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Politique Publié le jeudi 17 février 2011 | Le Patriote

Milices, mercenaires, cache d’armes… : Comment Gbagbo veut embraser la Côte d’Ivoire

L’info donne froid dans le dos. Loin d’être de l’intox, elle achève de convaincre que Laurent Gbagbo est vraiment dans la logique du pire. Il usurpe le fauteuil présidentiel, du reste depuis que le peuple de Côte d’Ivoire a décidé de lui retirer sa légitimité au soir du 28 novembre dernier. Le Refondateur en chef est prêt à tout. Quitte à embraser la Côte d’Ivoire. Un document classé top
secret, dont nous avons pu avoir copie auprès d’une source diplomatique, explique dans les moindres détails comment l’ancien Chef d’Etat a infesté, le mot n’est pas assez fort, le sud et l’ouest du pays de caches d’armes, de milices et de mercenaires. Des « chiens » de guerre et aussi de jeunes, pour la plupart, du même groupe ethnique que lui ou proches de lui, ont été ainsi
pré-positionnés en des endroits précis, quelques-uns sont carrément dans des domiciles privés, d’où ils attendent tranquillement le « moment opportun » pour faire le « sale boulot » : tuer, massacrer, piller, violer et encore…tuer !

En attendant, ils sont entretenus grassement par des pontes du régime FPI et, c’est regrettable, de véreux hommes d’affaires, qui redoutent de perdre leur business juteux et surtout suspect, avec le départ de Laurent Gbagbo.

Il faut savoir d’entrée que le vaincu de la présidentielle 2010 a, au total, installé 47 poudrières tribales et autre caches de mercenaires. La ville d’Abidjan, point névralgique du pouvoir, en compte à elle seule 20. Dans la capitale économique, Laurent Gbagbo a axé son « plan de bataille » sur cinq communes, choisies stratégiquement. L’homme, vous le savez, est profondément rusé. Il s’agit donc de ses supposés fiefs Cocody, Yopougon, Plateau et, fait surprenant, Treichville et Abobo, deux cités qui ne lui sont pas du tout favorables, comme le témoignent les résultats des scrutins des 31 octobre et 28 novembre derniers.

Mais, comme il fallait s’en douter, il a planqué l’essentiel de ses armes et de ses combattants à Yopougon et Cocody. Dans la première cité, on ne dénombre pas moins de 8 caches d’armes et de miliciens, essentiellement des « Jeunes Patriotes ». Ils sont pêle-mêle hébergés à Anokoi Village, non loin de l’usine

Micao, dans la zone industrielle, au siège du Cojep et à l’hôtel Apoha ( qui appartient au maire de Yopougon Gbamnan Djidan) dans le sous-quartier Toits Rouges, au quartier Résidentiel, précisément à l’hôtel A7, non loin de la résidence de Blé Goudé, leader des « Jeunes Patriotes » et gros tuteur financier des miliciens de Yopougon. Ce n’est pas tout.

Dans la cité de la joie, on les retrouve également à Niangon ( allocodrome, Azito, Lokoa et Cité verte), à Gesco(Pays-Bas, Bonikro, Nouvelle Eglise de l’autoroute, Quartier Gouro), au Kowéït (hôtel blanc). Ces miliciens, pour la plupart des jeunes nourris à la sève xénophobe et tribaliste, y sont entretenus par Blé Goudé et des pontes du pouvoir Gbagbo. Ils ont tous reçu un
encadrement militaire approximatif, avec à la clé beaucoup d’exercices de maniement d’armes, singulièrement la kalachnikov. On ignore dans l’ensemble leur nombre exact.

En revanche, on sait que, toujours à Yopougon, 4000 miliciens, des jeunes de l’Ouest et des Libériens, sont installés en ce moment à Niangon Académie, aux bons soins du maire Gbamnan Djidan, de Marcel Gossio, Dg du Port autonome d’Abidjan et encadrés par Maho Gloféhi, chef miliciens sous sanction de l’UE. Ils détiennent des kalachnikovs et des pistolets automatiques en nombre réduit.

Toutefois, ils pourront s’approvisionner en armes et en munitions, en cas de besoin, à la Maison inachevée des instituteurs (1er pont), quartier AISA, où une grande cargaison d’armes a été stockée.

Après Yopougon, vient naturellement Cocody, avec ses 7 caches d’armes et de miliciens. Deux zones ont été choisies par les hommes de Laurent Gbagbo.

D’abord la Riviera Golf, à la résidence de Mme Thérèse Houphouët-Boigny, entre 60 et 100 chiens de guerre libériens, munis de kalachnikovs et de roquettes et entretenus par le pouvoir Gbagbo, ont établi leurs quartiers. Non loin de là, à Anono, au domicile de M. A.J.M, cadre du village à la retraite, des armes et des munitions ont été cachées. De même, des caisses d’armes ont été
enfouies dans la concession d’un certain A.G., aujourd’hui décédé. Elles sont sous la surveillance, tenez-vous bien, de quatre étudiants.

Ensuite, il y a Cocody-Centre, où des commandos marins ont pris position dans une villa située à Cocody Danga, à droite de la rue reliant le bureau de poste au théâtre de la Cité. Des mercenaires et aussi des armes et des munitions ont été planqués à l’Ecole Nationale de Police, tout comme à
l’Hôtel du Zoo (carrefour du zoo côté HMA). Là-bas, un nombre indéterminés de mercenaires sont logés. Leur tuteur n’est autre que le général Dogbo Blé. Bien entendu, on n’oublie pas la résidence de Lida Kouassi Moïse, conseiller de Gbagbo, et les cités universitaires (Mermoz et Riviéra 2) où des « Jeunes Patriotes » et d’anciens « fescistes » devenus policiers, attendent tranquillement de donner l’assaut, en cas de conflit généralisé.

A Treichville, Laurent Gbagbo a décidé, sans surprise, de « placer » à la Garde républicaine, ses miliciens, mercenaires et naturellement des caisses d’armes et des munitions. Au Plateau, ils sont, au Gamp Galliéni et à l’Etat-major des armées, et, ce qui est évident, au Palais présidentiel où trônent munitions et armes.

L’intérieur infesté

A Abobo, deux sites ont été retenus par Laurent Gbagbo et son clan : PK 18, où sont installés plus de 1000 libériens, qui possèdent des kalachnikovs. Leurs financiers ne sont autres que les sieurs Gbamnan et Gossio. C’est à croire que leur travail est uniquement d’instrumentaliser de jeunes désœuvrés pour en faire des tueurs. Des armes et des munitions ont également été dissimulés
dans cette commune populaire, entre l’ ex-Motoragri et l’Université d’Abobo- Adjamé.

Après Abidjan, Daloa est de loin la seconde ville importante dans la stratégie de confiscation du pouvoir de Laurent Gbagbo. Cela peut se comprendre d’autant qu’elle abrite un important camp de formation de la gendarmerie, à savoir Toroguhé. Dans la cité de l’Antilope, pas moins de 11 caches d’armes, de mercenaires et autres miliciens ont été identifiés. Parmi ces « soldats », on
reconnaît, bien entendu des « Jeunes Patriotes » dont beaucoup des miliciens , des Libériens et surtout des Angolais. Ces hommes, venus du pays de Dos Santos, sont logés à l’Evêché hôtel la Grâce, appartenant au ministre Bohoun Bouabré, et situé au Quartier Tazibouo ou encore à Toroguhé.

Dans cette région, les mercenaires et miliciens, qui ont reçu pour certains une formation militaire, sont financés entre autres par les cadres de Daloa, le trésorier général de la ville, le maire Séry Kossougro et encadrés par le « commandant Froufrou » de la police municipale. On ignore dans l’ensemble le type d’armement qu’ils possèdent, à l’exception des combattants tribaux et
libériens positionnés sur l’axe Daloa-Vavoua, singulièrement au check-point de Zokoguhé-Didéguhé, qui sont munis de kalachnikov AK 47 et de RPG7.

Autre ville « précieuse » pour Laurent Gbagbo : Yamoussoukro ! Enorme sacrilège, l’ex-opposant historique a transformé le village de feu le Président Houphouët-Boigny, grand apôtre de la paix en une poudrière. Il y a mis en faction environ 450 mercenaires angolais, encadrés par des éléments de la Garde républicaine : 200 sont basés dans les locaux de l’ancienne usine SORIZ-CI, à la sortie de la ville sur l’axe Yamoussoukro-Sinfra, 100 au Centre psychiatrique Vincent de Paul, sur le tronçon Yamoussoukro-Oumé et 150 au village de Zahakro, derrière l’INP-HB.

L’Ouest montagneux n’est pas non plus épargné par cette contamination aux milices et mercenaires. Plus de 400 jeunes wê, armés et sommairement entraînés sans doute, car à la va-vite, ont été convoyés dans la zone, sur l’Axe Zouan Hounien-Téapleu(S/P de Danané), par le Colonel-major Gouanou, Commandant de la zone militaire de Bondoulou. L’opération a été soutenue
financièrement par le Président du Conseil général de Danané, Noutoua Youdé Célestin.

Pour le reste, il faut retenir qu’en pays gouro, environ 200 miliciens formés à Abidjan et dotés de kalachnikovs et autres pistolets, sont actuellement dans le Camp d’entraînement de la Gendarmerie d’Oumé, sur la route de Sinfra. Ils sont sous la supervision d’Odette Sauyet, ex-présentatrice télé
connue pour son farouche militantisme au FPI. Non loin de là, à Diégonéfla, à Téonla, se trouvent des miliciens et des caisses d’armes et de munitions. A Gagnoa, précisément Babré, Ottro Laurent, PCA de la SIR (Société Ivoirienne de Raffinage), nourrit et blanchit un groupe de miliciens et mercenaires, dont des Libériens et des Angolais. Comme lui, à Guibéroua, dans son village de
Pkokrobo, Blé Goudé offre gîte et couverts à plus de 200 jeunes miliciens, convoyés depuis Yopougon. Ils possèdent des kalachnikovs et des pistolets.

A Makoberi, localité situé à Zikisso dans la région de Lakota, sont postés environ 150 miliciens d’ethnie dida. Tous ont reçu une formation militaire assurée. Leur tuteur ? C’est Koffi Brad Harris, ancien célèbre haltérophile, aujourd’hui handicapé physique. La liste des « nids » de mercenaires est manifestement longue. Divo, Sinfra, Soubré et même San Pedro abritent ces « résidents » peu ordinaires. Dans la cité du Djiboua, bien qu’ils n’aient pas de site spécifique, ils sont encadrés par des éléments de la CRS (Compagnie Républicaine de Sécurité) de Divo, qui leur apprennent à manier des kalaches, des AK 47 et autres RPG7. Leur « papa » n’est autre que le fameux Paul Yao N’dré, l’homme par qui le putsch électoral de Laurent Gbagbo commença. A San Pedro, environ 100 miliciens libériens, encadrés par des FDS, sont pris en charge dans deux hôtels de la ville (Lac Francophonie et Hôtel Rimax), avec le soutien financier scandaleux d’un opérateur économique libanais exerçant dans le domaine du cacao, Oudaye. La même incongruité est constatée à Méagui, où des miliciens sont entretenus dans le village de Gnanké, par
un certain Nikiéma, de nationalité burkinabè. Enfin, on retiendra que chez lui à Sinfra, l’ex-ministre des NTIC, Lia Bi Douayoua parraine ces jeunes « vagabonds » formés au maniement des armes et installés à Progry, village du général Touvoly Bi Zogbo. Un dévouement à la cause du Président battu dans les urnes, qui a aussi inspiré un autre frontiste, Boniface Domoraud, conseiller
spécial de Gbagbo qui accueille dans sa résidence à Bingerville en bordure de la lagune, entre 50 et 80 miliciens, armés de kalachnikovs et de pistolets automatiques.

On comprend donc aisément pourquoi le camp Gbagbo se dit prêt à affronter les casques blancs de l’Ecomog. En fait, il compte sur ces hommes disséminés un peu partout sur une bonne partie du territoire en zone gouvernementale, pour sauver son régime et naturellement faire planer davantage le risque de guerre civile sur le pays. Et ils sont au bas mot, au moins 10 000 combattants que les refondateurs entretiennent à coups de dizaines de millions de francs
CFA. Cela suffira t-il à imposer sa forfaiture aux Ivoiriens ? Pas si sûr que ça….

Edgar Kouassi
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