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Politique Publié le vendredi 18 février 2011 | Nord-Sud

La Révolution ivoirienne en marche : Le Rhdp face à ses responsabilités

Le week-end prochain annonce le début d’une nouvelle fronde populaire contre Laurent Gbagbo et son régime aux fins de les faire plier comme ce fut le cas en Tunisie et en Egypte. Mais, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix parviendra-t-il à relever le défi tant il paraît avoir baissé la garde ces derniers temps.

Dès samedi prochain, les Ivoiriens, dans leur grande majorité, engagent une nouvelle épreuve de force destinée à faire partir Laurent Gbagbo. Un mouvement populaire annoncé par le Premier ministre, Guillaume Soro, dans un entretien qu’il nous a accordé et que nous avons diffusé, lundi dernier. « A partir du 21 février, le peuple de Côte d’Ivoire doit faire sa révolution comme les Egyptiens et les Tunisiens ont fait les leurs. Le terreau est fertile et favorable. Considérons que c’est la dernière initiative du continent », a indiqué, en termes sans équivoques, le chef du gouvernement. Et, selon toute vraisemblance, le top-départ de cette révolution, pour ce qui concerne la capitale économique, Abidjan, partira d’Abobo dès samedi prochain. Les principales villes de l’intérieur ne seront pas en reste puisque des meetings sont annoncés aussi bien à Bouaké qu’à Man ou Korhogo. Si la mobilisation et la détermination sont déjà perceptibles chez certaines populations, la seule inconnue qui reste à maîtriser, c’est celle de l’encadrement des manifestants notamment dans la partie sud du pays. Cet encadrement, selon plusieurs témoignages, a été la pièce qui a fait gripper la machine lors des précédents appels à la mobilisation contre le régime autocratique de la ‘’refondation’’. Aujourd’hui, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) réussira-t-il à relever ce défi ? Parviendra-t-il à mobiliser suffisamment la base pour que les actions annoncées soient couronnées de succès ?

Ce sont-là quelques unes des questions que se posent des observateurs de la scène politique ivoirienne.

Rétablir l’équilibre de la terreur

Le monopole exercé ces dernières semaines par La majorité présidentielle dans la gestion de l’espace politique est d’ailleurs d’autant plus grand que les militants eux-mêmes commencent à se poser des questions sur la pleutrerie qui semble avoir gagné certains leaders houphouétistes au moment où les Ivoiriens sont comme pris à la gorge par les difficultés liées à la crise. « Vraiment nous sommes fatigués », confiait avec à propos, le 7 février dernier, le maire de Bouaké, Fanny Ibrahima, relativement au ras le bol des populations de sa circonscription.

Les houphouétistes qui, plus d’une fois, ont réussi à faire reculer les partisans de Laurent Gbagbo, ont jusque-là donné l’impression de dormir à poings fermés sur leurs lauriers. Car, à titre de rappel, en juillet 2007 lorsque, contre l’avis de tous les Ivoiriens, les ‘’jeunes patriotes’’ ont tenté de saboter les audiences foraines, notamment à Divo et à Grand-Bassam, ce sont bien les jeunes houphouétistes du Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (Rjdp) qui ont sonné la révolte, obligeant Charles Blé Goudé à signer avec eux, la paix des braves. Depuis cette épreuve de force, l’équilibre de la terreur a été respecté. Et, même lorsque les partisans de Laurent Gbagbo ont tenté de tester à nouveau leur force autour du contentieux électoral avec l’appui des forces de défense et de sécurité, en février 2010, la réplique apportée par le Rhdp dont les militants étaient menacés de spoliation de leur nationalité, le Rjdp, fer de lance du combat des houphouétistes, s’est montré à la hauteur du défi. C’est aussi cette autre réplique qui a fait reculer Charles Blé Goudé et ses compagnons. Malheureusement, après avoir mené toutes ces luttes et à deux pas du palais présidentiel, le Rhdp a semblé avoir perdu de sa ‘’force de réaction rapide’’. De l’avis de certains acteurs politiques, proches de cette coalition de partis politiques, la lassitude et le découragement qui gagnent les militants sont en grande partie dus au fait que les principaux leaders du Rhdp en charge de la mobilisation de la base, vivent retranchés depuis fin novembre 2010 au Golf hôtel, aux côtés du nouveau président de la République, Alassane Ouattara et de son gouvernement.

Rester aux côtés des militants

Toute chose qui a un impact sur les actions de mobilisation et de déstabilisation du régime de Laurent Gbagbo. « Nous n’avions pas d’interlocuteurs face aux soldats de Gbagbo et aux miliciens qui tiraient sur nous », regrette un jeune sympathisant d’Alassane Ouattara qui était descendu dans les rues les 16 et 17 décembre 2010, à l’appel du Rhdp qui entendait installer les nouvelles autorités. Une situation confirmée par Alain Théophile Diby, président du Mouvement pour la stabilité politique (Mispo). Dans un entretien qu’il nous a accordé le 3 février dernier, il appelait, à juste titre, les leaders de jeunesses du Rhdp à quitter le Golf hôtel, pour encadrer les militants. « L’idéal de démocratie qui les a amenés à s’engager dans la politique est en péril. Pour la survie de cet idéal démocratique, nous les appelons à sortir parce que les militants ont besoin de les voir, de les entendre, pour être rassurés et pour être motivés à mener le combat », a-t-il exhorté puis d’insister en ces termes : « la population a plus que jamais besoin d’eux. Il n’y a pas que le Golf hôtel où ils peuvent trouver refuge. Il y a plusieurs villes de l’intérieur du pays où nous pouvons sereinement montrer la voie aux militants ». Si pour le mouvement populaire annoncé pour le 21 février par le Premier ministre, les zones Centre, Nord et Ouest paraissent acquises, il reste cependant à gagner la bataille des autres régions où le Rhdp a plébiscité Alassane Ouattara le 28 novembre dernier. Yayoro Karamoko, Bertin Kouadio Konan, Yao Kouadio Séraphin et autres Diomandé Mamadou Noël entendront-ils cet appel au moment où le peuple menace à nouveau d’investir les rues pour chasser le clan Gbagbo ? On attend de voir.

Marc Dossa
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