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Politique Publié le vendredi 25 février 2011 | L’Inter

Crise post-electorale ivoirienne : La médiation sombre dans le désordre

.Le doute et l'incertitude s'installent

Voilà bientôt trois mois que dure la crise poste-électorale ivoirienne et la médiation africaine peine à trouver un compromis pouvant rapprocher Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Le premier, réélu Président selon le verdict du Conseil constitutionnel à l'issue de l'élection du 28 novembre 2010, refuse de céder le pouvoir au second déclaré, lui, vainqueur du scrutin par la Commission électorale indépendante (CEI) et les Nations unies. Depuis le 28 janvier 2011, l'Union africaine(UA) s'est saisie du dossier pour tenter de trouver une issue au problème. En lieu et place de l'usage de la force qui avait été envisagée par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest(CEDEAO) pour déloger Gbagbo, l'UA préconise désormais ''l'usage du dialogue'' pour parvenir à une solution pacifique à la crise poste-électorale ivoirienne. Le problème cependant, c'est que la médiation africaine bat de l'aile, si elle ne laisse pas installer le doute et l'incertitude dans les esprits. De fait, l'on enregistre des sons discordants dans les discours et attitudes de certains dirigeants et diplomates africains en charge de la crise. Tenez! Alors que le panel de chefs d'Etat mandatés par l'UA était en mission, lundi et mardi derniers à Abidjan où il a rencontré les camps Gbagbo et Ouattara pour leur faire part de propositions de sortie de crise, la CEDEAO a élevé une vive protestation contre cette médiation, par l'entremise du président de sa commission, James Victor Gbého. En effet, le haut responsable de l'organisation sous-régionale s’est opposé, mardi dernier, à la visite en Côte d’Ivoire du panel des quatre chefs d’Etat africains. «La Commission de la Cédéao s’insurge de voir que le panel a malgré tout décidé d'effectuer immédiatement la visite, sans la participation du Président Burkinabé Blaise Compaoré », a-t-il estimé, au nom de la CEDEAO, dans un communiqué officiel depuis Abuja (Nigéria). Pour Victor Gbého, la situation à Abidjan n'était pas ''propice à la tenue d'une mission d`une telle importance''.

Le communiqué de la CEDEAO, rendu public au deuxième jour de la visite du panel de l'UA à Abidjan et qui visait à ''clarifier la défection de Blaise Compaoré'', était vu par certains comme un sabotage de la médiation de l'UA. Au fond, la CEDEAO n'a jamais caché sa volonté de régler la crise électorale ivoirienne par le moyen de la force pour chasser Gbagbo du pouvoir.

L'organisation sous-régionale continue, à ce jour, de mal percevoir l'intrusion de certains chefs d'Etat dits pro-gbagbo d'Afrique australe, tel que le Sud-Africain Jacob Zuma, dans la médiation en Côte d'Ivoire. Annoncé pour faire partie de la délégation des cinq chefs d’Etats africains devant venir en Côte d’Ivoire- ceci au nom de la CEDEAO- le Président Burkinabé s’était rétracté face à l'opposition des populations ivoiriennes, hostiles à sa présence en Côte d’Ivoire en raison de ses antécédents dans la crise ivoirienne et de ses récentes déclarations favorables à une solution militaire dans le pays. Il n'en a pas fallu plus pour mettre le président de la Commission de la CEDEAO dans tous ses états. Mercredi dernier, James Victor Gbého est arrivé à Abidjan pour parler avec le rival de Gbagbo, Alassane Ouattara, alors que le panel de l'UA, dont il fait partie, venait de quitter la capitale économique ivoirienne. «J'ai fait cela, je suis satisfait et je m'en vais. Je suis un membre du panel et j'ai rempli mon obligation en venant voir le Président de la République », a déclaré Victor Gbého, mercredi, après un entretien avec Alassane Ouattara. Le président de la Commission de la CEDEAO a ajouté que pour ce qui concerne les résultats du scrutin du 28 novembre 2010, la position de l'organisation de reconnaître Ouattara comme ''Président'' n'avait pas du tout changé. L'attitude de M. Gbého tend, selon des avis, à mettre à mal la médiation de l'UA d'autant que le haut responsable de la CEDEAO n'a même pas rencontré Laurent Gbagbo à Abidjan. Malgré le croc-en-jambe de Victor Gbého, le panel de chefs d'Etat ne désespère pas et entend aller jusqu'au bout de sa mission pour arriver à une issue pacifique à la crise ivoirienne.

Les Présidents Idriss Deby Itno (Tchad), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) et certainement le Burkinabè Blaise Compaoré se retrouveront le 28 février prochain pour arrêter des ''solutions contraignantes'' pour Gbagbo et Ouattara. Au lendemain du départ de la Côte d'Ivoire du panel de l'UA, le Premier ministre Kenyan Raïla Odinga a, comme pour torpiller la médiation pacifique des chefs d'Etat, remis sur la table le recours à la force pour obliger Gbagbo à quitter le pouvoir. «Si toutes ces mesures ne suscitent pas un changement de régime, alors bien sûr la force sera utilisée », a affirmé M. Odinga. L'ancien médiateur de l'UA dans la crise poste-électorale ivoirienne était interrogé sur le sujet, mercredi dernier, au cours d'une conférence de presse à Nairobi consacrée par ailleurs à la visite de la ministre française de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet. En attendant les conclusions de l'UA dans la crise ivoirienne, force est de constater que la médiation des Africains sombre dans le désordre, au grand désespoir des Ivoiriens qui s'enfoncent dans la crise politico-militaire.

TRA BI Charles Lambert
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