinga (centre)
Dure, dure s’annonce la mission des émissaires de l’Union africaine, qui auront à charge de trouver une solution à la crise post-électorale. La partie semble perdue d’avance, avant même d’avoir commencé. Du moins si l’on s’en tient aux commentaires que suscite déjà la mission assignée à ce panel de chefs d’Etat désignés au dernier sommet d’Addis-Abeba. « Si l’on s’en tient donc aux premières réactions du camp Lmp (La Majorité présidentielle), tout porte à croire que la mission des chefs d’Etat de l’UA s’annonce périlleuse. Et presque impossible… », prédit un quotidien de la place. Scepticisme partagé par un autre tabloïd burkinabé. « Il faut croire malheureusement que même si elle s’y rendait mille fois, cette mission reviendrait d’Abidjan, bredouille (…) soutient le confrère. Même pessimisme chez Guillaume Soro, ancien collaborateur de Laurent Gbagbo. « Je suis convaincu que Gbagbo ne cèdera pas le pouvoir. Il dira non au Panel des chefs d’Etat(…), il est allé trop loin pour reculer », estime-t-il. Le sentiment que la mission du panel des chefs d’Etat de l’Ua paraît vouée à l’échec se fonde sur les premières réactions discordantes quant à la finalité de son action. Depuis Addis-Abeba, l’Ua elle-même avait laissé croire qu’il s’agissait pour ses cinq émissaires de trouver la meilleure formule pour pousser à la porte le président proclamé élu par le Conseil constitutionnel. En réaffirmant dans son communiqué final qu’Alassane Ouattara est le président élu, l’Union africaine laissait croire que cela ne faisait plus débat. Comme va tenter de le décrypter le président de la Commission africaine, Jean Ping. « Le panel vise à amener Ouattara à exercer la réalité du pouvoir », a-t-il dit, avant de se faire plus explicite par la suite : « Il y a des gens qui demandent de recompter les voix. Les opinions sont libres, les gens sont libres, mais nous notre position est claire : Alassane Ouattara est le président élu(…) et l’Ua ne reviendra pas en arrière ». Il n’en fallait pas plus pour faire réagir le camp Gbagbo.
LA GUERRE DES TRANCHEES

Depuis Addis-Abeba, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Gbagbo, Alcide Djédjé, a donné la réplique à Jean Ping et tous ceux qui comme lui, croient que les émissaires de l’Ua viennent à Abidjan avec l’idée qu’Alassane Ouattara est le président élu. « Le problème qui se pose en Côte d’Ivoire est de déterminer le vainqueur réel de l’élection présidentielle et c’est à cette question que le Groupe de haut niveau sera appelé à répondre », précise-t-il, avant d’ajouter : « Il est clair que le président de Côte d’Ivoire s’appelle Laurent Gbagbo, tel que proclamé par le Conseil constitutionnel. Et c’est sur cette base que le panel va ouvrir les négociations ». Et de prévenir : « Toute proposition qui ira à l’encontre de la Constitution sera rejetée ». Des déclarations qui en ont entraîné d’autres du même genre, dont celle du leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé. « On veut des chefs d’Etat neutres, qui doivent venir chercher la vérité, a-t-il mis en garde. S’ils viennent pour installer Ouattara, qu’ils s’abstiennent de venir en Côte d’Ivoire ». Du côté d’Alassane Ouattara, on est tout aussi braqué. « L’Ua a réaffirmé que Ouattara est bien celui qui a été élu par le peuple et même réitéré sa reconnaissance de la certification de l’élection présidentielle par le secrétaire général de l’Onu. A présent, il n’est plus question de revenir en arrière. », martèle sa porte-parole Anne Désirée Ouloto. Voilà qui promet un séjour mouvementé pour les présidents sud-africain Jacob Zuma, burkinabé, Blaise Compaoré, tchadien, Idriss Deby, mauritanien, Mohamed Ould Aziz et tanzanien, Jakaya Marisho Kikweté. Leur plus grand ennemi sera cette extrême crispation des positions, que nul ne semble pouvoir concilier. Ils devront réaliser l’alchimie de proposer des solutions qui ne soient pas perçues comme défavorables à l’un ou l’autre camp. Comment maintenir au pouvoir Laurent Gbagbo sans donner l’impression d’avoir perdu la face après avoir clamé à maintes occasions que c’est Alassane Ouattara qui a été élu ? Sans risquer de se mettre à dos le camp Ouattara, l’Onu, les Etats-Unis et la France ? Comment faire admettre à Laurent Gbagbo la confirmation de Ouattara comme président sans butter contre son inflexible refus, qui a eu raison des précédents médiateurs ? Sans risquer de donner un coup de pied dans la fourmilière et mettre ainsi en mouvement ses partisans ? Autant d’interrogations qui n’inclinent pas à l’optimise quant à une issue heureuse de la mission des émissaires de l’Ua. A eux de faire mentir les nombreux sceptiques.
Assane NIADA
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