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Art et Culture Publié le mercredi 9 février 2011 | PANA

Côte d`Ivoire: Deux journalistes détenus sans inculpation d`après le CPJ

© PANA Par DR
Presse : Le Comité pour la protection des journalistes (Cipj) engage deux avocats pour les reporters de TV Notre Patrie arrêtés à Abidjan
Abidjan. La section ivoirienne du Commitee to protect journalist (Cipj) a entrepris des démarches pour la libération des deux journalistes de "TV Notre Patrie" de Bouaké, arrêtés et incarcérés à Abidjan. Photo: Me Coulibaly Brahima et Me Soro Idrissa, les avocats présentés à la presse le mardi 1er février 2011.
New York, Etats-Unis - Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) s'est déclaré préoccupé par le sort de deux journalistes ivoiriens qui sont détenus sans inculpation depuis dix jours et qui auraient subi des tortures au cours de cette détention. Aboubacar Sanogo et Yayoro Charles Lopez Kangbé sont détenus par la Police ivoirienne à Abidjan, depuis le 28 janvier, selon la presse locale.

Ces journalistes ont été qualifiés de 'rebelles' par les journaux qui soutiennent Laurent Gbagbo, le président sortant, qui revendique la victoire de l'élection présidentielle du 28 novembre dernier au même titre que son challenger Alassane Ouattara.

Les autorités ont révélé qu'aucun chef d'inculpation n'a été retenu contre les deux journalistes et n'ont fourni aucune description ou preuve de leurs présumées fautes. Aucune poursuite en justice n'a eu lieu ni n'a été prévue. La Constitution ivoirienne interdit la détention sans inculpation au-delà de 48 heures, selon des experts judiciaires ivoiriens.

La presse locale a révélé que MM. Sanogo et Kangbé ont réalisé des émissions pour TV Notre Patrie, une chaîne de télévision contrôlée par les rebelles des Forces nouvelles qui contrôlent le Nord du pays depuis qu'a éclaté un conflit civil qui a divisé la Côte d'Ivoire en deux depuis 2002.

Basée dans la ville du Nord de Bouaké, cette chaîne diffuse ses programmes sur une fréquence de l'organe de diffusion national, la Radiotélévision ivoirienne (RTI), ont déclaré des journalistes locaux au CPJ.

Bien que la chaîne n'ait pas une autorisation d'émettre de la part de l'autorité chargée de réglementer le secteur audiovisuel, ses journalistes ont interviewé plusieurs responsables du gouvernement de M. Gbagbo et couvert leurs visites dans la région de Bouaké, a déclaré au CPJ le journaliste Ladji Abou Sanogo.

MM. Sanogo et Kangbé se rendaient à l'Hôtel du Golf à Abidjan, le Quartier général assiégé du leader de l'opposition Alassane Ouattara, pour procéder à des interviews quand des membres des forces fidèles à M. Gbagbo les ont arrêtés.

Kenneth Blackman, un porte-parole de la force de maintien de la paix de l'ONU en Côte d'Ivoire, a déclaré à la presse locale que MM. Sanogo et Kangbé étaient des journalistes qui avaient voyagé à bord d'un appareil des Nations unies de Bouaké à Abidjan, avant leur arrestation.

Brahima Coulibaly, un avocat qui défend les deux journalistes, a déclaré à la presse locale que MM. Sanogo et Kangbé ont été battus à coups de crosse et brûlés avec des cigarettes durant leur détention. Idrissa Nayoun Soro, un autre avocat, a confirmé ces mauvais traitements infligés aux journalistes lors d'une interview accordée au CPJ.

Si la Police a saisi les appareils d'enregistrement des deux journalistes, ont noté les avocats, elle n'a en revanche pas trouvé d'armes ni aucun élément prouvant une activité rebelle sur ces derniers.

S'exprimant sur les tortures qu'auraient subies les journalistes, le porte-parole de la Police, le capitaine Ange Nouko, a déclaré au CPJ: 'je ne suis au courant de rien', tandis que le ministre de la Communication de M. Gbagbo, Ouattara Gnonzié, n'a pas réagi aux invitations répétées du CPJ à commenter cette affaire.

'En détenant les journalistes Aboubacar Sanogo et Yayoro Charles Lopez Kangbé sans les garanties prévues par la loi, le gouvernement de M. Gbagbo viole la Constitution ivoirienne qu'il a juré en public de respecter', a affirmé le coordonnateur du Plaidoyer pour l'Afrique du CPJ, Mohamed Keïta.

'Nous lançons un appel à Laurent Gbagbo pour qu'il fasse libérer ces journalistes, pour qu'il soit mis fin aux mauvais traitements qu'on leur inflige et que soit ouverte une enquête pour traduire en justice les responsables de cet abus', a-t-il plaidé.

M. Gbagbo a refusé de reconnaître les résultats du deuxième tour de la présidentielle du 28 novembre 2010 qui ont donné vainqueur M. Ouattara, selon la Commission électorale indépendante. Ces résultats ont été reconnus par les Nations unies et la communauté internationale, alors que le Conseil constitutionnel ivoirien a déclaré M. Gbagbo vainqueur.

Le gouvernement de M. Gbagbo a justifié sa légitimité en invoquant son respect de la Constitution ivoirienne.

Le CPJ s'inquiète également du sort de Wohi Douti et de Traoré Salam, deux techniciens de la RTI arrêtés le 05 janvier. M. Gnonzié a déclaré au CPJ en janvier que les autorités avaient arrêtées les deux hommes pour 'sabotage' des équipements de la RTI.
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