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Politique Publié le samedi 5 février 2011 | L’Inter

Résolution de la crise post-électorale - L`Ecomog ne viendra plus en Côte d`Ivoire - Ce que Goodluck, Compaoré et Ban Ki-Moon préparent

La source est nigériane, bien introduite et se veut formelle. La venue de la force ouest- africaine, Ecomog, en Côte d'Ivoire pour déloger du palais présidentiel, Laurent Gbagbo, proclamé élu par le Conseil constitutionnel, ne serait plus inscrite au chapitre des schémas de résolution de la crise ivoirienne. Le président nigérian, Jonathan Goodluck, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), en accord avec le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien et bien au fait de ce dossier, et le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, refléchiraient à une autre stratégie qui leur a été proposée pour mettre fin à l'impasse politique en Côte d'Ivoire. Il s'agirait selon notre informateur, un membre influent de la chancellerie nigériane en Côte d'Ivoire, de la réorganisation des élections dans les zones Centre Nord et Ouest (CNO) du pays. Ce scrutin concernerait précisément les régions où les résultats ont été annulés par le Conseil constitutionnel ivoirien, après des requêtes en annulation formulées par le candidat de La Majorité Présidentielle (Lmp) Laurent Gbagbo. Avant l'organisation de ces élections, les zones concernées devraient être totalement sécurisées, cette fois, ni par les Forces de défense et de sécurité ivoirienne (Fds), ni par les Forces armées des Forces nouvelles (Fafn), encore moins par la force mixte du Centre de commandement intégré (Cci). Une force ouest-africaine devrait être constituée à cet effet et acceptée des deux parties au conflit en Côte d'Ivoire, à savoir le camp de Laurent Gbagbo et celui d'Alassane Ouattara. Il reste évident que pour cette mission de sécurisation, les éléments des Forces armées des Forces nouvelles, qui continuent de faire la loi dans les zones Cno, devront être neutralisées afin de donner toute la crédibilité au scrutin qui devrait se dérouler dans ces zones. Autre mesure à prendre, c'est que cette élection devra être surveillée de bout en bout par un panel d'experts internationaux accepté par les deux camps et débarrassé de toute pesanteur politique, afin que cela n'entâche pas la crédibilité du scrutin et ne fasse pas le lit de nouvelles contestations des résultats. Cette proposition d'une sortie de crise pacifique vient ainsi casser l'idée de l'Ecomog, perçue comme une force de coercition pour contraindre Gbagbo à quitter le pouvoir, au profit de celle d'une force de sécurisation d'une élection visant à montrer qui a raison dans ce contentieux électoral. L'idée aurait germée, selon notre source, d'une grande réunion de la diaspora nigériane en Côte d'Ivoire. Celle-ci, percevant comme une menace pour elle, l'intervention militaire pilotée par leur pays, ont décidé de monter au créneau. Des missions d'explications du danger de l'option militaire ont ainsi été menées auprès du pouvoir nigérian. D'autres délégations sont allées dans les autres pays de la Cedeao pour y rencontrer les ressortissants nigérians, afin de faire chorus contre le débarquement de l'Ecomog en Côte d'Ivoire. Ces Nigérians, parmi lesquelles l'on compte des diplomates, des riches hommes d'affaires et autres travailleurs du secteur informel, sont allés expliquer au président Goodluck Jonathan, la nécessité d'abandonner cette opération de force contre Laurent Gbagbo, et de la remplacer par la réorganisation d'un scrutin juste, sécurisée par des forces étrangères, et accepté les deux parties ivoiriennes. M. Goodluck y aurait vu une porte de sortie pacifique de l'impasse politique en Côte d'Ivoire. Il en aurait parlé au président Blaise Compaoré et au secrétaire général de l'Onu, qui n'y auraient vu aucun inconvénient. Les mêmes sources indiquent par ailleurs que le panel des chefs d'Etat de l'Union africaine, dont le président Compaoré est membre, pour trouver «une solution politique d'ensemble», aurait ce nouveau schéma de sortie de crise dans sa valise, et qu'il viendrait l'analyser avec les parties au conflit. Les camps Gbagbo et Ouattara vont-ils accepter cette proposition ? Wait and see.

Hamadou ZIAO

Photo: Goodluck, Compaoré, Ban Ki-moon
Légende: Les trois hommes auraient un autre plan pour sortir la Côte d'Ivoire de la crise
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