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Économie Publié le mardi 8 février 2011 | Nord-Sud

Activités de crédit : Le risque grandit chez les banquiers

© Nord-Sud
Union économique et monétaire ouest-africaine: le siège de la Banque centrale (Bceao) à Abidjan
Picture taken on January 27, 2011 in Abidjan shows the main office of the West African regional bank BCEAO
L’activité bancaire ressemble de plus en plus à une « machine à risque». Mais comment mesurer et améliorer l’efficacité d’une telle machine. Sachant que le risque opérationnel est un risque important pour l’activité bancaire qui peut être à l’origine de pertes significatives voire de faillites.


La compensation, simple technique réunissant la communauté bancaire quotidiennement sous l’arbitrage de la Banque centrale, est devenue, depuis l’occupation illégale, source de suspicion entre les banques pro-Gbagbo et les banques légalistes. En effet, l’échange interbancaire des chèques, effets de commerce et virements, pratiques incontournables qui consistent à donner un aboutissement final et définitif à ces valeurs émises ou reçues, se traduit à travers cette technique compensatoire en mouvements de comptes sur les livres où sont représentés tous les établissements agréés. Il s’agit de présentations croisées de chèques et autres valeurs dont le solde entre débit et crédit d’une banque à une autre sera repris par déduction sur le compte inscrit à la banque-mère. Selon Magloire Kouabénan, expert-financier, courtier auprès d’une société d’intermédiation à la Bourse régionale des valeurs mobilières, la plupart des comptes, à ce jour, affichent un solde négatif. Ce qui signifie une absence de trésorerie. Inévitablement, cela crée un choc entre les bons et les mauvais émetteurs. Selon lui, il est établi que certains établissements de crédits se créent illicitement de la trésorerie en se faisant apparaître comme bénéficiaires d’effets commandés à l’avance. En fait, pour au moins 24 heures, ces établissements, en difficulté financière, se donnent l’occasion de rectifier la position de leur compte afin de pouvoir bénéficier illégalement par ce moyen peu professionnel d’une aisance accrue surtout pour les week-ends.

En réalité, il s’agit d’un transfert de ressources d’un établissement à un autre avec la complicité certaine de quelques clients trouvés dans le tas et qui acceptent de se plier à la combine.

Les ratios flottent

De telles pratiques ont fini par jeter le discrédit sur la compensation et divisent les rangs entre secteur public et privé en accentuant la méfiance. Aujourd’hui, fait observer Mathurin Hounkponou, enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin, les conséquences concernent la population tout entière à cause notamment de la volatilité des services bancaires. Cette instabilité du système bancaire, explique-t-il, se manifestera par une crise de liquidité aiguë. Ainsi, le phénomène prudentiel est le nouveau défi que se lancent les établissements de crédit pour rendre fluide le processus d’échange. En effet, dans son activité d’intermédiation, la banque doit inscrire dans ses priorités stratégiques, la maîtrise des risques auxquels elle se trouve confrontée. Or, l’environnement économique et financier est devenu de plus en plus source de risques, voire dangereux pour les banques qui vivent, mais qui peuvent aussi mourir des risques qu’elles prennent. Ainsi, les banques réfléchissent à de nouveaux ratios prudentiels. En fait, de nouvelles règles concernant des fonds propres des banques qu’auront à détenir les banques pour assurer leur solidité financière. Objectif visé : éviter les prises de risque excessives et limiter leur «effet de levier». Quant au ratio de solvabilité c’est-à-dire le minimum de capital que les banques doivent détenir, jusqu’à présent, elles devaient respecter un ratio capital /actifs (crédits et placements pondérés en fonction du risque) de 8 %. Ce ratio global était décomposé en deux parties : un ratio de 4 % où le capital était supposé être du « vrai » capital ; et un autre ratio de 4 % pour lequel les contraintes étaient moins fortes. Aujourd’hui, les banques sont en passe de toucher le matelas de sécurité supplémentaire de 2,5 % dans lesquels elles devront puiser en cas de difficulté. En ce qui concerne le ratio de liquidité, chaque banque devra disposer de fonds disponibles suffisants de façon à faire face à un blocage éventuel du marché du crédit interbancaire. Ce qui n’est pas évident. Si la réglementation prudentielle est suffisamment contraignante pour limiter les prises de risques, elle augmente le coût en capital de l’activité bancaire et par contrecoup renchérit le crédit et pèse négativement sur la croissance.

Lanciné Bakayoko
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