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Politique Publié le mardi 8 mars 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Crise postélectorale / Après la mort des femmes RHDP : Abobo et Anyama baignent dans la terreur et la misère

© L’intelligent d’Abidjan Par Emma
Abobo, zone de guerre: le visage de la commune après les affrontements FDS-Commando invisible
Dimanche 6 mars 2011. Abidjan, commune d`Abobo. Photo: des habitations et magasins abandonnés
Abobo et Anyama sont aujourd’hui deux communes isolées du district d’Abidjan de fait. Puisque dans cette partie d’Abidjan, plus aucune représentation des institutions républicaines n’existe encore. Mais comment en est-on arrivé là, puisque la situation était en cours de normalisation après la reprise des activités par les transporteurs?

Le chaos que vit les communes d’Abobo et d’Anyama tire sa source de ce que l’on peut comparer à des assassinats gratuits contre des femmes proches du RHDP, le jeudi 3 mars 2011, alors que celles-ci organisaient une marche pacifique pour, disent-elles, exiger le départ de Laurent Gbagbo. Ce jour là-même, balais en main, on les entendait chanter : «on va balayer Gbagbo». Disant ainsi leur ras-le bol du régime de Laurent Gbagbo qui leur crée beaucoup de misères. Elles reprochent aussi au camp LMP, de mépriser les populations de ces deux communes. La preuve, soulignent-elles, leurs époux ne peuvent plus aller au travail. Ceux qui y vont sont soumis à des exactions. Les élèves ne vont également plus à l’école tandis que, dans les autres communes, les activités fonctionnent normalement comme de si rien n’en était. Pour ces femmes qui se disent exacerbées par les couvre-feux nocturnes excessifs, « il faut mettre fin à la discrimination dont fait preuve le camp LMP ». C’est donc pour se faire entendre, qu’elles ont entrepris de prendre la rue au cours d’une marche pacifique. Malheureusement, cette précaution et ce désir d’éviter tout amalgame quant à leur objectif : marcher les mains nues ne semble-t-il pas convaincu les Forces de Défense et de sécurité, qui n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur ces marcheuses. Le Bilan est lourd: sept femmes plus un enfant sont tombés sous des balles assassines. Devant une telle barbarie les riverains des communes d’Abobo et d’Anyama ont décidé de venger ces femmes. Conséquence : la chasse à l’homme est devenue monnaie courante.C’est dans cet ordre d’idée qu’est intervenu l’attaque contre le village d’Anoukoua Kouté, à Abobo.

La terreur s’est
installée à Abobo
Abobo et Anyama baignent au fil des jours dans la terreur. Et cela depuis le massacre des femmes proches du RHDP. La situation est telle qu’il ne se passe pas de jour sans que des corps sans vie ne soient découverts. Les tueries se font désormais à visage découvert. Elles sont exécutées par jeunes gens armés de pistolets et de kalachnikov. Ils sillonnent quartiers et rues. Ils tirent quand ils veulent et ils ne sont nullement inquiétés. La population terrorisée et traumatisée se terre. Les rues sont plus que désertes. Pas de véhicule. Les quelques particuliers qui essaient de prendre les routes d’Abobo et d’Anyama sont non seulement soumis à plusieurs fouilles mais parfois dépouillés aussi de tous leurs biens. Au vu de ces actes, on peut désormais craindre le pire car chaque habitant est sur ses gardes. Et, cela en dépit de quelques bonnes initiatives pour réconcilier les populations. Les appels à la retenue avaient permis d’instaurer une légère accalmie jusqu’à ce massacre.

Situation
humanitaire difficile
Les habitants d’Abobo courent un gros risque de pénurie de denrées alimentaires. Depuis bientôt une semaine, après les casses des magasins, les produits de première nécessité dont le riz, l’huile de table n’entrent plus à Abobo. Même l’attiéké, l’aliment le plus consommé par les Abidjanais est devenu une denrée rare. Au niveau des structures sanitaires, la situation est des plus catastrophiques. Les malades ne peuvent se rendre dans les centres de santé. Raison : toutes les structures sanitaires sont fermées. Il en est de même pour les pharmacies qui ne rouvrent plus depuis plus d’une semaine. A ce jour, s’il y a quelque chose qui encourage encore une partie de la population à demeurer à Abobo, malgré chaque jour les sifflements de balles, c’est grâce le retour de l’eau et de l’électricité.
Assemien Adou, correspondance particulière
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