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Politique Publié le samedi 26 février 2011 | AFP

Après les combats l`exode continue à Abidjan

© AFP
Insécurité : Des familles fuient Abobo pour d`autres refuges.
ABIDJAN - Les tirs à l`arme lourde ont repris samedi dans le quartier d`Abobo à Abidjan, que les familles fuyaient après une semaine d`affrontements entre forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo et insurgés armés qui ont laissé la Côte d`Ivoire au bord de l`explosion.

Selon ces témoins, les tirs ont repris en début d`après-midi aux environs
du secteur "PK-18", au coeur des combats qui ont transformé en champ de
bataille ce quartier nord favorable à Alassane Ouattara, reconnu chef de
l`Etat par la communauté internationale après la présidentielle contestée du
28 novembre.

Selon des habitants, les tirs avaient pratiquement cessé depuis vendredi
mais "Bagdad", comme est désormais surnommé Abobo, gardait les traces de ces
journées de feu et de sang.

"Ce matin j`ai vu des corps, des civils apparemment, que personne n`avait
récupérés", a raconté à l`AFP un chauffeur, sans pouvoir préciser quand ils
avaient été tués.

Un bilan des combats restait impossible à établir mais de nombreux témoins
ont fait état d`affrontements très meurtriers.
"Le travail continue" à Abobo, a déclaré à des journalistes le général
Philippe Mangou, chef d`état-major des Forces de défense et de sécurité (FDS)
loyales à M. Gbagbo.

Pendant ce temps, l`exode se poursuivait. "Le quartier se vide", a dit une
habitante après une nuit sous couvre-feu, mesure instaurée pour le week-end
par le régime Gbagbo dans toute la moitié sud du pays sous son contrôle.

"Les mini-cars ont pu entrer et sont pris d`assaut" par des mères et leurs
enfants, a raconté cette jeune femme, elle-même partie rejoindre de la famille
dans le quartier de Yopougon (ouest).

Baptisé par la presse locale "commando invisible", le groupe, armé
notamment de lance-roquettes, qui a attaqué depuis janvier les FDS à Abobo
avant de redoubler d`activité ces derniers jours, continue de susciter les
interrogations.

Pour les FDS, il est composé d`éléments infiltrés de la "rébellion" des
Forces nouvelles (FN), qui tient le nord du pays depuis son putsch manqué de
2002 et s`est alliée à Alassane Ouattara au commencement de la crise née du
scrutin de novembre.

Mais dans le camp Ouattara on récuse toute implication, affirmant qu`il
s`agit d`habitants ayant pris les armes ou de FDS ayant fait défection.

Dans la capitale politique Yamoussoukro, théâtre pour la première fois
d`affrontements à l`arme lourde dans la nuit de jeudi à vendredi, le calme
était revenu samedi.

La ville "reprend timidement ses activités, beaucoup de boutiques sont
fermées et il y a peu d`affluence au marché", a raconté dans la matinée un
journaliste local.

Dans le "Grand Ouest", région instable proche du Liberia, la situation
était incertaine au lendemain de la prise par les FN de deux localités aux
confins de la zone sud. Les FDS assuraient samedi en avoir chassé l`ennemi.

La semaine écoulée a donné un caractère presque irréel aux efforts de
médiation menés par l`Union africaine pour résoudre la crise, qui a déjà fait
au moins 315 morts selon l`ONU et poussé des dizaines de milliers d`Ivoiriens
à fuir le pays.

Quatre chefs d`Etat - Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma
(Afrique du Sud), Idriss Deby Itno (Tchad) et Jakaya Kikwete (Tanzanie) - ont
rencontré les rivaux ivoiriens en début de semaine à Abidjan.

Chargés au départ d`élaborer des solutions "contraignantes" pour les
parties d`ici fin février, ils se concerteront de nouveau le 4 mars à
Nouakchott. "Nous ne sommes pas au bout de nos peines", avait convenu le
président mauritanien.
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