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Société Publié le lundi 14 février 2011 | L’expression

Choléra à Abidjan : 252 cas, 11 décès

Déclarée à Abidjan depuis plus de deux semaines, l’épidémie de choléra fait aujourd’hui 11 morts. Des décès causés surtout par les nombreuses immondices qui jonchent les rues de la capitale ivoirienne.

L’épidémie s’est déclarée au quartier Château d’eau de la commune d’Adjamé et a été confirmée depuis le 21 janvier. Très rapidement, le choléra a progressé et a atteint les communes d’Attécoubé et de Yopougon. A la date du 6 février, la Côte d’Ivoire était à 252 cas de choléra dont 11 décès, selon le Dr Coulibaly Daouda, chef du service de la surveillance épidémiologique de l’Institut national d’hygiène publique (Inhp). Si jusqu’à présent l’on est difficilement parvenu à identifier les causes concrètes de cette épidémie qui a débuté dans la commune d’Adjamé, les spécialistes de la santé s’accordent à dire que cette résurgence du choléra à Abidjan a été provoquée par les ordures. Depuis plus d’un mois, en effet, les tas d’immondices sont à nouveau réapparus dans la capitale abidjanaise. A Adjamé, Cocody, Yopougon, Marcory, et Abobo, ces ordures ménagères occupent de nombreuses rues, dégageant des odeurs désagréables. Dans les différentes ruelles, elles s’étendent sur près de 300m de long. Au Boulevard Nangui Abrogoua devenu un banc d'ordures, ces immondices obstruent les rues. Le célèbre bâtiment du «Forum des marchés » n’échappe pas à ces ordures. Du côté de la maternité Thérèse Houphouët, le carrefour avant le ’’marché Gouro’’ est impraticable. Les ordures y sont présentes. A Marcory, cela est d’autant plus palpable aux pieds de l’échangeur de la voie qui conduit au quartier Belleville. Même son de cloche du côté de Yopougon-Ficgayo où l’arrêt Sotra est quasi inexistant. Désormais, cette place appartient aux ordures. Tout le long du boulevard est jonché de résidus. Et pourtant, selon les spécialistes, ces tas d’ordures sont sources de diverses maladies que sont le paludisme, les intoxications alimentaires, la fièvre typhoïde, le choléra... Si pour l’instant l’on n’a pas encore d’information concernant les autres pathologies, le choléra par contre s’est déclaré.

Le choléra, qu’est-ce que c’est ?

Le choléra, ou maladie des ‘’mains sales’’ est une pathologie infectieuse diarrhéique à caractère épidémique, explique sous le sceau de l’anonymat un médecin de la formation sanitaire d’Attécoubé. «Cette maladie est d’origine bactérienne et est transmise par voie digestive. C’est une maladie du péril fécal (excrément humain) par excellence, qui constitue une véritable urgence en santé publique, surtout dans notre cadre de vie actuel assez dégradé», affirme le médecin. Tout comme le Dr Coulibaly de l’Inhp, ce spécialiste avoue que les tas d’ordures qui se sont amoncelées à Abidjan depuis plus d’un mois y sont pour quelque chose. «Et au-delà, il faut reconnaître que notre environnement de vie n’est pas sain», atteste ce médecin. Concernant les voies de contraction, le spécialiste d’Attécoubé explique qu’elles sont diverses. «Lorsque vous consommez de l’eau ou des aliments contaminés par les microbes du choléra (Vibrion) , entre autres de l’eau contaminée à la source (puits), de l’eau stockée dans les récipients contaminés par les mains souillées par les selles, de l’eau ou du jus de fruits vendus en sachet souillés, des aliments contaminés au cours ou après la préparation et des fruits et légumes contaminés consommés crus, vous courez tous les risques de faire cette maladie», explique l’agent de santé. «Une fois dans l'intestin, les vibrions sécrètent notamment la toxine cholérique, principale responsable de l'importante déshydratation qui caractérise l'infection. Les selles diarrhéiques libérées en grande quantité sont responsables de la propagation des bacilles dans l'environnement et de la transmission oro-fécale. De plus, la période d'incubation favorise le transport des vibrions sur de plus ou moins longues distances», affirme le spécialiste. Face à cette situation d’épidémie, le ministère de la Santé, par le biais de l’Inhp, a entrepris une série d’actions.

La riposte nationale

Au niveau national, des dispositions ont été prises pour alléger la tâche aux populations. La première mesure, selon Dr Coulibaly, est la prise en charge gratuite des malades. «Le ministère de la Santé a mis à disposition les médicaments nécessaires pour une bonne prise en charge des malades », explique le médecin. Mais au delà, de la prise en charge, des agents de santé sont sur le terrain pour la sensibilisation de proximité. «Des sensibilisations sont faites également par le biais des médias. Et outre cette seconde mesure, il y a la troisième qui est la désinfection (avec de l’eau de javel et du grésil) des ménages qui se fait avec le concours du District d’Abidjan», précise Dr Coulibaly qui ne manque pas de préciser que le ramassage des ordures a été demandé au ministère de l’Environnement.

En cas de contraction de la pathologie

Une fois que l’on contracte la pathologie, il y a des techniques permettant la réduction de l’infection. Il s’agit, selon les spécialistes, d’isoler le malade et d’éviter les contacts non nécessaires. Mais il s’agit également de laver et de désinfecter le linge et les vêtements du malade avec une solution chlorée ou par ébullition sur le lieu de l’hospitalisation. Mais également de désinfecter les selles et vomissures du malade par le grésil ou de l’eau javellisée (1/2 litre d’eau de javel à 12° par litre d’eau). Et si malgré ces précautions il arrivait que le malade décède, il faut, selon des sources proches de l’Inhp, lui faire les obsèques justes après le décès et procéder à l’inhumation dans la ville où a eu lieu le décès. «Il est nécessaire de porter des gants pour les manipulations du corps. Il faut procéder à une désinfection spéciale du corps avec l’eau de javel (1 litre d’eau de javel à 12° par litre d’eau), utiliser un linceul imprégné de désinfectant, interdire l’exposition du corps et incinérer les vêtements du malade décédé», précise la source. Mais heureusement, des moyens existent pour pouvoir échapper à cette pathologie.

Touré Yelly
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