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Société Publié le jeudi 10 février 2011 | Le Patriote

Perturbations des cours : Menace d’une année blanche

Le système éducatif ivoirien est à la croisée des chemins. Les cours ne se déroulent pas normalement depuis la fin de la présidentielle de 2010. La fin du premier trimestre qui était prévue pour décembre dernier n’a pu être achevée. Et en lieu et place du trimestre, les responsables du système éducatif ont opté pour le découpage semestriel. Malgré cette option, les choses n’évoluent pas. Les enseignements sont toujours paralysés. Notamment, dans l’enseignement public général. A Abidjan par exemple, les cours ne se déroulent pas correctement dans les établissements d’enseignement général. «Nous avons arrêté de dispenser les cours, en réponse à l’appel lancé par le Syndicat National des Enseignants du Second Degré de Côte d’Ivoire (SYNESCI). Et depuis lors, nous observons ce mot d’ordre », a expliqué M. K.S enseignant de Français au Collège Moderne d’Adjamé.

Le privé laïc «se cherche»

Il a relevé que ce sont les enseignants pro-Gbagbo qui s’affairent à dispenser quelques enseignements. Ils font croire selon lui, à l’opinion nationale que l’école ivoirienne va bien. « Alors qu’en réalité, il n’en est rien », a lancé M.K. Nombre d’enseignants estiment que la fin de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, l’environnement social n’est pas propice à l’enseignement. Les sempiternels couvre-feux décrétés par le camp Gbagbo et les paralysies répétées du secteur du transport, sont des facteurs qui empêchent le bon déroulement des enseignements. D’ailleurs, les cours sont davantage perturbés dans la capitale de la région des Lacs (Yamoussoukro), Daoukro, Bondoukou,…. . Dans les Zones Centre, Nord et l’Ouest (CNO) par contre, aucun enseignement n’est dispensé dans le public général jusqu’à ce jour. L’enseignement privé laïc, les enseignants tentent, avec beaucoup de difficultés, de dispenser des cours.

Qui de temps à autre, connaissent des interruptions du fait du non paiement des arriérés de salaires. Lesquels sont consécutifs au non-paiement des arriérés de frais d’écolage. Selon des professionnels du système éducatif ivoirien, une année blanche est à craindre. « Nous ne sommes pas à l’abri d’une année blanche, si la situation sociopolitique du pays perdure. Tout est une question de volonté politique. Mais, nous estimons que l’environnement n’est pas propice à un bon déroulement des enseignements. Mais, étant entendu que c’est l’école qui régule la société, si cette société est malade l’école, bien entendu sera aussi malade », a fait remarquer, M.Goué, enseignant de Philosophie. Précisant que cela fait près de six mois que les enseignements ne se déroulent pas correctement. Du coup, le nombre de semaines de cours à rattraper est considérable. Le premier Secrétaire général adjoint du Synesci, M. Siaka Traoré a également souligné qu’il y a une menace d’année blanche si d’aventure, la situation sociopolitique ne se moralise pas. «L’année scolaire est sérieusement menacée dans les zones CNO. Dans la zone Sud, elle est perturbée par endroits. Dans cette partie du pays, même si l’année n’est pas totalement menacée, elle ne sera pas reluisante par rapport aux résultats de fin d’année.

Autrement dit, les résultats de fin d’année seront catastrophiques », a affirmé le Sg du Synesci, Siaka Traoré, sur les ondes de la Radio Onusienne en Côte d’Ivoire (ONUCI-FM). Mais, si jusqu’en fin Février prochain, la situation sociopolitique ne s’améliore pas, à en croire M. Traoré, l’année scolaire dans les zones CNO pourrait être invalidée. Toutefois, le numéro deux du Synesci estime que l’année scolaire 2010-2011 peut être sauvé. « II faut à court terme, organiser un Forum qui va impliquer tous les acteurs du système éducatif du pays. Il s’agira dans ce cadre, de trouver ensemble des mesures les meilleures qui permettront d’achever l’année scolaire» a suggéré Siaka Traoré.

Frais d’écolage

Si l’enseignement privé laîc continue d’assurer la formation des éleves, il n’en demeure pas moins qu’il est confronté à de sérieux problèmes pécuniaires. Les enseignants n’ont pas encore perçu leurs salaires. Ils accusent plusieurs mois d’arriérés de salaires. Les fondateurs, eux, disent être en cessation de paiement et n’arrivent plus à faire face aux charges fixes de leurs établissements respectifs. Car, les frais d’écolage des élèves affectés par l’Etat, ne sont pas encore honorés. L’ex -chef de l’Etat a laissé une ardoise de près de 200 milliards FCFA de 2002 jusqu’à ce jour.

D’ailleurs, pour ce non-paiement des frais d’écolage, la Coordination Nationale des Etablissements Scolaires Privés Laïcs et Confessionnels de Côte d’Ivoire (CONESPLACCI) de M. Mobio Justin Gilbert, a lancé un mot d’ordre de fermeture des établissements privés depuis le 02 Février dernier. Ce, jusqu’au paiement de leurs dus. La Fédération Nationale des Enseignants du Privé Laïc de Côte d’Ivoire (FENEPLACI) dit également être au bout du souffle. Cette fédération tient demain une assemblée générale extraordinaire à l’effet d’analyser les difficultés financières auxquelles les établissements privés laïcs sont confrontés. Et ensuite, adopter une conduite à tenir. Ces différents facteurs évoqués montrent fort bien que l’école Ivoirienne va très mal.

Anzoumana Cissé
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