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Politique Publié le mardi 8 mars 2011 | Le Patriote

Négation du massacre des femmes à Abobo - Le FPI et sa presse affichent leur laideur morale

Même si l’on dit que la mauvaise foi est la chose la mieux partagée, il faut reconnaître qu’il y a des moments où la Morale recommande que l’on s’abstienne de se gargariser du malheur des autres. Malheureusement, c’est cette attitude dangereuse qu’a décidé d’adopter la Première chaîne de la RTI et les journaux proches de LMP. Tout comme la RTI, Notre Voie prétend que la tuerie d’Abobo est une mise en scène. Le même journal, dans une démonstration absurde dont il a, seul, le secret, indique dans sa parution d’hier, que la jeune fille, Bamba Massiami, 18 ans, qui a eu la gorge tranchée par une balle a été plutôt aspergée de bissap pour conforter la thèse du « complot » contre Laurent Gbagbo. Pour le porte-voix de la refondation, « il n’y a jamais eu de femmes tuées à Abobo ». L’information de la mort des sept femmes, à la suite des tirs à l’arme lourde de deux blindés des forces pro-Gbagbo, ne saurait que pure affabulation et manœuvre de la presse internationale pour discréditer davantage le régime de Laurent Gbagbo. Pour Notre Voie, les larmes versées par les parents et proches de Coulibaly Fatouma, Bamba Massiani, Sylla Malon, Ouattara Gnon Rokia, Koné Moyamou et Coulibaly Ami participent d’une vaste comédie pour enfoncer un peu plus Laurent Gbagbo. On ne peut pas pousser le cynisme jusqu’à ce point. On peut tout nier, mais jamais l’évidence. Les faits sont là. Ils sont têtus. Les images sont également là. Elles parlent d’elles. Elles ne sont ni un grossier montage ni le fruit d’un travail de synthèse. Au moment opportun, elles serviront de preuves irréfragables pour coincer tous ceux qui s’amusent à jeter le doute sur l’infamie qui a eu lieu au Banco. Y compris les plumitifs et autres journalistes qui ont décidé de se faire complices de la barbarie du Machiavel des lagunes. Comme au Rwanda, ces extrémistes qui se cachent sous le manteau de journalistes pour inoculer le venin de la haine au sein de la population, répondront de leurs actes. Un mort reste un mort. Car, la vie humaine est sacrée. Et il n’y a pas, pour des considérations partisanes, a tenté de minimiser le drame que vivent toutes les familles qui ont perdu un être cher dans cette crise. Ce n’est pas cela le rôle du journaliste. Quand on n’a rien à dire ou à écrire, on se tait. Il y a des moments, comme le disent les sages, où le silence est plus éloquent que n’importe quel discours. Et face à la douleur des autres, la sagesse recommande qu’on observe le silence si on ne peut apporter un réconfort moral. Même si l’on croit qu’on n’a de bonnes raisons pour se réjouir. L’attitude de Notre Voie et de la RTI est une constante dans le camp de la refondation. Laurent Gbagbo et le FPI ne sont jamais responsables de leurs actes. En octobre 2000, après avoir demandé à « l’armée de faire son travail », Laurent Gbagbo a nié être responsable du charnier de Yopougon. Ses partisans ont organisé une émission télévisée où ils sont allés jusqu’à dire que le charnier de Yopougon est un « songe et un mensonge », « un grossier montage où on a trouvé des personnes noyées », dont les corps, selon eux, ont été convoyés sur les lieux par un chauffeur payé par Alassane Dramane Ouattara. La même thèse du complot a été servie en mars et novembre 2004 pour justifier les massacres de 500 militants de l’opposition et le bombardement du camp militaire français à Bouaké. Pour justifier le massacre des 500 militants du RHDP en mars 2004, Laurent Gbagbo a brandi la thèse de l’insurrection armée contre son régime. Quant au bombardement du Lycée Blaise Pascal de Bouaké qui a fait dix morts dont neuf militaires français et un civil américain, Laurent Gbagbo et ses camarades sont allés jusqu’à dire que le président Jacques Chirac a monté un coup pour détruire toute la flotte de l’armée ivoirienne. Laurent Gbagbo avait même émis des doutes sur la cérémonie funèbre qui a eu lieu en présence des parents de victimes à l’Elysée. « Pourquoi, ils n’ont exposé les corps ? Pourquoi les cercueils étaient-ils fermés ? », s’était-il interrogé à l’époque. Le déversement des déchets toxiques dans certains quartiers d’Abidjan n’a pas échappé à la « complotite » chronique dont souffrent le mauvais perdant de l’élection présidentielle et ses comparses. A l’époque, on a parlé de guerre bactériologique contre la Côte d’Ivoire dans le camp Gbagbo. Alors qu’une Commission nationale chargée d’enquêter sur la plus grande tragédie environnementale qu’ait connue la Côte d’Ivoire, a nommément désigné des proches du chef de la refondation comme les principaux responsables de ce scandale. Comme on le voit, Laurent Gbagbo n’a jamais été responsable de rien. C’est toujours la faute aux autres. Pour lui, « l’enfer, c’est les autres ». Mais jusqu’à quand cette stratégie de la victimisation va prospérer ? Car les Ivoiriens qui ne sont plus dupes, ont depuis longtemps pris la mesure du bourreau qui se fait passer pour la victime. Le reste n’est qu’une question de temps.
Jean-Claude Coulibaly

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