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Politique Publié le mercredi 23 février 2011 | Le Patriote

Médiation du Panel des chefs d’Etat de l’UA à Abidjan : Ce que Ouattara et ses homologues se sont dit

© Le Patriote
Arrivée à Abidjan des chefs d`états du panel
Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie et le président Alassane Ouattara
A en croire les agences de presse d’hier mardi, on aurait dû s’attendre à une rencontre orageuse.

Le Président de la République de Côte d’Ivoire a échangé pendant plus de trois heures de temps avec ses homologues, membres du Panel des chefs d’Etat de l’Union Africaine. « Les échanges se sont déroulés dans un climat de confiance, de respect et de courtoisie », nous informe une source proche de la réunion. En lieu de place de la prétendue désunion au sein du Panel dont la presse parle ces derniers jours, la réunion a été emprunte de civilités. Les sujets à controverse n’ont certes pas manqué, mais le Président de la République et ses homologues ont trouvé l’occasion de se parler et de se comprendre. Entouré de quatre de ses collaborateurs ( Guillaume Soro (Premier ministre), Amadou Gon Coulibaly ( Secrétaire général de la Présidence), Amon Tanoh Marcel (directeur de cabinet) et Kacou Gervais (ministre des Affaires Etrangères), Alassane Ouattara a d’abord tenu à lever tout équivoque : « reconnaissez-vous que je suis le Président élu par les Ivoiriens ?» Tous les chefs d’Etat ont répondu que « cela ne fait l’ombre d’aucun doute ». Alors, entre chefs d’Etat, les débats pouvaient s’engager. Le Président ivoirien a d’abord dit son étonnement aux envoyés de l’UA en ce qui concerne l’absence de la CEDEAO, l’organisation sous-régionale qui a été au début de la résolution de la crise. Ni Blaise Compaoré, membre du Panel, ni Victor Gbeho, président de la Commission de la CEDEAO, n’étaient présents alors qu’ils ont participé à la réunion de briefing tenue entre les chefs d’Etat du Panel et les Experts qui les appuient. Le chef de l’Etat ivoirien n’a pas manqué de dire son étonnement face à l’arrivée du Panel sans le Facilitateur de la crise ivoirienne, Blaise Compaoré, d’autant plus que le principe qui a sous-tendu la constitution de ce groupe, était la représentativité des cinq régions géopolitiques composant l’Afrique. Alassane Ouattara a considéré ces absences comme un manque de solidarité au sein du groupe. Cette mise au point faite, le chef de l’Etat s’est, toutefois, félicité que ses réserves sur l’attitude des chefs d’Etat vis-à-vis de l’ancien Président en ce qui concerne le protocole, aient été suivies. La deuxième mise au point du Président Ouattara concernait les propos du vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ibrahim Ibrahim. Alors que la réunion était en cours, les collaborateurs du chef de l’Etat lui ont apporté une dépêche de l’AFP. Dans ce papier, la diplomatie sud-africaine s’était fendue d’une déclaration plutôt intrigante : « Le Panel de médiateurs tente de trouver une solution de compromis, qu`il s`agisse d`un partage de la présidence entre les deux présidents ou bien (...) un gouvernement d`intérim jusqu`à de nouvelles élections. Je ne pense pas que le panel penche pour l`un ou l’autre, que ce soit Laurent Gbagbo ou Alassane Ouattara, parce que cela mènerait à une déstabilisation du pays", a-t-il ajouté.

Directement indexé, Jacob Zuma a répondu aussi instantanément à Alassane Ouattara. De sa propre bouche, le chef de l’Etat sud-africain a rassuré son homologue ivoirien que son pays ne saurait aller à l’encontre de la décision prise par l’Union Africaine, le reconnaissant comme Président élu par le peuple ivoirien. Il a dit se conformer à la feuille de route qui leur a été définie par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Jacob Zuma a informé la réunion qu’il n’a mandaté qui que ce soit pour tenir de tels propos. « Ce sont les médias français », a-t-il raillé. Cette parenthèse close, Alassane Ouattara a souhaité que les chefs d’Etat arrivent, à terme, à raisonner son prédécesseur. Il a fait un point détaillé des tueries et autres exactions du clan Gbagbo contre les populations civiles. Le chef de l’Etat a aussi déploré le blocus militaire contre le Golf Hôtel depuis plus de deux mois. Pour le reste, le chef de l’Etat et ses hôtes ont longuement échangé autour des conditions de retour à la paix. Ils ont aussi posé beaucoup de questions sur les conditions d’organisation du scrutin. Le Premier ministre a donné les réponses adéquates aux chefs d’Etat qui avaient été abreuvés par les mensonges et la pile de dossiers montés par Gbagbo. Selon le chef de l’Etat mauritanien, le Panel n’a, pour l’instant, aucune recommandation à faire, jusqu’au 29 février. Les panelistes disent être venus en Côte d’Ivoire, «entendre les différentes parties». Ils ont dit avoir jusqu’à la fin du mois pour faire leurs recommandations au Conseil de paix et de sécurité prenant en compte « aussi bien la souveraineté du peuple que l’impératif de la cohésion nationale ». En fin de compte, tout ce qui se dit dans la presse, ne parait que pure spéculation. La Côte d’Ivoire devra entendre encore quelques jours avant de voir « la solution africaine » sortir d’Addis-Abeba. « A quoi a donc servi le travail des Experts de l’UA qui ont entendu l’ensemble des parties ?», interroge notre source. Comme si l’UA tournait en rond, à la recherche de ses marques.

Charles Sanga
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