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Économie Publié le vendredi 18 février 2011 | Soir Info

Fermeture des banques : La mort à nos portes

Citibank (groupe américain), Ecobank (banque régionale), Bicici (Banque internationale pour le commerce et l’industrie de Côte d’Ivoire, filiale du groupe français Bnp Paribas), Sgbci (Société générale de banque de Côte d’Ivoire, filiale de la Générale française) ont suspendu leurs activités en Côte d’Ivoire. Et penser que cette décision ne vaut pas pipette, c’est faire fausse route. De fait, elle embarrasse toutes les couches de la population. Des agents de santé à cours de liquidité ne pourront pas se rendre au travail. Les malades ne pourront pas être examinés. Imaginons un parent qui conduit son enfant à l’hôpital. Ne pouvant s’adresser à sa banque pour faire face à l’ordonnance, il saisit ses connaissances. Si ces dernières ne peuvent pas l’aider, en raison de l’indisponibilité des guichets automatiques, il assistera impuissant à la mort de son enfant. En Côte d’Ivoire, le paludisme représente 40 à 60% de motifs de consultation et d’hospitalisation, selon Sanofi-Aventis. A en croire l’Unicef, il tue un enfant toutes les 30 secondes. Si les moyens de sauver les malades manquent, le nombre de morts du paludisme va croître. Que dira-t-on des insuffisants rénaux, eux qui doivent acheter, au moins deux fois par semaine, du matériel de dialyse pour se faire nettoyer les reins. Les cas de malades dont le maintien en vie dépend du renouvellement de soins au quotidien, sont légion. Autant dire que la mort est à nos portes même si on pourrait se rabattre sur les médicaments traditionnels. Les ménages qui attendent la deuxième moitié du mois pour faire des retraits afin de s’approvisionner dans les magasins, se trouveront coincés. Ils ne pourront pas manger. Il sera impossible même d’acheter de l’eau potable. Les familles n’auront d’autres choix que de boire de l’eau de qualité douteuse, en s’exposant à la mort.

Au niveau des écoles privées, les frais de scolarité ne pourront pas être payés, si les banques n’ouvrent pas avant la fin du mois. Les cours marqueront alors un arrêt. Même dans le Public, des enseignants, faute d’argent, ne pourront pas aller dispenser le savoir aux élèves. C’est vrai que le gouvernement Aké N’gbo est en train de prendre des mesures pour permettre aux fonctionnaires d’avoir leurs salaires de février. Mais en attendant, comment vont-ils gérer leur quotidien, si leurs épargnes sont bloquées ? Quand on sait qu’en Afrique un travailleur aide au moins dix personnes, la fermeture des banques peut rejaillir sur la qualité de vie d’un village entier. Par ailleurs, de sérieuses menaces pèsent sur le fonctionnement des services publics, dont les animateurs pourraient manquer de moyens pour se déplacer. Au total, la fermeture des banques qui asphyxie toute la population. est l’une des conséquences de la crise post-électorale.

Dominique FADEGNON
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