x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 7 mars 2011 | L’Inter

Quel sens donner à ce voyage ?

Le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, était à Abidjan le samedi 05 mars dernier pour rencontrer les deux protagonistes de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, à savoir Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. M. Ping, notent les sources, était porteur d'une invitation aux deux personnalités ivoiriennes, à participer à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Ua devant se tenir le 10 mars prochain à Addis Abeba (capitale éthiopienne). De l'avis de nombreux observateurs, cette réunion de l'Ua ouverte aux protagonistes ivoiriens apparaît comme une sorte de cheveu sur la soupe, une réunion qui semble davantage prolonger la souffrance des Ivoiriens. En prenant en effet la gestion du dossier ivoirien en main, à l'issue de la 259è réunion du Conseil de paix et de sécurité (Cps), l'Union africaine a mis en place un panel de cinq chefs d'Etat, dirigé par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, et comprenant ses homologues sud-africain, burkinabé, tchadien et tanzanien. Ce panel devait, selon le communiqué final de cette réunion, trouver « une solution politique d'ensemble » dans un délai qui ne depasse pas un mois. Ses décisions seraient entérinées par l'Ua et « seraient contraignantes » pour les deux parties. Le président mauritanien et ses pairs avaient donc toute la caution internationale pour finir le travail dans le mois de février. Ils n'ont pu le faire. Même après avoir envoyé un comité d'experts conduit par Ramtane Lamamra, qui a séjourné en Côte d'Ivoire du 06 au 10 février dernier, rencontré les différentes parties et remis ses conclusions à ses mandants, l'Ua n'a pas communiqué ouvertement la solution pacifique qu'elle est censée trouver à cette crise. Pas plus qu'après les entretiens, en terre ivoirienne, des chefs d'Etat du panel avec les leaders des deux camps au conflit. C'est donc le silence radio autour des schémas de sortie de crise en Côte d'Ivoire. Qu'est-ce qui coince ? Pourquoi tant de mystère autour de la résolution de cette crise confiée à cinq chefs d'Etat africains ? Que peut apporter la réunion du 10 mars de l'Union africaine, avec la présence de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara ? L'Ua n'a-t-elle pas dit que ces décisions seront contraignantes pour les deux parties au conflit ? Autant de questions qui inclinent à douter de la nécessité de cette réunion avec les deux camps. Les différentes audiences qui se sont succédé avec eux à Abidjan, auront certainement permis de savoir la position de chaque partie. Par ailleurs, si l'enjeu est de mettre à la même table Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour de franches discussions, l'idée n'est pas nouvelle. Des informations persistantes avaient même indiqué que le bâteau sud-africain qui mouille aux larges des côtes ivoiriennes, était là pour accueillir ce dialogue direct en haute mer, comme ce fut le cas avec Laurent Désiré Kabila et Mobutu Sesse Seko qui se disputaient le pouvoir au Zaïre. Qu'est-ce qui n'a pas marché encore une fois ? De plus, des sites existent en Côte d'Ivoire pour accueillir une éventuelle rencontre entre Gbagbo et Ouattara, l'idée étant que la crise ivoirienne trouve sa solution en terre ivoirienne. Les acteurs de la communauté internationale ne s'accordent-ils pas à dire que « c'est aux Ivoiriens eux mêmes de trouver une solution à leur crise ? ». Que va-t-on dire à Addis-Abeba, qu'on ne saurait dire en Côte d'Ivoire ? Peut-être faudrait-il, une bonne fois pour toute envisager le face-à-face Gbagbo-Ouattara sur le territoire ivoirien, là où leurs troupes se battent et sous le regard des Ivoiriens, avec un arbitrage international. L'expérience ayant démontré que toutes les discussions à l'extérieur n'ont pas porté le fruit excompté en Côte d'Ivoire. Toutefois, le schema élaboré par le panel indiquait que des propositions de sortie de crise seraient faites à Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Leur réaction respective à ces propositions conduirait l'Union africaine à définir la conduite à tenir au cours d'un sommet, avant de forcer la main aux acteurs ivoiriens. Est-ce ce schéma qui est en cours ? Attendons de voir.

Hamadou ZIAO
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ