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Politique Publié le mardi 8 mars 2011 | Reuters

Des milliers de femmes défilent contre Gbagbo à Abidjan

Des milliers d'Ivoiriennes ont défilé mardi dans plusieurs quartiers d'Abidjan pour réclamer le départ de Laurent Gbagbo, quelques jours après la mort de sept femmes fauchées par des tirs de partisans du président sortant.

L'une de ces manifestations, à Port-Bouët, près de l'aéroport international, dans le sud-est de la capitale économique ivoirienne, a été dispersée par des étudiants pro-Gbagbo armés de machettes et d'armes automatiques.

Laurent Gbagbo refuse de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, ancien Premier ministre considéré par la communauté internationale comme vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre.

Les manifestations des partisans de l'ancien chef de gouvernement sont généralement durement réprimées par les forces de sécurité fidèles à Gbagbo.

Jeudi dernier, sept participantes à une manifestation pacifique de femmes en faveur d'Alassane Ouattara ont été tuées par les tirs d'hommes en uniforme dans le quartier d'Abobo, dans le nord de la ville.

Mardi, le défilé organisé à Abobo s'est déroulé sans incident.

"Gbagbo, assassin! Gbagbo, voleur de pouvoir ! Voleur, va-t'en !", scandaient les manifestantes, certaines en boubou, la robe traditionnelle, d'autres avec des t-shirts à l'effigie d'Alassane Ouattara.

"GBAGBO ASSASSIN !"

Les seuls hommes en armes qu'on pouvait apercevoir étaient des partisans de l'ancien Premier ministre, en civil et munis de fusils d'assaut AK-47, postés là pour protéger les manifestantes. L'un d'eux a demandé à une équipe de Reuters Television de ne pas filmer.

Après une semaine d'affrontements avec les policiers et les soldats pro-Gbagbo, Abobo est largement contrôlé par les partisans d'Alassane Ouattara qui se font appeler les "commandos invisibles".

Dans d'autres secteurs de la ville, les manifestations de femmes - qui coïncidaient avec la Journée internationale de la femme - se sont également déroulées sans incident majeur.

"Nous avons commencé par une prière musulmane, puis une prière chrétienne. Nous n'avons pas vu de forces de sécurité. Il n'y a pas eu de violences et nous sommes très contentes d'avoir pu manifester", a dit Kadhi M'daw, qui défilait en tête d'un millier de femmes dans le bastion pro-Ouattara de Koumassi.

Mais à Port-Bouët, une cinquantaine de jeunes partisans de Gbagbo armés de fusils d'assaut et de machettes sont intervenus contre 200 femmes qui voulaient manifester.

"Ils ont tiré en l'air pour disperser les femmes (...) personne n'a été touché", a dit Bernard Aurega, vice-président du parti d'Alassane Ouattara à Port-Bouët.

Depuis le second tour de l'élection présidentielle, Gbagbo résiste aux pressions internationales visant à lui faire céder le pouvoir à Ouattara.

Des centaines d'Ivoiriens ont trouvé la mort depuis que les Nations unies ont reconnu la victoire de Ouattara. Des dizaines de milliers d'autres ont fui vers le Liberia, où l'on craint un débordement du conflit ivoirien.

Le blocage politique, qui a déjà très fortement réduit les exportations du premier producteur mondial de cacao, s'est traduit par une escalade militaire dans l'Ouest et dans certains quartiers d'Abidjan, la capitale économique, ce qui fait craindre une nouvelle guerre civile.
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