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Société Publié le lundi 7 février 2011 | Nord-Sud

Ecoles-relais en zone gouvernementale : Pourquoi les élèves boudent l`offre de Gbagbo

A la demande du chef de l'Etat sortant qui s'accroche au pouvoir, deux écoles relais ont été créés à Daloa et à Abidjan pour accueillir les élèves des zones Centre Nord et Ouest évalués à plus 200.000. Pour diverses raisons, ces apprenants ne se bousculent pas vers l'offre.

Nathalie K. est embarrassée. Elle est en de Tle D au lycée municipal Djibo Sounkalo de Bouaké. Un établissement où les cours sont arrêtés depuis le début de la crise post-électorale. Sa mère lui propose avec insistance de l'accompagner s'inscrire dans une école en zone gouvernementale où certains établissements scolaires fonctionnent toujours. La jeune fille hésite. «Je n'ai pas envie d'y aller, mais ma mère n'aime pas me voir traîner à longueur de journée dans le quartier», explique-t-elle. Or, Nathalie craint un voyage dans l'inconnu faute d'information suffisante sur ce qui l'attend dans la zone gouvernementale.

Soro Plin, élève du même établissement, a lui aussi appris à la télé que les élèves des zones Centre, Nord et Ouest(Cno) étaient appelés au sud pour s'inscrire dans des écoles. Sans plus d'information. C'est pourquoi lui et ses frères ont décidé de rester là où ils sont.
Des responsables s'expliquent

Dans la ''capitale de la paix'', la quasi-totalité des enfants a décidé de rester sur place. Selon le secrétaire général de la direction régionale de l'éducation nationale (Dren) 1 de Bouaké, Silué Gozié, la direction reçoit peu de demandes dans ce sens. Il reconnait même que la quasi-totalité des apprenants est encore à Bouaké et attend toujours l'ouverture des établissements publics. Même si les établissements privés ont ouvert, le public reste toujours clos. «Je ne sens pas et on n'a pas l'impression que des élèves ont été recasés au sud. Les parents d'élèves viennent nous voir pour simplement avoir une idée sur la réouverture des écoles. Mais jusqu'à présent, on ne sent pas que des élèves ont été recasés au sud», précise le Sg. Les Dren 1 et 2 de Bouaké enregistrent à ce jour plus de 120 000 écoliers du primaire et plus de 60.000 élèves au secondaire. Soit un total de 180 000 apprenants. La seule ville de Bouaké compte plus de 10 établissements secondaires publics de grande envergure et plus de 5 inspections primaires. Il s'agit entre autres du lycée municipal Djibo Sounkalo, les lycée classique et moderne, lycée 2, lycée Belleville, lycée Nimbo, Lycée Martin Luther King, les ex-collèges modernes devenus lycée Koko, lycée Tsf. On peut citer encore le lycée des jeunes filles (ex Grand Bahu) et le collège moderne des jeunes filles (Petit Bahu). Selon des enseignants, le lycée Djibo à lui seul compte environ 5000 élèves. C'est à juste titre qu'on appelle cette école « le village ». A ces établissements là il faut ajouter les établissements d'enseignement technique et professionnel. Notamment le lycée technique de Bouaké, le collège d'enseignement technique(Cet), le collège d'enseignement technique féminin(Cetf) et les Centres de bureautique, de commerce et de gestion(Cbcg) qui comptent de nombreuses filières et élèves. L'on nous parle de 2.000 apprenants environ. Comment recevoir cette pléthore d'élèves dans une autre partie du pays ? Véritable casse-tête chinois. Un autre responsable de la Dren rapporte que les premiers élèves qui ont tenté l'aventure l'ont appris à leurs dépens. « On leur exige le transfert de leurs dossiers. En plus, il n'y a même pas de places dans les établissements au sud afin de recaser les apprenants. Où il y a déjà un effectif pléthorique», ajoute notre interlocuteur sous le couvert de l'anonymat. Deux élèves, Kouassi Jeanne en classe de 2 nde et son frère Kouassi Edmond en terminale A2 que nous avons rencontrés, ce vendredi 4 février 2011, dans un Cyber au quartier Commerce, nous expliquent qu'ils ont tenté cette aventure à Abidjan. Accompagnés de leurs parents, ils se sont retrouvés face à une tentative de racket. «On vous demande d'acheter des tables-bancs. Et de donner quelque chose ». La mère nous confie que c'est surtout le problème de tuteur qui l'a surtout persuadée de revenir avec sa progéniture. «Ma petite sœur vit dans un studio avec son mari et leurs trois enfants à Abobo. J'ai trouvé qu'il valait mieux revenir», regrette-t-elle. Elle s'attendait à ce que les enfants appelés au sud soient reçus dans des internats. Les parents d'élèves sont impatients de voir les cours reprendre. Les enseignants aussi. Les rencontres entre parents d'élèves, enseignants, syndicats d'élèves et le comité écoles et examens(C2E) des Forces nouvelles, se multiplient. «Nous pensions que la crise post-électorale allait prendre fin en janvier, c'est pourquoi nous avons patienté. Mais on constate qu'elle s'étend au mois de février. Ensuite, ce sera mars. On commence à être dans l'embarras pour les enfants », se plaint amer un parent d'élève. Certains syndicats d'enseignants ont même donné un délai pour la reprise des cours. « Si cette affaire ne finit pas en fin février, nous allons reprendre les cours », s'est voulu clair, un d'entre eux. C'est pour satisfaire certaines doléances que le C2E a autorisé la reprise des cours dans les établissements privés laïcs et confessionnels. Toutefois, les écoles privées détenues par des enseignants-fonctionnaires n'ont pas été autorisés à reprendre les cours.


Denis Koné et Allah Kouamé à Bouaké
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