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Politique Publié le jeudi 24 février 2011 | Le Nouveau Réveil

Le président élu qui veut être vice-président

Grâce au métier que j'exerce, le journalisme, j'ai l'opportunité d'aller à la rencontre de toutes les couches sociales du pays : du plus humble au plus fortuné. Et, je puis dire que les Ivoiriens, dans leur grande majorité, sont dotés d'une lucidité à toute épreuve. Surtout depuis le déclenchement de la crise post-électorale par le camp, que dis-je, par le clan de M. Gbagbo. Et cette lucidité des Ivoiriens, nous l'avons encore une fois constatée à leur réaction face à la manipulation de l'opinion, intoxication, au demeurant, reprise par plusieurs chaînes dont la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti), d'un collaborateur de Jacob Zuma, parlant depuis le Cap en Afrique, d'une reprise des élections en Côte d'Ivoire proposée par le panel des chefs d'Etat africains en mission à Abidjan : comment peut-on avoir passé trois (3) mois à claironner : j'ai gagné, j'ai gagné les élections. Et puis, subitement, dire : comme le monde entier dit que j'ai perdu, alors, recommençons les élections. Quelque chose cloche dans cette démarche. Et ce, depuis le début dans le camp de M. Gbagbo. Quand la base est fausse, tout le reste de l'édifice ne tient pas. Tout est, donc, parti de M. Paul Yao-N'dré, président du Conseil constitutionnel. Les experts de l'Ua en mission à Abidjan le lui ont demandé : pourquoi n'avez-vous pas usé de l'article 64 nouveau du code électoral quand vous avez détecté des irrégularités au Nord lors du second tour de l'élection présidentielle ? Yao-N'dré est resté muet comme une carpe. Et depuis qu’est intervenu le faux au niveau de Pablo, l'ami personnel de M. Gbagbo, La majorité présidentielle (Lmp) baigne en plein dans le faux. Au début, l'ex-président ne cessait d'affirmer avec force conviction, j'ai gagné, j'ai gagné ces élections. Mais, la politique, elle se fait publiquement, mais aussi, secrètement. Surtout que des documents existent. Tel le document sur la certification. A ce niveau, il faut rendre hommage à M. Gbagbo qui a vu juste en disant qu'on ne sort pas d'une crise comme on sort d'un dîner de gala, et qu'il fallait la certification des élections par l'Onu pour restaurer la confiance entre les acteurs politiques ivoiriens. Et la certification, l'arbitre des élections, a bien fonctionné. M. Gbagbo, le président sortant, a été informé discrètement, déjà le 30 novembre 2010, qu'il avait perdu le 2éme tour. Un chef, on ne le déshabille pas en public, pour sa fonction. Et ce respect dû à M. Gbagbo a été suivi à la lettre. Le Premier ministre Soro Guillaume l'a révélé récemment. C'est donc informé de sa défaite, malgré le faux de Yao-N'dré, que M. Gbagbo va faire venir, à prix d'or (640 millions Cfa, dit-on), Me Jacques Vergès et Roland Dumas, deux avocats français. Après leur départ, Lmp va sortir de son laboratoire " le recomptage des voix ". Ah bon, Laurent Gbagbo n'aura donc plus gagné les élections ?! Hélas pour Lmp : l'idée de recomptage ne va pas prospérer. Entre-temps, la Cedeao, l'Ue, l'Onu, l'Ua sont entrées en mission pour demander à M. le président sortant de remettre le pouvoir au vainqueur du scrutin du 28 novembre 2010, élu par le peuple ivoirien et reconnu par la communauté internationale, M. Alassane Ouattara. Mais à chaque mission en Côte d'Ivoire, Lmp trouve des échappatoires pour ne pas reconnaître la victoire du candidat du Rassemblement des houphouéistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), élu à 54,10%. Gbagbo a même envoyé Mamadou Koulibaly, le président de l'Assemblée nationale dans la danse proposer, " un, président ; l'autre, vice-président ou les deux sont présidents ". Risible et utopique ! Qui sera président et qui sera vice-président ? Tous deux, président !!? L'idée n'a pas prospéré non plus. Avec la venue du panel, M. Gbagbo et son clan s'adonnent encore à la sorcellerie aidés en cela par Jacob Zuma. Ils parlent maintenant de leur souhait d’avoir un Premier ministre dans un gouvernement d'union nationale, tantôt de " partage du pouvoir ", tantôt de " reprise des élections ". Décidément, ils ne savent plus eux-mêmes ce qu'ils veulent. Quelle est donc cette étrange façon de se comporter pour des gens qui ont remporté une élection ?

Quémander un poste chez le perdant ? On aura tout vu sous les cieux ivoiriens avec les refondateurs. Quand le ridicule en vient à l'emporter sur la sérénité, il vous en bouche des parois de l'intelligence. Tel est bien le cas. Au demeurant, la démarche à la caméléon de Lmp est un aveu de taille : M. Laurent Gbagbo a perdu l'élection présidentielle ! Sinon, je me l'explique difficilement : comment un candidat, qui a remporté une élection, peut-il avidement solliciter un poste de premier ministre ou de vice-président ?

Pour l'heure, on demande à M. Gbagbo de bien vouloir se souvenir du face-à-face historique du jeudi 25 novembre 2010 qu'il a eu avec son frère Alassane Ouattara avant le 2ème tour du scrutin du 28 novembre 2010. Et surtout de l'engagement qu'ils ont pris chacun devant le monde entier pour montrer leur degré d'honnête homme en tant que démocrate : Si je suis battu, je serai le premier à t'appeler pour te féliciter !
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