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Politique Publié le vendredi 25 février 2011 | Le Patriote

Confiscation du pouvoir, violations des droits de l’homme : Gbagbo, pas loin de Taylor

Il aurait pu l’éviter. Mais son obstination l’en rapproche chaque heure davantage. Il n’est plus certain que l’ancien Chef de l’Etat Laurent Gbagbo échappe au destin de Charles Taylor, l’ancien Président Libérien aujourd’hui traduit devant le Tribunal pénal international (TPI). Les deux fins de règne ont en effet bien de similitudes. Et Abidjan n’est plus loin de ressembler à Monrovia courant 2003. En cette période, Charles Taylor était contesté de toute part. Sourd et aveugle, il continua de chanter qu’il est le chef de l’Etat légitime du Libéria. Les missions africaines notamment de la Cedeao se sont multipliées auprès de lui. Il n’entendait toujours pas raison. Pendant ce temps, il perdait peu à peu le contrôle de la capitale, Monrovia. Jusqu’à la mi 2003, il ne contrôlait plus rien à l’exception du Palais présidentiel. Monrovia était en état de siège. La situation humanitaire était indescriptible. La Cedeao et surtout les Etats-Unis n’avaient d’autres choix que d’amplifier la pression. « Taylor mut go », avait dit Georges Bush. A bout de souffle, réaliste ou avec un brin de sagesse, il décida de se retirer dans la nuit du 11 août. Il avait auparavant orchestré un transfert du pouvoir à son vice-président Moses Blah. «J'ai un rêve, vous avez un rêve, les Libériens ont un rêve», avait dit un religieux proche de lui. Et Lui, qu’il était «l'agneau du sacrifice». On ne peut pas dire que son « sacrifice » fut vain. Le Liberia est sur le bon chemin. Mais Taylor paie aujourd’hui un passé tout de même sanguinaire devant le TPI. Comme on le constate, Laurent Gbagbo est dans la même logique d’intransigeance. Cela et sa témérité l’ont même poussé à attaquer Abobo. Un quartier que l’exaspération a contraint à passer à une autre dimension de l’autodéfense. Depuis plusieurs semaines, il faut l’avouer, les forces fidèles à Laurent Gbagbo se battent contre le « vent ». Et bien sûr, sont en difficulté. Treichville, Koumassi, Adjamé et certaines villes de l’intérieur sont également en mouvement chaque jour. A la vérité, l’armée de Gbagbo est en déliquescence. Les pertes d’Abobo ont dû saper son moral. De plus en plus, le camp Ouattara, au Golf Hôtel, revendique des ralliements d’officiers supérieurs. C’est dire que l’isolement de Gbagbo est aussi probable dans le pays. Et si son armée s’entête à Abobo, l’ancien Chef de l’Etat pourrait perdre une bonne partie d’Abidjan. La perle des lagunes pourrait bien être en état de siège vu que son armée n’y arrive pas. A ce rythme, il va alors falloir qu’il abandonne (à la Taylor) ou se laisse mourir sur le fauteuil présidentiel. Laurent Gbagbo est un Homme, de surcroît un compatriote, il ne faut lui souhaiter ni l’un ni l’autre. De même, après tant d’années d’un long et loyal combat, qui voudrait rêver Ouattara rentrer au Palais présidentiel enjambant « mille morts à gauche, mille morts à droit ». Ce serait injuste. Il faut souhaiter que Gbagbo se trouve un bien meilleur sort, une meilleure porte de sortie. Et cela est toujours possible. Toutefois, il faut garder à l’esprit qu’à l’impossible nul n’est tenu. Chacun écrit son histoire comme il l’entend. Libre à Gbagbo.
KIGBAFORY Inza
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