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Politique Publié le samedi 5 février 2011 | Le Patriote

Interview / Yao Kouadio Séraphin (Membre du directoire de la jeunesse du RHDP): “Tous les jeunes du RHDP à la place de la République ce samedi ”

© Le Patriote Par Prisca
Union pour la démocratie et pour la paix (UDPCI) : Le président Mabri Toikeusse inaugure son Cabinet
Mercredi 14 juillet 2010. Abidjan, Cocody Angré, 8eme tranche. L`UDPCI inaugure le Cabinet de son président, en présence des partis frères. Photo: le président des jeunes du parti, Yao Kouadio Séraphin (à dr.) et celui du RDR, Karamoko Yayoro (à g.)
Le camp Gbagbo appelle à manifester ce matin à la place de la République. Dans cette interview, Yao Kouadio Séraphin, membre du directoire de la jeunesse du RHDP et président de la jeunesse de l’UDPCI, demande aux démocrates de rejoindre Charles Blé Goudé et ses camarades à la place de la République.

Le Patriote : Le 16 ème sommet de l’Union africaine s’est achevé lundi dernier. Il y a été décidé d’envoyer cinq chefs d’Etat à Abidjan pour convaincre Laurent Gbagbo dans un délai d’un mois. Que pensez-vous de cette décision ?

Yao Kouadio Séraphin : Ce Sommet a entériné toutes les décisions antérieures de l’ONU, la CEDEAO et de la Commission de l’Union africaine. A savoir que le président Alassane Dramane Ouattara est le président élu de la Côte d’Ivoire. C’est déjà important. Ensuite, le sommet a décidé de mettre en place un panel de cinq chefs d’Etat pour faire l’évaluation de la crise pour une sortie pacifique. Nous prenons acte de cette décision. Mais il faut dire que le peuple de Côte d’Ivoire a suffisamment souffert. Depuis une dizaine d’années, la souffrance s’est accentuée et s’est aggravée avec les derniers développements liés à l’élection présidentielle qui a eu lieu le 28 novembre. Il faut donc sortir de cette situation le plus rapidement possible. Vous savez qu’avec les manifestations de protestation que nous avions eu à faire, nous sommes aujourd’hui à près de 500 morts. Donc, le traumatisme est grand. Nous aurions souhaité que le Groupe de haut niveau vienne immédiatement en Côte d’Ivoire pour qu’en une semaine, on règle la crise. D’autant que le travail que viendront faire ces chefs d’Etat n’est pas profond. Parce qu’il ne s’agit pas de recompter les voix ou de refaire l’élection. Mais de venir dire à quelqu’un qui veut violer le choix du peuple de partir. Dans tous les cas, connaissant Laurent Gbagbo nous serons obligés d’avoir recours à la force pour le faire partir. On nous dit que les décisions du Panel seront contraignantes. Ets-ce à dire qu’on utilisera la force contre celui qui ne les appliquerait pas ? Qu’on nous le dise clairement. Dans tous les cas, ne soyons pas naïfs. Gbagbo n’ira pas sans usage de la force. C’est pourquoi, pour nous, on aurait dû inscrire cette médiation dans un délai d’une semaine.

LP : Déjà dans le camp Gbagbo, on crie au loup. Blé Goudé récuse le président Blaise Compaoré qui fait partie du panel des chefs d’Etat. Alcide Djédjé a déclaré que toutes décisions qui seront contraires à la Constitution seront rejetées. Est-ce que vous ne pensez pas que cela n’augure pas de bonne chose pour la suite ?

YKS : Je ne suis pas étonné de la récusation du président Blaise Compaoré par le camp Gbagbo. Parce que Laurent Gbagbo sait qu’il est le seul parmi les chefs d’Etat qui vont venir, à avoir une connaissance parfaite de la crise. Il serait donc malsain et maladroit qu’il ne figure pas dans le Groupe de haut niveau. Les chefs d’Etat ont compris que le président Blaise Compaoré de par sa parfaite connaissance du dossier qu’il a géré depuis plus de trois ans, peut faire avancer rapidement les choses. C’est au nom de la CEDEAO qu’il siégera dans le panel. Donc le comportement des partisans de Gbagbo ne me surprend pas. Quant à Alcide Djédjé, je suis d’accord avec lui que toute décision contraire à la Constitution sera rejetée. Le peuple de Côte d’Ivoire s’est choisi un président. Dès lors que vous ramez contre la décision du peuple qui s’est exprimé de façon démocratique, vous êtes hors de la Constitution. Ils ne peuvent pas dire que Ouattara n’est pas président. Ce sont eux qui seront mal à l’aise. Parce que toutes les décisions qui seront prises seront en phase avec la Constitution. La Constitution dit que le peuple est souverain. Il a choisi un président qui s’appelle Alassane Ouattara. Celui qui ne reconnaît pas cela, c’est celui-là qui est contre la Constitution. Tout le monde sait que Paul Yao N’Dré n’a pas dit le droit. Même l’Ivoirien le plus naïf le sait. Yao N’Dré en annulant le vote dans 13 départements n’a pas dit le droit. Il aurait dû selon l’article 64 du Code électoral, soit annuler tout le vote ou valider les résultats provisoires proclamés par la CEI. Dans tous les cas, le peuple qui est assez mature a fait son choix. Les représentants de l’Etat que sont les préfets ont dit qu’il n’y a rien eu à Bouaké, Korhogo et les autres régions CNO. Le préfet de Bouaké a encore déclaré récemment quand il a été menacé de suspension qu’il n’a fait que dire la vérité. Ils sont fébriles, parce que l’Union africaine a reconnu la victoire du président Ouattara. Le panel des chefs d’Etat vient pour lui dire de partir et permettre au président élu de faire son investiture. Laurent Gbagbo a peur pour ses crimes. Donc il veut suffisamment de garanties. Mais les crimes économiques tel que le braquage de la BCEAO, ne seront pas tolérés par un économiste comme le président Alassane Dramane Ouattara. Dans tous les cas, le peuple de Côte d’Ivoire, au moment opportun, saura prendre ses responsabilités.

LP : Vous êtes donc optimiste quant à l’issue de cette médiation ?

YKS : Mon optimisme, si on peut l’appeler ainsi, se situe dans le fait que tous les chefs d’Etat comme Jacob Zuma qui croient encore qu’on peut raisonner Laurent Gbagbo verront qui il est réellement. Sinon, je sais pertinemment que Gbagbo n’acceptera pas de partir. Et l’option militaire va finir par se mettre en branle. C’est par la force que Gbagbo va partir. Soit par un soulèvement populaire soit par la force légitime. Je répète encore que le délai d’un mois est trop, parce qu’on sait que cette crise va se terminer par la force. Il ne faut pas rêver.

LP : Vous avez lancé un mot d’ordre de « pays mort ». Après quelques jours d’engouement, on ne voit plus rien sur le terrain. Ne pensez-vous pas que la mobilisation en votre sein commence à s’émousser ?

YKS : Nous travaillons par objectif. Pour ce que nous avons fait, nous pensons avoir largement atteint nos objectifs. La cellule organisation est en ce moment en train de préparer un nouveau chronogramme pour faire monter d’un cran le mouvement. Il faut maintenant préparer la révolution. Car ce n’est ni l’Union africaine ni l’ONU qui viendront chasser Laurent Gbagbo du pouvoir qu’il usurpe. Aujourd’hui, tous les ingrédients sont réunis pour engager le grand combat. Nous nous apprêtons pour ce combat.

LP : Pensez-vous que c’est la bonne méthode quand on sait qu’il y a eu depuis le début de cette opération plus de 300 morts ?

YKS : Dans tous les cas de figure, il y aura des morts. Qu’on soit chez nous ou qu’on manifeste, il y aura des morts. Je profite de l’occasion pour saluer le courage de nos militants et du peuple de Côte d’Ivoire qui malgré les tueries, n’a pas faibli dans la mobilisation et dans la détermination. Ils ont déjà certes fait beaucoup de sacrifices, mais nous devons continuer le combat jusqu’à la chute de Laurent Gbagbo. Je voudrais dire un mot à l’endroit des forces de défense et de sécurité. L’armée et les autres composantes sont mises en place pour défendre les institutions de la République et toute la population. Malheureusement, nous constatons l’inverse. J’aurais été très heureux de voir une armée en train de prendre ses responsabilités pour défendre la population comme c’est le cas en ce moment en Tunisie et en Egypte. En Côte d’Ivoire tout le monde même le citoyen le plus naïf, sait c’est le président Alassane Dramane Ouattara qui a gagné les élections. Mangou qui a fait des études supérieures et qui sans doute, a lu le Code électoral, sait que le droit n’a pas été dit. Est-ce qu’il arrive à se regarder dans la glace quand il rentre chez lui à la maison ? Son rôle, en tant chef d’état-major n’est pas de se retrouver dans les meetings au stade avec les partisans de Laurent Gbagbo. On a besoin d’un chef d’état-major et d’une armée qui est au service du peuple.

LP : Blé Goudé a appelé à manifester samedi matin (NDLR : Aujourd’hui) sur la place de République à 10 heures. Avez-vous un commentaire à faire ou un appel à lancer par rapport à cette décision ?

YKS : Toute la communauté internationale est en train de se mobiliser. Le reste appartient à la jeunesse de Côte d’Ivoire. A chaque fois que nous, au RJDP nous avons appelé à manifester, nous avons toujours été empêchés. On ne nous laisse même pas le temps d’investir la rue. Mais nous avons dit si les jeunes patriotes descendent dans la rue, nous allons les y rejoindre. Blé Goudé appelle à un rassemblement à la place de la République. Nous demandons au peuple de Côte d’Ivoire et à tous les démocrates de tous bords de se rendre à la place de la République. Nous leur demandons d’emprunter les bus de ramassage que Blé Goudé mobilisera pour convoyer les jeunes patriotes, de marcher à pied s’il le faut, pour se rendre au Plateau. Tout le monde prendra ainsi part à ce meeting. Nous appelons à une mobilisation des grands jours pour apporter la réplique à Charles Blé Goudé et ses camarades. Car pour nous, ce qui se passe en Côte d’Ivoire ne doit pas faire école. Il y aura au moins 15 élections cette année sur le continent. Il faut donc mettre fin aux ambitions illégitimes de Laurent Gbagbo. La place de la République doit être prise d’assaut par tous les militants du RHDP, jeunes, femmes et vieillards pour montrer à Blé Goudé et au FPI que la Côte d’Ivoire n’est pas leur propriété privée.

Réalisée par Jean-Claude Coulibaly
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