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Politique Publié le jeudi 17 février 2011 | Nord-Sud

Résolution de la crise post-électorale : Blé Goudé trahit les secrets du clan Gbagbo

Laurent Gbagbo n'a pas en projet de quitter de si tôt le palais présidentiel, sauf peut-être à l'y contraindre. C'est la révélation faite, samedi dernier, par Charles Blé Goudé, à Agboville.

Quand Blé Goudé se laisse trahir par l'émotion ! C'est du moins ce qui lui est arrivé, samedi dernier à Agboville, où il a mis sur la place publique, ce qui devait être un secret bien gardé du clan Gbagbo. Si l'on en croit la malencontreuse confession de l'ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci), M. Gbagbo n'a pas l'intention de quitter de si tôt le fauteuil présidentiel, trop confortable à ses yeux. Si l'on en croit Charles Blé Goudé, le clan Gbagbo se moquerait du tiers et du quart tant du verdict des urnes que des conclusions de la mission des experts et des chefs d'Etat membres du panel. « Faites vos enquêtes comme vous voulez mais Gbagbo, ne le touchez pas. La Constitution, n'y touchez pas », a-t-il lâché le morceau.

Si Charles Blé Goudé, le porte-voix du clan le dit, c'est que Laurent Gbagbo est pleinement dans cette disposition d'esprit. Après avoir milité pour une saisine du dossier ivoirien par l'Union africaine au détriment de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, jugée trop partisane, le camp de Laurent Gbagbo est déjà en train de préparer ses militants à contester toute mise à l'écart de son champion au terme de la mission de bons offices de la dernière chance par l'Union africaine. « Je voudrais dire aux Ivoiriens qu'ils soient à Guiglo, Duékoué, Dimbokro, partout sur l'ensemble du territoire : chacun d'entre eux est le gardien du temple. Et notre totem, c'est notre Constitution. S'ils y touchent, avant même que je ne prenne la parole, je vous demande de vous révolter partout où vous êtes. Je serai moi-même à la tête du mouvement », a-t-il enfoncé le clou.

En d'autres termes, en allant au scrutin présidentiel des 31 octobre et 28 novembre derniers, Laurent Gbagbo espérait être reconduit sans autre forme de procès, dans ses fonctions, estimant être l'irremplaçable totem des Ivoiriens. Une disposition d'esprit qui confirme le vœu secret des ''refondateurs'' de faire pas moins de trente ans sur le trône. « Les Baoulé ont fait quarante ans au pouvoir ; nous (les Bété, ethnie de Laurent Gbagbo) feront au moins trente ans au pouvoir », clamaient plusieurs cadres du Front populaire ivoirien (Fpi), à l'accession de Laurent Gbagbo en 2000. C'est pour contrer cette dérive monarchique qui pointait du nez que les Forces nouvelles ont pris leurs responsabilités en septembre 2002. Et, le mouvement révolutionnaire populaire que le Premier ministre appelle de ses vœux, devrait parachever ce noir dessein des ''refondateurs''. A moins que les Ivoiriens choisissent de voir Laurent Gbagbo les gouverner contre leur gré, pour au moins 20 ans encore.

Marc Dossa
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