Aussitôt signés, aussitôt violés. Les accords de paix sur la crise ivoirienne ont vécu. De Marcoussis à Ouaga en passant par Lomé, Dakar, Prétoria, Accra, les différents accords de paix signés dans plusieurs capitales africaines et européennes ont tous été sabordés par Laurent Gbagbo. L’on se rappelle bien comment les partisans de Gbagbo ont torpillé et tué l’un des pourparlers majeurs sur la crise qui a éclaté le 19 septembre 2002, notamment les accords de Linas Marcoussis. Ces assises qui se sont tenus du 15 au 26 janvier 2003, dans cette banlieue parisienne avaient pourtant tout prévu pour que la crise ivoirienne prenne fin, juste un trimestre après son éclatement. Linas Marcoussis a mis sur pied un gouvernement de réconciliation nationale avec Seydou Elimane Diarra comme Premier ministre de consensus, c’est-à-dire, accepté de toutes les parties. A la fin des travaux, les Ivoiriens et la communauté nationale et internationale ont pu voir, tous les participants ivoiriens à ces accords, main dans la main, chantant l’hymne national de Côte d’Ivoire. ‘’Alea jacta es’’, le sort en est jeté, avaient pensé les uns et les autres. Convaincus que Marcoussis venait ainsi de trouver une issue favorable à la crise. Mais c’était sans compter sur la mauvaise foi de Gbagbo et son clan. Ces derniers, après avoir pourtant applaudis le communiqué final qui a sanctionné cet accord, ont, une fois rentrés sur les bords de la Lagune Ebrié, commencé à saboter lesdits accords. Le comble, c’est ce rassemblement des jeunes proches de Gbagbo à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, pour, disent-ils, empêcher l’atterrissage de l ‘avion qui devait ramener Seydou Diarra au pays. Depuis lors, Marcoussis a, bon an mal an, fait son bonhomme de petit chemin. Puis ont suivi les autres accords. Dont le dernier est l’Accord Politique de Ouagadougou (APO). Signé entre Guillaume Soro, en sa qualité de secrétaire général des Forces nouvelles et Laurent Gbagbo, chef de l’Etat sous les auspices du Facilitateur, Blaise Compaoré, l’APO a été longtemps combattu par Gbagbo et ses partisans avant de leur être imposé par Guillaume Soro, devenu entre temps Premier ministre. Finalement, le dernier né des accords de paix n’a pas connu meilleur sort. A l’instar des précédents, il a été combattu par le clan de la Refondation. Le dénominateur commun de l’échec de tous les accords inter ivoirien de paix, n’est autre personne que Laurent Gbagbo, battu à l’occasion de la présidentielle de novembre 2010. C’est pourquoi, il est à craindre que le Panel des cinq d’Etat africain qui viendra à Abidjan ne se solde aussi par un échec. La preuve, le ‘’tueur des accords’’ et ses sous-fifres sont déjà à pied d’œuvre. C’est à juste titre d’ailleurs que pour beaucoup d’observateurs de la scène politique ivoirienne, le Panel ne survivra pas.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET
