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Politique Publié le jeudi 24 février 2011 | Le Nouveau Réveil

Zrakpa Roger (président des enseignants du Rhdp) : “Plus de 60% d`enseignants ne donnent plus les cours”

L'école ivoirienne depuis le début de la crise post-électorale vit dans une situation délétère.

Nombreuses sont les écoles qui ont fermé. Les enseignants ont déserté les établissements et les élèves sont terrés à la maison. Les enseignants du RHDP qui observent le mot d'ordre de pays mort n'ont pas perçu leur salaire. Dans cet entretien à nous accordé, Zrakpa Roger dénonce.

Quelle est aujourd'hui la situation de l'école ivoirienne ?

Depuis le début de la crise post-électorale, beaucoup d’écoles ont fermé. La situation de l'école est donc très préoccupante.

Concrètement où en est-on avec les trimestres ?

Si l'école avait fonctionné normalement, nous serions dans le second trimestre. Si on devait faire un bilan, on dirait que ce second trimestre est nul. Parce que si vous prenez un établissement secondaire où il y a 100 enseignants, lorsqu'il y a seulement 20 enseignants en grève, c'est que l'école va mal. Ça veut dire que les résultats ne peuvent pas être validés. De même, si vous prenez un établissement primaire ou il y a 6 enseignants, lorsque 2 enseignants ne viennent pas aux cours, il y a handicap. A moins qu'une permanence sérieuse soit mise en place. Aujourd'hui, plus 60% des enseignants ne viennent pas au cours.

La Côte d'Ivoire va-t-elle vers une année blanche si rien n'est fait ?

L'année blanche s'impose à nous. Nous n'allons pas vers l'année blanche mais elle s'impose à nous. Elle avance inexorablement vers nous.

Que faire donc pour sauver l'école ?

Sauver l'école signifie qu'il faut sauver la Côte d'Ivoire. Sauver l'école implique qu'il faut débarrasser notre pays de la gangrène qui ruine le pays. Les enseignants ont décidé de ne plus aller à l'école parce que leur sécurité n'est pas assurée, ils n'ont plus leur autonomie pour réfléchir et de former les jeunes. Tout cela est confisqué par le régime de Laurent Gbagbo.

Les élections ont eu lieu. Les Ivoiriens savent qui a gagné. Le président Alassane Ouattara a gagné à plus de 54% de voix. La Côte d'Ivoire a été surprise d'entendre dire que c'est Laurent Gbagbo qui reste aux commandes de l'Etat. Les enseignants dénoncent et reprouvent cela. Pour eux, tant que Laurent Gbagbo sera là, il sera difficile pour eux d'aller donner des cours.

Quelle est la situation en ce qui concerne le mot d'ordre de "pays mort" lancé par le Rhdp ?

La situation est variante aujourd'hui. Car elle nous renvoie directement à la question de la suspension des salaires de certains de nos camarades. Nous voudrions très sincèrement exprimer notre indéfectible soutien à nos camarades dont le salaire du mois de janvier a été suspendu. Nous avons saisi le gouvernement Guillaume Soro. Nous avons été instruits de recenser tous nos camarades dont le salaire du mois de janvier a été suspendu. Et nous avons transmis le dossier.

Ils sont au nombre de combien ?

Selon les chiffres obtenus de l'éducation nationale, il s'agit de 140 personnes. J'ai reçu des listes de San Pedro et de Grand-Bassam. Mais la liste déposée pour l'instant regorge de 98 personnes.

Je voudrais rassurer nos camarades en leur disant que le gouvernement est en train de traiter le dossier. Le président Alassane Ouattara, à travers Mme la ministre Camara Kandia, ministre de l'Education, nous a rassuré de ce que le salaire du mois de janvier retenu sera reversé à tous nos collègues qui sont dans cette situation.

Je voudrais rappeler que les enseignants ont toujours été à la pointe de tous les grands combats et de toutes les mutations qu'ont connu les peuples et les nations. C'est pourquoi, ils ne se sont pas faits prier pour rentrer dans la bataille pour la démocratie et le rétablissement de l'Etat de droit.

C'est ainsi que dès les premiers instants, les enseignants ont de façon unanime respecté le mot d'ordre de grève sur toute l'étendue du territoire. De Bondoukou à Abengougou, en ce qui concerne l'Est, tous les enseignants ont observé le mouvement. A l'Ouest, de Duékoué jusqu'à Toulépleu, voire Zouhan-Hounien, les enseignants ont pratiquement quitté toutes ces zones-là. Au centre, à Daoukro, Yamoussoukro, Daloa, Gagnoa, personne ne peut dire que l'école fonctionne normalement. Au sud, que ce soit Abobo, Bassam etc. l'école est marquée par le mot d'ordre d'arrêt de travail du Rhdp. C'est vrai que ces derniers jours, nous avons levé un peu le pied pour aider nos camarades suspendus par Laurent Gbagbo. Mais nous allons passer ensuite à la vitesse supérieure.

Interview réalisée par
Diarrassouba Sory et
Jean Prisca
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