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Politique Publié le samedi 26 février 2011 | Nord-Sud

Yamoussoukro / violents heurts entre policiers et habitants de Dioulabougou 4 morts, des armes de guerre emportées

Comme à Abobo et à Anyama, le quartier Dioulabougou de Yamoussoukro a été le théâtre d'affrontements entre policiers et jeunes.

Dans la nuit de jeudi à vendredi 25 février 2011, de violents heurts ont opposé une patrouille de police à des jeunes du sous-quartier ''Pont Bédié'', à Dioulabougou-sud. Deux policiers ont été grièvement blessés par balles de même que 3 des jeunes, selon des informations concordantes de sources policières et des jeunes du quartier. Tout a débuté aux alentour de 23h 45 par des détonations entendues de toutes parts dans la ville. Selon un Fds, la patrouille des policiers a été attaquée par des jeunes en arme. Qui ont tiré sur les agents, blessant grièvement deux. La riposte des policiers ( de la Bae, selon des riverains) venus en renfort a été immédiate. Du côté des jeunes, on note 3 blessés dont deux cas graves. Dans la zone appelée Gare-Burkina, non loin du cimetière de Dioulabougou, un pick-up de la police a été calciné. Des informations non encore vérifiées font état d'armes de guerre emportées par les jeunes. Notamment des kalachs, des grenades (offensives et lacrymogènes) et un RPG 7.

Les policiers qui ont reçu du renfort de la Garde républicaine sont revenus à la charge et les tirs, les courses poursuites et souvent des cris se sont poursuivis partout dans le quartier jusqu'à 8h ce vendredi matin. On déplore au moins trois personnes tuées par balles : un jeune homme qui sortait de chez lui ce matin, un gardien ''Bella'' et un déficient mental. Une petite fille a été légèrement blessée par une balle qui a traversé le mur de la chambre qu'elle occupe avec sa mère. Des balles ont été ramassées dans plusieurs cours où elles sont tombées. En début de soirée, un de ces blessés a d'ailleurs succombé à ses blessures.

3 minicars Massa ont été calcinés par les Fds de même que 2 taxis, selon des sources concordantes. Qui ajoutent que plusieurs voitures ont vu leurs vitres brisées.
Dans le quartier circule une autre version. La patrouille de police serait arrivée pour une énième tentative d'arrestation du chef ''dozo'' de Yamoussoukro. Qu'ils auraient canardé sans qu'aucune balle ne l'atteigne. Ce dernier serait celui qui ''lave'' les jeunes manifestants avec des potions anti-balles. Les comités d'autodéfense du quartier se sont appelés par des coups de sifflet et le groupe formé a submergé les policiers qui auraient tiré pour se dégager. L'ire des jeunes a culminé et les policiers voyant que la masse grandissait à chaque minute ont battu en retraite, abandonnant leur véhicule et des armes. Les ''assaillants'' ont alors poussé le véhicule vers le cimetière pour y mettre le feu.
A la mi-journée, le bilan, au niveau de la police, est différent selon les sources. « Nous déplorons 8 blessés y compris ceux de la nuit. Il y a un commissaire et un officier », révèle un agent. Alors qu'un autre officier note « 4 à 5 blessés ». Aucun d'entre eux ne confirme les 3 décès au sein de la police.

Dioulabougou
''ville morte''
Dioulabougou, hier matin, avait l'allure d'une ''ville morte''. Aucun fidèle musulman n'a pu se rendre à la mosquée pour la prière du fajr. Point de pain dans les épiceries de quartier qui, par ailleurs, n'ont pour la plupart ouvert qu'après 8 heures, toutes les boulangeries ayant fermé. Aucun étal au marché Losseni du quartier qui est demeuré désespérément vide au grand dam des ménagères désemparées. Si quelques commerçants courageux ont ouvert leurs boutiques, le grand marché tout comme le marché Mô Faitai est quasiment désert. Du fait des tirs, les bouchers n'ont tué aucune bête. Point de viande donc ce jour et c'est la ruée vers les quelques revendeuses de poisson surgelé. Jusqu'à 11h, on entendait des tirs sporadiques, difficiles à situer. Naturellement, dans les rues pas un chat. Quelques attroupements de curieux aux carrefours vite dispersés par la peur d'un éventuel retour des Fds colporté par la rumeur. Ce vendredi, nombre de fidèles musulmans ont préféré faire leurs dévotions à domicile. « Nous n'avons pas encore oublié ce qui s'est passé à Anyama et à Bassam », explique un croyant. Des craintes fort heureusement qui ne se sont pas réalisées. Même si dans son sermon, l'imam el hadj Saïd Sylla a regretté ce regain de violences suivi de blessés, de morts et de destruction de biens. Une seule question sur les lèvres des populations désemparées : «Pourquoi c'est toujours nous ? » Dans tous les cas, des barricades ont été érigées dans plusieurs quartiers, vite enlevées par les Fds.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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