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Politique Publié le mardi 1 mars 2011 | L’Inter

L`autre défi qui attend l`Union africaine

© L’Inter
Arrivée à Abidjan des chefs d`états du panel
Sauf changement, le panel des cinq chefs d`État africains dépêché par l`Union africaine pour trouver une solution pacifique à la crise post-électorale en Côte d`Ivoire, devrait rendre les conclusions de ses travaux avant la fin de cette semaine.

Des sources annoncent la date du vendredi 4 mars prochain. Précédé par un groupe d`experts mis en place par le Conseil de paix et de sécurité (Cps) de l`Ua, le panel a séjourné pendant 72h à Abidjan, sans le président du Burkina Faso, pour écouter les deux parties qui se disputent le fauteuil présidentiel depuis maintenant trois mois. Le Panel est censé prendre des « décisions contraignantes pour toutes les parties », selon l`expression employée dans le paragraphe 6 du communiqué final du Cps de l`Ua, lors du 16ème sommet des chefs d`État africains le dimanche 31 janvier dernier. Comment ce groupe de chefs d`Etat, dirigé par le président Mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivera-t-il à imposer ses décisions aux parties ivoiriennes ? En d`autres termes, de quels moyens disposent-ils pour amener les parties ivoiriennes en conflit à respecter leur décision au cas où il y aurait un blocage ? Autant de questions que se posent les Ivoiriens, vu que les deux camps (Gbagbo et Ouattara) affichent depuis quelque temps, des positions tranchées.

Au lendemain du communiqué du Cps de l`Ua, le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, donnait un avant-goût de ce que sera leur position par rapport aux décisions contraignantes. « Aucune instance internationale n’est au-dessus d’aucune Constitution dans le monde.

(...) Les conclusions du Panel doivent tenir compte des lois et de la Constitution de Côte d’Ivoire. S’il y a un arrangement politique, cet arrangement peut être adapté comme les autres fois », avait-il confié à un journal de la place, le mercredi 2 février dernier. Pour justifier sa position, Alcide Djédjé s`est appuyé sur une déclaration que Laurent Gbagbo avait faite, concernant la résolution 1721 de l`ONU ; une résolution qui le dépouillait de ses pouvoirs au profit d`un Premier ministre fort. «Vous l’avez vu, avec les résolutions passées, notamment la Résolution 1721 des Nations unies qui prétendait prendre des mesures qui allaient à l’encontre de la Constitution ivoirienne, le Président Laurent Gbagbo avait fait bien avantn une déclaration très claire pour dire que les dispositions contenues dans la Résolution 1721 qui sont contraires à la Constitution ne seront pas appliquées en Côte d’Ivoire ; cela va de soi. Il n’y a pas de débat dessus », a-t-il rappelé. La position du camp de Laurent Gbagbo, dont Alcide Djédjé est un pion central, est donc claire. Et elle peut se résumer en ces termes: « pas question de remettre en cause la présidence de Laurent Gbagbo, proclamé président de la République par le Conseil constitutionnel ». Dans le camp opposé, l`on pense également que le débat sur la victoire d`Alassane Ouattara est clos, d`autant plus qu`il a été déclaré élu par la CEI et soutenu par la CEDEAO, l`UA, l`UE, les USA et l`ONU à qui il est revenu le rôle de certifier les élections présidentielles en Côte d`Ivoire. D`ailleurs, le ministre de l`Intérieur de M Ouattara, Hamed Bakayoko est clair sur la question. « Ce que nous voulons dire, et qui est important, le Président Ouattara l`a dit clairement et nous pouvons appuyer à sa suite, que nous n`allons pas entrer dans aucun chemin qui viole le droit du peuple à se donner le dirigeant qu`il souhaite, qui viole notre Constitution », a-t-il indiqué, le mercredi 23 février dernier dans la soirée sur les antennes de TCI (Télévision Côte d`Ivoire) dont il était l`invité.

Hamed Bakayoko va même plus loin en affirmant qu`ils (leur camp) ne s`accommoderont d`aucun schéma qui nie la démocratie. « On ne peut pas accepter que par des gymnastiques afro-africaines, on vienne nous proposer un schéma tordu.

En tout cas, nous n`y entrerons pas. Parce que le peuple qui l`a investi, qui lui a donné sa confiance ne le comprendrait pas. (…) Ce combat n`est pas facile mais nous n`accepterons pas n`importe quoi », a-t-il prévenu. Ces positions tranchées montrent à quel point aucune partie ne veut se laisser arracher le pouvoir. En témoignent les affrontements déclenchés ces derniers temps entre les Forces de défense et de sécurité (Fds) et une force mystérieuse à Abobo, qui font plusieurs victimes. Dans un tel cafouillis, que va faire l`UA au cas où les parties belligérantes récusent les décisions contraignantes, surtout que l`organisation continentale et même le panel ont dû mal à parler d`une seule voix dans le conflit ivoirien. Se bornera-t-elle à sommer les parties ivoiriennes de se plier à ses décisions contraignantes ou se donnera-t-elle les moyens de contraindre Gbagbo et Ouattara à s`y soumettre? On attend de voir comment l`UA compte relever cet autre défi.

Y.DOUMBIA
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