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Politique Publié le mercredi 23 février 2011 | Nord-Sud

Après Abobo : Gbagbo va-t-il perdre Koumassi et Treichville ?

Abobo ''la guerre'' n'a qu'à bien se tenir. Koumassi et Treichville convoitent sa place de commune ''la plus rebelle'' à Laurent Gbagbo. En effet, ces deux quartiers d'Abidjan-Sud sont, depuis samedi, le théâtre de violents affrontements entre jeunes proches du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et les Forces de défense et de sécurité (Fds) encore loyales à l'ex-président, Laurent Gbagbo. Le week-end dernier, répondant à un appel à manifester pour demander le départ du mauvais perdant, les défenseurs de la voix des urnes ont buté sur un impressionnant dispositif des Fds déployées la veille. Bien que les hommes en armes aient détruit leurs installations, les manifestants ne sont pas rentrés chez eux. Ils ont maintenu leur meeting. La soldatesque qui ne l'entendait pas de cette oreille a fait pleuvoir sur eux des grenades lacrymogènes et à fragmentation. Bilan : deux personnes tuées à Koumassi et quinze blessées dont trois dans un état critique. Ce ne sera pas suffisant pour étouffer la rage des militants. Lundi, le point macabre est encore plus lourd. Sept personnes ont été tuées par balles à Koumassi dont trois à la roquette. Quand à Treichville, on enregistrait trois décès dont un à la roquette. Pourtant, malgré cet usage disproportionné d'armes de guerre contre des manifestants aux mains nues, les manifestations de Koumassi et de Treichville se sont poursuivies, hier. « Nos jeunes sont déterminés. Leur objectif est de prendre le contrôle du grand carrefour de Koumassi. Ce sera un acte symbolique de leur domination sur le terrain, à l'image de la place Tahrir en Egypte. Ainsi, pourront-ils couper l'aéroport du reste de la capitale économique », confie Benson Raymond, coordonnateur des manifestations à Koumassi.

Abidjan-Sud bénéficie, semble-t-il, du soutien d'hommes qui auraient un lien avec le commando mystérieux qui a plusieurs fois attaqué des Fds à Abobo. Ces éléments armés non-identifiés ont fait de « Bagdad » une zone rouge aux soldats de Laurent Gbagbo. Au point où des analystes affirment que le président déchu a perdu le contrôle de cette commune. Vu la tournure que prennent les événements, Treichville et Koumassi pourraient disparaître de la carte des communes que le patron de Lmp maîtrise à Abidjan. Alors, les Abobolais qui ont affirmé, samedi, que « la libération de la Côte d'Ivoire partira » de chez eux, ont fort à craindre. Ils pourraient être coiffés au poteau !

Bamba K. Inza
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