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Économie Publié le vendredi 18 février 2011 | L’expression

Crise bancaire - «Le braquage de la Bceao affame les Ivoiriens»

Edson Agata Brognan est un grand spécialiste d'économie. Ancien fonctionnaire des institutions de Bretton Woods et actuellement chroniqueur et collaborateur économique à Lebanco.net, il explique comment le vulgaire et grossier braquage de la Bceao d’Abidjan par Laurent Gbagbo et ses militaires a provoqué directement la crise bancaire que vivent les Ivoiriens. «Ceux qui ont pillé et volé l'argent de la Bceao sont les seuls et vrais responsables (en réalité, irresponsables) du drame que connaissent les familles ivoiriennes », explique Agata, convaincant et inflexible. Rappelant d'abord l'adage bien connu qui enseigne que «Qui crache en l'air doit s’attendre à recevoir des gouttes de crachat sur le nez», le grand économiste et énarque, explique à Lebanco.net qu'on ne peut pas accuser les autres de ses propres turpitudes. «En braquant la Bceao, le gouvernement d'Aké N'Gbo ne pouvait pas s'attendre à autre chose que de provoquer une crise bancaire, à moins que, comme ils sont des amateurs, les refondateurs n'aient pas assez mesuré les risques. En effet, l'agence nationale de la Banque centrale est le banquier en dernier ressort des banques commerciales car elle permet de dénouer leurs opérations journalières de compensation, en intervenant par des avances de trésorerie. En plus, la banque centrale est la gardienne de la trésorerie des banques et donc de l'argent des déposants. Or, en faisant main basse sur cet argent, la Lmp assèche financièrement les banques commerciales. En outre, en réquisitionnant la Commission bancaire de l'Union monétaire ouest-africaine (Umoa), organisme chargé de la supervision et du contrôle des banques, le gouvernement Aké N'Gbo envoie un très mauvais signal aux banques. A l'aide de la métaphore des automobilistes, Edson Agata Brognan indique: «c'est comme si on laissait à chaque conducteur, le soin d'appliquer lui-même le code de la route, sans organisme de contrôle, sans police ni gendarme. Imaginez-vous la pagaille! Sans la commission bancaire qui a été «supprimée» provisoirement par les refondateurs, les banques sont livrées à elles-mêmes. Elles n'ont plus leur gendarme chargé de leur faire appliquer les normes prudentielles définies par les accords de Bale. Pour les banques qui sont mondialement connues comme la Citibank, la Bnp- Bicici, la Société générale et autres, qui tiennent à leur image, effectuer des opérations financières dans un environnement aussi incertain, sans organisme de régulation et de contrôle, constitue pour elle un risque incalculable. En anglais on parle de «reputational risk». Ces grandes banques qui réalisent un bénéfice lilliputien en Côte d'Ivoire, contrairement à ce que font croire les refondateurs, ont plus à perdre qu'à gagner en opérant dans un environnement «sans foi, ni loi car leur image en pâtirait dangereusement», conclut le brillant économiste.

Source Le Banco.net
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