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Société Publié le vendredi 25 février 2011 | Le Mandat

Situation post-électorale : Le projet biogaz de la décharge d’Akouédo suspendu

Le projet de l’Agence de Développement des Energies Renouvelables en Côte d’Ivoire (ADERCI) de produire du méthane à partir de la décharge d’Akouédo, a été suspendu à cause de la situation de trouble que connaît la Côte d’Ivoire. Et ce, malgré le prêt de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), qui lui avait permis de boucler les 5,6 milliards FCFA nécessaires.

L’Agence de Développement des Energies Renouvelables en Côte d’Ivoire (ADERCI) ne pourra pas pour l’heure réaliser son rêve de produire du méthane à partir de la décharge d’Akouédo avec en perspective un meilleur classement du pays dans l’émission réduite de CO2. Elle a été freinée à cause de la crise qui secoue Abidjan depuis le 3 décembre 2010. Et pourtant, avec un prêt de 3,8 milliards FCFA obtenu de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), elle avait réussi à boucler les 5,6 milliards FCFA recherchés pour son projet innovant de construction et d’exploitation d’une unité de récupération et de torchage de biogaz à partir de cette décharge. Le reste du financement était aussi rassemblé par cette société entièrement privée, de droit ivoirien, avec des banques locales. Pour le moment, la crise sociopolitique que vit le pays montre une zone de grande turbulence peu favorable, et laisse interrogateur. « Aujourd’hui, le financement est bouclé. Nous sommes au stade de la réalisation technique des études pour qu’on puisse faire les appels d’offres restreints pour des fournisseurs qui vont venir implanter clefs en main ce projet », avait confié Antoine Dally Degri, Directeur Général d’Aderci, au sortir de la signature de la convention de prêt avec la BOAD le 12 janvier 2011 dernier, à Lomé (Togo). Ce projet de grande envergure, éligible au mécanisme de développement propre (MDP), était attendu pour éliminer 45 ans de nuisances multiformes de cette décharge aux populations riveraines dans la capitale ivoirienne de près de 4 millions d’habitants.

Une innovation favorable à la Côte d’Ivoire

Or ce projet innovant qui nécessite une certaine expertise devrait en principe permettre la réduction de plus de 3,6 millions de tonnes équivalent du gaz carbonique sur sept ans, soit plus de 10,9 millions de tonnes de CO2 sur 21 ans en Côte d’Ivoire. Ses revenus devraient aussi provenir essentiellement de la vente des crédits carbones et devaient générer 522 329 tonnes CO2 en moyenne par an. Selon les statistiques du conseil exécutif du MDP, cette production de tonnes CO2 équivalent de la Côte d’Ivoire portera les quantités d’émissions réduites dans l’espace Uemoa de huit pays de 448 324 tonnes à 970 653 tonnes, soit une augmentation de 116,5%, et représentera 4,88% de la part de l’Afrique. En plus, elle fera passer la Côte d’Ivoire du 3ème au 1er rang dans l’espace Uemoa, et du 13ème au 5ème rang en Afrique après le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Egypte et la Tunisie. Aussi, avec le financement et la réalisation du projet, Aderci devait produire, à elle-seule, près de 4% des crédits carbones de l’Afrique, alors que la part de marché carbone de la sous-région ouest-africaine est de 3,8% comparativement à celle de toute l’Afrique, pendant que celle de l’Uemoa dans le monde était de 0,11% en septembre 2010.

Le projet avorté à cause de la crise politique

L’intervention financière de la BOAD dans ce projet est arrivée en un moment où en Côte d’Ivoire, l’ancien Président Laurent Gbagbo continue de confisquer le pouvoir qu’il a perdu démocratiquement. Mais aussi, à une période où les pays de l’Uemoa « éprouvent de réelles difficultés à bénéficier des flux financiers des mécanismes mis en place par la communauté internationale comme ceux du protocole de Kyoto à la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) pour la promotion du développement durable », a relevé Abdoulaye Bio-Tchané, ex-Président de cette institution financière de l’Uemoa. La part de l’Afrique, et particulièrement de l’Uemoa, dans le marché carbone est « marginale » en ce qui concerne le mécanisme pour un développement propre, a-t-il déploré, expliquant que sur 2639 projets enregistrés au 31 décembre 2010 par les pays en développement, trois seulement l’ont été par les Etats membres de l’Uemoa, et 51 par tous les pays africains. Ses revenus proviendront essentiellement de la vente des crédits carbones, et il générera 522 329 tonnes CO2 équivalent en moyenne par an. La Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal ont pu enregistrer chacun, un projet avec, à la clé, des revenus carbones annuels relativement modestes, soit 448 324 tonnes de CO2 équivalent par an. Les dix-sept Etats africains ayant enregistré un projet éligible au MDP dispose de 12 929 315 tonnes de CO2 équivalent par an, contre 410 443 766 tonnes de CO2 équivalent par an pour l’ensemble des pays en développement.

JULES CESAR
(Source : Les Afriques)
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