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Politique Publié le samedi 26 février 2011 | Le Patriote

Le paradoxe de la communauté internationale

La communauté internationale semble souffler le chaud et le froid en Côte d’Ivoire. Cela fait bientôt trois mois que la Côte d’Ivoire est engluée dans une crise postélectorale. L’élection présidentielle a donné son verdict depuis le 3 décembre 2010. Le vainqueur de cette élection est le docteur Alassane Ouattara. Il a été élu avec 54,10% des suffrages exprimés contre 45,90% pour Laurent Gbagbo son adversaire. La communauté internationale, par le biais de l’ONU, a reconnu cette victoire.

Pour l’Union européenne, la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et toutes organisations internationales sérieuses que compte la terre, le président de la République de Côte d’Ivoire s’appelle Alassane Dramane Ouattara. La communauté africaine ne va pas à l’encontre du vaste soutien dont jouit le candidat du RHDP depuis l’éclatement de la crise. Pour l’Union africaine, Ouattara est le seul et unique président de la Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo, par conséquent, doit reconnaître sa défaite et lui céder le pouvoir. La Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest dont fait partie la Côte d’Ivoire ne dit pas le contraire.

Mieux, elle va plus loin. « Laurent Gbagbo doit céder le pouvoir à Alassane Ouattara sans délai au risque de voir l’utilisation de la force légitime contre lui ». Mais depuis près de trois mois, malgré ce soutien quasi unanime de la société internationale, le président Alassane Dramane Ouattara est toujours à l’hôtel du Golf et Laurent Gbagbo au palais présidentiel du Plateau. Pire, sept négociations n’ont pas pu venir à bout de l’intransigeance du candidat malheureux du scrutin du 28 novembre 2010. Plus grave, la dernière médiation amorcée par le panel des cinq chefs d’Etat envoyés par l’Union africaine a montré toutes les limites de la cohésion au sein de l’organisation panafricaine. Pendant que la feuille de route est claire, certains panélistes et non des moindres, ont tenté de dévoyer la mission pour laquelle ils ont été commis à Abidjan.

Jacob Zuma, le président de l’Afrique du Sud qui faisait partie du voyage, a passé tout son temps à ramer à contre-courant des décisions prises au cours de la dernière réunion du Conseil de Paix et de Sécurité. A savoir trouver une solution pacifique à la crise pour permettre à celui que les Ivoiriens ont élu d’exercice pleinement ses fonctions de chef d’Etat. Jacob Zuma, malheureusement, au lieu de s’en tenir à cette feuille de route claire, s’est plutôt évertué à faire des propositions inacceptables où Laurent Gbagbo serait toujours le patron de l’exécutif. Aujourd’hui, on parle d’une autre réunion des chefs d’Etat à Nouakchott dans la capitale mauritanienne pour le 2 mars.

On se demande finalement à quoi a servi la mission de prospection du groupe des Experts mandatés par les mêmes chefs d’Etat pour prendre le pouls et avoir le vrai visage de la situation en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens actuellement dépitées par l’attitude de cette communauté internationale qui montre de jour en jour ses limites, ne savent plus à quel saint se vouer. Les présences des casques bleus et de Licorne qui auraient pu rassurer les populations, ne suffisent plus. Car malgré la présence en terre ivoirienne des contingents onusiens, les populations sont massacrées presque chaque jour dans les quartiers d’Abidjan et villes de la Côte d’Ivoire. Le peuple qui a compris, depuis les difficultés que connaît la communauté internationale pour faire respecter la démocratie au pays de Félix Houphouët-Boigny a décidé, comme un orphelin, de prendre son destin en main. Car il ne sert à rien de dire reconnaître le président Ouattara comme président de la Côte d’Ivoire et que chaque jour Laurent Gbagbo continue toujours d’endeuiller les familles. Un paradoxe que la communauté internationale a intérêt à corriger rapidement si elle ne veut pas être complice du génocide qui a cours en ce moment en Côte d’Ivoire.
JCC
Jean-Claude Coulibaly
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