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Politique Publié le lundi 7 février 2011 | Nord-Sud

Gouvernement d`union de Ouattara : Des cadres Fpi ministres

© Nord-Sud Par Aristides
Campagne du candidat du RHDP : Alassane Ouattara à Soubré et à Yacoly Dabouo
Mercredi 24 novembre 2010. Yacoly Dabouo (Soubré)
Des partisans de Laurent Gbagbo pourraient rejoindre, avec ou sans son accord, Alassane Ouattara dans le cadre d'un gouvernement d'union.

La crise post-électorale pourrait trouver son dénouement dans la formation d'un gouvernement d'union avec la participation de leaders de La majorité présidentielle (Lmp) ( ?). Ceux-ci pourraient être proposés par leur chef de file, au terme d'un règlement pacifique qui l'amènerait à quitter le pouvoir perdu dans les urnes, ou contactés par le vainqueur lui-même après le succès de l'usage de la force légitime. « La composition du gouvernement d'union sera fonction de la façon dont finira la crise. Si Laurent Gbagbo accepte de partir pacifiquement, il devra faire des propositions au président Ouattara. Pour respecter sa parole, celui-ci sera obligé d'avaler des couleuvres », projette un proche du président élu.

Dans le premier cas, il reviendrait à Laurent Gbagbo de proposer ses représentants dans le gouvernement d'union. Le président vaincu ne devrait pas aller chercher bien loin. Les fidèles en cette période d'isolement sont bien partis pour répondre à l'appel. La liste des 91 sanctionnées constitue, en la matière, une base de données. Car, il s'agira pour lui de récompenser leur engagement militant. L'actuel gouvernement illégitime-dont les membres sont sur la liste des sanctions européennes- dirigé par Aké N'Gbé pourrait fournir les hommes nécessaires. Ce sera une façon pour l'époux de Simone de partir sans partir. Est-ce en prélude à cela que le camp de l'ex-chef d'Etat pose comme condition, pour la négociation avec le panel des chefs d'Etat de l'Union africaine, la levée des sanctions européennes et onusiennes ? Me Hamza Attéa Patricia a lâché le morceau, vendredi, lors d'une émission sur la télévision pro-Gbagbo. Que vaudrait, en effet, un ministre incapable de se rendre en Europe ou aux Etats-Unis ?

La compétence d'abord

En revanche, si le mauvais perdant était contraint à partir, il n'aurait plus les cartes en main. Aussi, ses représentants seront-ils choisis par le président élu. Sur la base de leur compétence. Ceux qui ne sont pas d'accord avec son entêtement à se maintenir au pouvoir, malgré sa défaite, ne se feraient pas prier pour rejoindre le vainqueur. Cependant, les caciques du clan devront dire adieu à leurs rêves d'intégrer (ou de réintégrer) le gouvernement. Selon une source proche de l'hôtel du Golf, « ceux qui se sont illustrés négativement dans l'histoire récente de la Côte d'Ivoire » sont d'ores et déjà blacklistés. « Dans le cadre de la réconciliation nationale, il y a des gens qui ne pourront pas être acceptés. En tout cas, nous les proches du président (Ouattara, ndlr) ne voulons pas d'eux. Et, il (le président, ndlr) sera obligé de compter avec notre avis », prévient notre interlocuteur. C'est dire que le choix des futurs représentants de Laurent Gbagbo dans le gouvernement Ouattara sera très sélectif. D'autant que le nombre de places qui restent à pourvoir n'est pas beaucoup. Si le Premier ministre d'Houphouet-Boigny doit s'inscrire dans le schéma de 1989- où il a travaillé avec une équipe ministériel de 23 membres-, son gouvernement ne sera pas pléthorique. Le camp Gbagbo ne devrait donc pas s'attendre à avoir un grand nombre de ministres dans la mesure où des postes sont réservés aux alliés houphouétistes.

Notre interlocuteur soutient toutefois que dans les coulisses du Golf hôtel, des pro-Gbagbo partent avec l'avantage des pronostics. Mais on se garde, pour l'instant, de citer les noms : «ce sont des gens que tout le monde connaît ». Il y a par exemple ce membre-fondateur du Front populaire ivoirien (Fpi) ; compagnon de lutte et de cellule de Laurent Gbagbo. Un autre, ancien du parti, a, à son avantage son expérience syndicale. Notre source ajoute qu'un des conseillers de l'ex-chef d'Etat a fait bonne impression grâce à son discours policé vis-à-vis de l'ancienne opposition. «Dans le milieu de la politique, on s'observe. Lorsque dans le camp de Lmp où les injures sont érigées en norme, une personne appelle à faire la politique sans insulter, on le remarque», justifie-t-elle.
Un homme d'union

Le président élu, Alassane Ouattara, n'a jamais fait mystère de son intention de travailler avec des cadres de l'opposition proches de Laurent Gbagbo. Depuis la campagne pour le premier tour de la présidentielle, ''l'enfant de Kong'' a affiché sa volonté de travailler avec les compétences de tous les camps. Il l'a réitéré maintes fois après son élection. « Je reste tout à fait décidé à former un gouvernement qui comprendrait des éléments du parti de M. Gbagbo », a-t-il déclaré le vendredi 14 janvier lors d'une visio-conférence devant le Centre pour les études stratégiques et internationales (Csis). « Pendant ma campagne électorale, j'ai mis l'accent sur la réconciliation en Côte d'Ivoire (…) J'ai aussi déclaré que je constituerais un gouvernement d'union », a-t-il rappelé. Cette détermination du président élu à passer l'éponge sur les frustrations qu'il a subies, hier, pour construire une véritable nation unie a été déterminante dans le choix du peuple ivoirien. Après une décennie de crise, le pays a plus que jamais besoin de cette unité. A la place des discours haineux véhiculés depuis dix ans, il faut prôner l'amour et la cohésion nationale. Et, le gouvernement d'union nationale qu'il propose l'aidera certainement à permettre à la Côte d'Ivoire de réussir ce changement vers l'amour. Il doit le soutien des organisations internationales africaines et européennes à cela. Qui savent que le mieux pour le monde est d'avoir un pays qui accepte l'ouverture sur les autres. Avec, à leur tête, le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (Onu), Ban Ki-moon. Se prononçant le samedi 29 janvier dernier à la veille de l'ouverture du 16ème Sommet de l'Union africaine (Ua) sur la résolution de la crise ivoirienne, le patron de l'Onu a « appelé le président (Alassane) Ouattara à former un gouvernement d'union nationale ». Mais à la condition que celui-ci soit « reconnu comme président légitime par M. Gbagbo », avait précisé l'ambassadeur de Côte d'Ivoire aux Nations Unies, Youssouf Bamba dans un entretien avec Bbc.



Bamba K. Inza
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