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Politique Publié le vendredi 18 février 2011 | Le Mandat

Gbagbo s’entête, les Ivoiriens se meurent… : Le syndrome tunisien et égyptien aux portes de la Côte d’Ivoire

La crise postélectorale a des conséquences sur tous les secteurs de l’économie. La vie sociale non plus n’est pas épargnée. Des entreprises ferment, des dizaines d’Ivoiriens voient chaque jour leurs emplois supprimés. L’import-export fonctionne au ralenti à cause des sanctions économiques qui pèsent sur les deux ports ivoiriens. Les produits de premières nécessités sont de plus en plus chers et on prévoit des pénuries de gaz et de carburant. Comme si cela ne suffisait pas, les populations doivent à présent faire face à la fermeture des banques.

La situation va de mal en pis. Le pays se meurt et une grogne sociale n’est pas à exclure les jours à venir. Les populations ivoiriennes, on peut le dire tout net, ne sont pas au bout de leurs peines.

Les Ivoiriens subissent les affres de la tentative de confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo et ses affidés. Voici plus de deux mois que dure l’impasse politique, et la Côte d’Ivoire est méconnaissable. La vie semble s’arrêter en terre ivoirienne. Mieux, que les ivoiriens souffrent énormément des décisions d’isolement de l’ex-Président Laurent Gbagbo qui continue d’affronter sans raisons valables la batterie de sanctions internationales contre lui et sa clique.

Sanctions économiques

La stratégie d’isolement financier du Président sortant Laurent Gbagbo et son entourage se fait de plus en plus sentir, même si dans le camp de l’ex-locataire du Palais on feint de résister ou de juguler la crise. L’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (l’UEMOA) a reconnu officiellement l’élection du Président Alassane Ouattara. Pour tenter de couper les fonds aux refondateurs qui refusent de céder le pouvoir, l’institution sous-régionale a décidé de ne reconnaître que la signature du nouveau Président élu. L’UE pour sa part, a accentué ses sanctions financières. Des privations à l’encontre des personnes physiques et morales qui soutiennent le Président sortant dans son putsch électoral sont connues de tous. Les sanctions économiques engagées par l’Union Européenne sont montées d’un cran quand l’Institution européenne a interdit les bateaux immatriculés en Europe de ne plus accoster avec les ports ivoiriens. L’effet domino de cette batterie de sanctions économiques se ressent davantage au sein de la population. Cette rupture du cordon économique international a entraîné l’augmentation abusive et incessante des denrées alimentaires et la mise au chômage de milliers d’employés dues au départ de certaines entreprises. Aussi, les populations ivoiriennes doivent maintenant faire face à la fermeture des banques.

Fermeture des Banques

Une situation lourde de conséquences. En effet, depuis lundi 15 février, l’on assiste à la fermeture en cascade des établissements financiers. Après donc la filiale ivoirienne de la banque française BNP Paribas, la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie en Côte d’Ivoire (BICICI) et City Bank qui ont fermé leurs portes, pour dit-on des raisons de sécurité, la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et la banque Standard Chartered et la SGBCI leur ont emboîté le pas.

Tous ces établissements ont décidé de suspendre leurs activités jusqu’à nouvel ordre. Les clients de ces établissements ne savent à quel saint se vouer. C’est la désolation totale au sein des populations !

Des conséquences chaotiques pour les populations

La fermeture des banques commerciales jugées extrêmement délicate complique les choses pour les populations qui ne savent plus où donner de la tête. Tous s’inquiètent de ce qui adviendra la fin de ce mois où les fonctionnaires auront besoin de toucher leurs salaires. Ces banques spécialisées ont été créées pour favoriser les investissements, soutenir l'agriculture ou l'acquisition de biens de consommation. Leur fermeture aura certainement une influence négative sur tous les prochains projets en vue. Les filiales de grandes banques françaises comme la BNP Paribas, le Crédit agricole (Société Ivoirienne de Banque) et la Société générale (SGBCI) et d'autres établissements (BIAO, BICICI), assurent une assez large couverture du territoire national.

La situation est pire en dehors du principal pôle commercial que constitue Abidjan.

L’approvisionnement est très irrégulier. Les produits de premières nécessités sont devenus rares. S’ils existent, leurs prix sont insupportables. Les Ivoiriens sont à bout de souffle. Le front social risque d’exploser.

Vers le syndrome tunisien et égyptien

Tous les ingrédients sont réunis pour enflammer la colère du peuple ivoirien qui est en train de boire le calice jusqu’à la lie. La révolution du «Jasmin » de la Tunisie, ou encore celle de la place ‘’Tahrir’’ de l’Egypte menace la Côte d’Ivoire. Et ce à raison ! Le peuple ivoirien subit une asphyxie sans précédent, du fait de la confiscation du pouvoir par l’ex-Président Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens ne supportent plus d’être les sacrifices d’une situation qu’ils n’ont pas créée. Le mécontentement général qui couve en sourdine peut d’un moment à l’autre exploser. A l’image de la Tunisie où le vent de protestations dans le Maghreb a commencé, la Côte d’Ivoire est au bord de l’implosion sociale. Et ce n’est pas les Kalachnikovs et encore moins les chars qui pourront arrêter cette révolution ivoirienne. Mais avant d’y arriver, la situation économique quant à elle continue de se dégrader. Les prix flambent ! Les bouteilles de quarante litres du gaz butane ont fait un bond de 5 000 francs CFA la recharge, à 12 000 francs, quand encore, ils sont disponibles. Après de longues files d’attente, les acheteurs s’entendent souvent dire qu’ils doivent acheter un « nouveau modèle » de bouteille s’ils veulent une recharge. Ce qui leur revient au total à 37 000 francs. Le sac de riz, le litre d’huile ou encore le kilo de riz n’est plus à la portée des plus démunis de la société.

Bakassien
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