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Politique Publié le samedi 12 février 2011 | Le Temps

Sanctions de l’Onu et de l’Union Européenne contre les autorités ivoiriennes - Que fait-on de Ouattara et des dirigeants du Rhdp ?

© Le Temps
Interview du Président Alassane Ouattara par Michel Denisot de Canal +
Qui rendra justice aux victimes causées par Ouattara et les siens ? Certainement que la réponse se trouve du côté de l’Etat de Côte d’Ivoire et de son gouvernement. En attendant, l’Union européenne s’en donne à cœur joie.

Une élection n’est pas forcément signe de vitalité de la démocratie telle que l’enseigne le monde occidental. L’actualité politique ivoirienne donne un large aperçu de cette vérité qui ne souffre d’aucune contradiction. En effet, depuis la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle, qui a vu la réélection du candidat de La majorité présidentielle, Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire est plongée dans une crise de laquelle elle aurait voulu sortir au regard du baromètre électoral affiché comme standard international. Hélas, le vainqueur n’est pas celui que la France et ses soutiens attendaient. Les sanctions qui pleuvent sur la Côte d’Ivoire et les autorités sorties victorieuses de cette élection, montrent clairement que les intentions sont ailleurs que dans la reprise normale des activités dans ce pays. Au-delà des membres du gouvernement, ce sont plus d’une centaine de personnalités, sélectionnées, dans divers secteurs d’activités qui doivent payer cher leur attachement aux Institutions de la République. Quel bon citoyen aurait fait mieux que ces personnalités sanctionnées pour avoir agi conformément au chapitre 2 de la Constitution ivoirienne qui stipule respectivement en ses article 24 que : «la défense de la Nation et de l’intégrité du territoire est un devoir pour tout Ivoirien.» et 25 : «Les biens publics sont inviolables. Toute personne est tenue de les respecter et de les protéger» ? C’est pour avoir «commis ces crimes» que nos autorités sont aujourd’hui sous les sanctions de l’Union européenne conduite par la France. Or, il faut bien qu’il se trouve des Ivoiriens suffisamment imprégnés de civisme pour servir de carapace aux biens publics, propriétés de l’Etat et de la Nation dont ils sont issus.
En attendant que la lumière visite ceux qui se plaisent à ce jeu de sanction, une question vient à l’esprit. Celle de savoir ce qu’il en est du Rhdp et de son candidat Alassane Dramane Ouattara, en termes de responsabilités dans les violences perpétrées contre la Côte d’Ivoire, ses citoyens et ses biens ? Car, cela fait bien neuf (9) ans – de 2002 à 2011-, que ces violences perdurent sans qu’aucune sanction vienne à inquiéter le président du Rdr, celui pour qui la rébellion dit avoir pris les armes contre la Côte d’Ivoire. Dans la seule nuit du 18 au 19 septembre 2002, ce sont 300 gendarmes qui sont tombés sous les balles assassines de la rébellion conduite par Guillaume Soro. Rébellion qui sera revendiquée 8 ans plus tard, c’est-à-dire le vendredi 3 décembre 2010 à l’occasion de «l’investiture » de Ouattara et de la désignation de Soro comme son Premier ministre. Le fait même de revendiquer publiquement et officiellement cette rébellion qui a toujours clamé sa forfaiture à l’avantage de Ouattara, devrait amener les organisations des Droits de l’Homme à prendre des sanctions à l’encontre du président du Rdr, mais rien n’y fit. Quant aux rebelles, après qu’ils ont éventré des agences de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et dévalisé tout ce qui s’y trouvait, à Bouaké, Korhogo et Man, Guillaume Soro leur Secrétaire général s’est même permis l’outrecuidance de se présenter à la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemooa) à Bamako dans la capitale malienne. Le jeune chef rebelle y a été accepté, sans aucun scrupule assis côte-à-côte avec des chefs d’Etat, sans que cela ne choque la conscience des censeurs. En outre, dans les zones Centre, Nord et Ouest contrôlées par les bandes armées rebelles, des produits agricoles, miniers et minéraliers sont frauduleusement détournés des circuits légaux et acheminés au Burkina Faso d’où ils sont stockés aux ports de Lomé (Togo) et Téma (Ghana), en partance pour les ports d’Europe. Une fois ces produits débarqués en Europe, le cacao notamment, les fèves aliment les usines au grand bonheur des chocolatiers. Loïc Folloroux, le fils de Dominique Ouattara, épouse du président du Rdr est patron d’une grande société cacoyère du nom d’Amajaro. Pendant que l’époux de maman coupe la Côte d’Ivoire en deux et appelle au boycott des activités économiques et au refus d’achat des fèves de cacao, lui, Loïc Folloroux le fils prodige s’en met plein les poches. Il est devenu un magnat du cacao mondial depuis Londres en Angleterre. Personne ne dira avec exactitude si le cacao qu’il commercialise ne provient pas des zones rebelles par voies détournées. Alors questions : Où sont donc passés ces donneurs de leçon de l’Union européenne aux esprits si sensibles qu’ils n’hésitèrent pas à sanctionner la même Côte d’Ivoire « pour cacao produit par des enfants esclaves » ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on pourrait alors se demander ce que dit l’Union européenne du trafic d’or, de diamants et d’autres minerais de sang en zone rebelle ? Outre ces crimes économiques, il y a aussi les violences, tueries et autres destructions des biens publics et d’autrui à Abidjan, à l’intérieur et même à l’extérieur (saccages des locaux des institutions diplomatiques à Paris, Dakar, etc.) qui sont le fait des militants et partisans d’Alassane Dramane Ouattara et du Rhdp. Certains actes de vandalisme sont causés en réponse aux mots d’ordre de désobéissance, quand d’autres le sont par colère de voir une personnalité autre que leur leader s’asseoir au palais de la présidence. Qui rendra justice aux victimes de Ouattara et les siens ? Certainement que la réponse se trouve du côté de l’Etat de Côte d’Ivoire et de son gouvernement. La Côte d’Ivoire se bat contre la France. Attendre une quelconque sanction de la part de l’Union européenne à laquelle appartient la France contre ceux qui l’attaquent, ce serait confier son os à un chien. Comme dirait l’autre : autant demander à l’eau de remonter la pente. Ce qui est impossible.

Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr
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