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Politique Publié le jeudi 10 février 2011 | Le Temps

Crise post-electorale / isaac bangoret : «Les offenses d’Alassane dévoilent ses pensées secrètes»

Le Christ Jésus qui, selon le prophète Mahomet (béni soit son nom), est un souffle de vie (la sagesse) venu directement de Dieu (Sourate 4, v. 171), nous dit au sujet du pur et de l'impur (du bien et du mal): “Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l'homme impur, mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l'homme impur […], car ce qui sort de la bouche provient du coeur, et c'est ce qui rend l'homme impur. Du coeur, en effet, proviennent intentions mauvaises, meurtres, adultères, inconduites, vols, faux témoignages, injures […] (Mt 15, 10-19). Au lieu de comparer Gbagbo à Hérode d'Antipas, et de juger sur le ouï-dire, il serait bienséant d’analyser les paroles qui proviennent du coeur d'Alassane et de Gbagbo. La conquête du pouvoir par Gbagbo ne fait pas de lui un homme impur, parce que ce pouvoir est comparable à la nourriture que nous mangeons; il entre dans la bouche, passe par le ventre, et est rejeté dans la fosse. L'intelligence, l'argent, le pouvoir ne nous rendent impurs que si ces biens matériels nous poussent à insulter, à porter de faux témoignages, à tuer, à égorger notre prochain, à demander la mort de notre prochain parce que sa présence nous empêche de dormir. Le pouvoir est saint quand il est mis au service du prochain. Le pouvoir est divin, car il n'y a de Dieu que Dieu seul;
personne ne peut défier sa Force, sa Puissance, mais le souffle puissant venu de lui a daigné habiter un corps d'homme né de Marie (Myriam). Comme tous les prophètes, le Christ s'est complu dans ses faiblesses, afin que toute la Puissance divine se déploie à travers sa modeste personne refugiée à l'Ombre du Très-Haut. C'est ce souffle divin incarné (Jésus) qui dit à quelqu'un qui l'appela “Bon maître”, “Personne n'est bon que Dieu seul”, alors que veut signifier le croyant Alassane quand il compare son adversaire politique Gbagbo à un fruit pourri qui tombera de l'arbre. Faire allusion à un fruit pourri, c'est parler d'emblée de la persversion, de l'avilissement de l'homme Gbagbo. Que Dieu m'en garde! Je ne saurais personnellement jugé un homme politique dont la tâche quotidienne est de chercher à concilier la Raison d'État avec le Droit, mais je suis convaincu, à travers ses actes
politiques, ses paroles, qu'il combat pour l'autonomie, la liberté des peuples africains; cette cause me suffit, et retient mon adhésion. Des fruits pourris nous en avons assez vus bien avant le régime de Gbagbo. Des personnes achetaient des châteaux Savoyard à 300 millions de Francs cfa, pendant qu'ils demandaient au peuple de consentir des sacrifices pour le budget de l'État. Retirons donc la poutre qui est dans notre oeil, avant d'enlever la paille qui est dans l'oeil de Gbagbo. Cet homme, en grand stratège politique, a certainement mis, de côté l'argent du peuple ivoirien, dans le but de
combattre pour la dignité des peuples africains, pour faire face à la crise que nous traversons actuellement, conscient d'avoir en face des personnes qui auraient usé de la force, des insultes, des offenses “légitimes” pour accéder au pouvoir. Il a laissé le temps au temps, afin que nous découvrions la véritable face de ces personnes apparemment courtoises, élégantes, qui affirment aimer la Côte d'Ivoire. En comparant Gbagbo à un fruit pourri qui tombera de l'arbre, Alassane dévoile, en réalité, toute la stratégie médiatique (la politique de désinformation dans les journaux, les télévisions internationales) mise en place depuis 2002, afin de donner de son adversaire politique une image obsolète, avilie; la figure d'un despote, d'un dictateur, d'un criminel. Cette politique de désinformation devait amener le peuple à se révolter contre Gbagbo qui aurait été naturellement renversé. Il aurait ainsi dissout la République de Côte d'Ivoire en usant, par la suite, de la force légitime, pour effacer comme dans le Sanaga maritime, ces bamilékés ivoiriens, patriotes de Gbagbo. Jeter en prison les travailleurs qui font vivre les Ivoiriens qu'on veut affamer pour les pousser à la révolte, fait partie de cette révolution sociale pour implanter la République du Nord qui, heureusement, n'est pas soutenue par de nombreux fils pacifiques du Nord. Alassane compare Gbagbo à un fou, parce qu'il n'est pas de la trempe de cet homme politique qui affronte le monde entier pour défendre un idéal. Les despotes s'exilent en général, avec leurs biens dans les paradis fiscaux. Gbagbo, un cambrioleur ? Souffrez mon président que je vous appelle plutôt le Robin des bois africain; celui qui prend aux Occidentaux les biens des Africains en vue de leur
dignité. Toute cette puissance médiatique qui soutient le camp d'Alassane falsifie au vu et au su de tout le monde, l'histoire de l'Afrique. Alassane, pour les Occidentaux, est le président élu, et non celui, déclaré comme tel, par l'Onu. Les journalistes étrangers évitent de préciser qu'en Côte d'Ivoire, un président a été élu conformément à la Constitution de ce pays, et un autre désigné comme tel par l'Onu. C'est ce dernier qui demande aux forces étrangères de bombarder le pays qu'il aime tant. Alors remémorons-nous la sentence du roi Salomon qui décida de trancher en deux un enfant que revendiquaient deux mères. Celle à qui n'appartenait pas l'enfant choisit de voir l'enfant, tué, tranché, en deux, par le roi. L'autre mère choisit, au contraire, de renoncer à l'enfant. Elle ne pouvait pas supporter de le voir tué. Le roi remit à cette dernière l'enfant, parce que son sacrifice prouvait, avant tout, qu'elle l'aimait profondément. Nous sommes en face de cette même épreuve en Côte d'Ivoire. A qui choisissons-nous de remettre la destinée de notre pays; qui d'Alassane ou de Gbagbo peut aimer, et défendre notre cause? Confierons-nous notre pays à celui qui souhaite qu'on nous bombarde, qu'on nous tue, avec nos fils, ou à celui qui s'humilie afin de trouver des solutions pacifiques en vue de la résolution de la crise, bien qu'il ait tous les atouts pour combattre et vaincre cette guerre ?

Isaac Pierre Bangoret
(Écrivain)
Une correspondance particulière
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