x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 24 février 2011 | Nord-Sud

Règlement de la crise ivoirienne : Comment le panel a failli tout gâcher

Les chefs d'Etat émissaires de l'Union africaine dans la crise ivoirienne n'ont pas marché à pas feutrés à Abidjan, ils ont commis des erreurs susceptibles de compromettre leur mission en Côte d'Ivoire.

Le Tchadien Idriss Déby Itno, le Tanzanien Jakaya Kikwete, le Sud-africain Jacob Zuma et leur homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel, membres du panel des chefs d'Etat de l'Union africaine ont quitté Abidjan, hier matin. Ceci après une mission de quarante-heures au cours de laquelle ils ont rencontré le camp d'Alassane Ouattara et celui de Laurent Gbagbo, les deux protagonistes de la crise post-électorale. La mission telle qu'elle a été conduite, mérite qu'on s'y attarde pour deux raisons fondamentales. La première raison est relative au problème d'efficacité qu'elle a laissé transparaître et, la seconde, est liée à son mode opératoire.

C'est, en effet, dans le déroulement de ces deux points que les “panelistes'' ont failli ruiner l'espoir que tout le monde a mis en la mission.

Le souvenir de la création du panel remonte au 28 janvier dernier où le communiqué final du 16è sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (Ua) le mandate. Pour le « règlement » du problème ivoirien. L'institution panafricaine élabore même un chronogramme clair, recommandant que des experts précédent le panel à Abidjan. Ce qui fut fait début février avant l'arrivée, lundi dernier, des chefs d'Etat. A la vérité, ces derniers étaient attendus comme des messies. Parce que pour les Ivoiriens, ils avaient la solution à la crise post-électorale. Avant lundi, en effet, il n'était pas excessif de penser ainsi, vu que les experts avaient pendant trois jours « évalué » la situation ivoirienne dont ils ont fait rapport au panel. Lequel, à son tour, a tenu une réunion à Nouakchott (Mauritanie). Dès lors, la logique a laissé penser que tout était bouclé. Et que les décisions «contraignantes» pour les protagonistes seraient connues une fois les chefs d'Etat à Abidjan.

Quel leurre ! Les cœurs ont donc battu la chamade pour rien. Pour le moment du reste. Et, il faudra encore attendre jusqu' au 28 février. Peut-être même après, pourquoi pas, car c'est seulement après leur seconde réunion, fin février, à Nouakchott qu'ils diront la parole qui sauve. On peut leur concéder le suspense, puisque leur travail ne doit pas excéder un mois, comme l'a intimé l'Ua.

Les “panelistes'' s'exposent cependant à une critique pour avoir maintenu leur venue en Côte d'Ivoire en dépit du désistement, sine die, d'un des leurs. Le mode opératoire du panel voulait pourtant que ce soient cinq présidents désignés qui abordent le dossier ivoirien. Or, le président du Faso récusé par la majorité présidentielle (Lmp) et pour des raisons de sécurité s'est abstenu de faire le déplacement d'Abidjan. Cet aspect des choses choque la Cedeao dont le président de la Commission, Victor Gbého, l'a relevé avec véhémence. La colère de la sous-région est légitime parce que M. Compaoré représente dans le panel la Cedeao, au nom de laquelle il a conduit la facilitation. Blaise Compaoré maîtrise le dossier ivoirien et son absence à Abidjan cause un déséquilibre grave au panel, comme l'a aussi relevé la Cedeao.

N'empêche, même estropié le panel est arrivé dans capitale économique ivoirienne. Et, surprise, le voilà qui se livre à un tour de chapelles. Alors qu'on pensait qu'il se limiterait à Alassane Ouattara et à Laurent Gbagbo, il a poursuivi ses consultations avec le certificateur, le Conseil constitutionnel, les représentants de Lmp au sein de la Commission électorale indépendante (Cei).

Il ne faut pas être surpris qu'il rencontre dans les prochains jours le président de l'institution, Youssouf Bakayoko, actuellement en France. A ce stade des choses, on peut soupçonner le panel d'avoir initié une nouvelle médiation.

L'entame de cette ''médiation'' a été entachée d'un faux pas qui a failli tout remettre en cause. Les ''panélistes'' occultant les décisions de la Cei, de l'Ua, de la Cedeao et des Nations Unies, reconnaissant M. Alassane Dramane Ouattara comme président élu, ont commencé leurs audiences par Lmp. Toute chose qui a outré le camp Ouattara qui, pour tancer les hôtes, a dû remettre à mardi matin l'audience qu'ils ont sollicitée.

Bidi Ignace
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ