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Économie Publié le mercredi 9 mars 2011 | Le Patriote

Reprise en main de la commercialisation du cacao par Gbagbo - Encore un coup d`éclat !

Alassane Ouattara trouble vraiment le sommeil des refondateurs. En effet, pour contourner sa décision d'interdiction d'exportation du cacao, les refondateurs qui aiment bien les coups d'éclat viennent de décider de la prise main de la commercialisation du cacao. Et cela, à travers une ordonnance en date d'hier, signée par Laurent Gbagbo. Mais à la vérité, cette action de Gbagbo ne peut nullement prospérer puisque la décision prise par le président Alassane Ouattara ne concerne que l'exportation et n'est en aucun cas liée à la commercialisation intérieure qui s'est toujours effectuée. Il est vrai, Gbagbo entend désormais acheter le cacao aux producteurs et l'exporter. Cependant, ce qu'il convient de préciser, c'est qu'il reste en tout et pour tout, un peu plus de 300 000 tonnes de fèves de cacao issues de la campagne intermédiaire dans laquelle la Côte d'Ivoire se trouve actuellement. C'est une période à laquelle le constat de la petitesse et de la qualité douteuse des fèves sont avérées. Mais l'objectif des refondateurs est de récupérer toute la manne financière qui découlerait de la vente de cette production. Le clan Gbagbo a donc décidé d'aller au bord champ, acheter le cacao et l'exporter. Il s'agit bel et bien d'une opération de charme pour démontrer qu'Alassane Ouattara n'arrive pas à mettre Gbagbo en difficulté. Pour les observateurs avertis de la filière café-cacao, c'est encore un coup d'épée dans l'eau. En réalité, cette opération de charme au profit des producteurs est un retour à une situation d'avant la libération. Mais pour acheter, il faudrait bien avoir de l'argent. Où Gbagbo et ses hommes prendront-ils l'argent pour payer les producteurs ? Comment feront-ils pour vendre ce cacao ? A qui le vendront-ils ? Quels navires accosteront en Côte d'Ivoire alors qu'il y a un embargo sur le pays ? Autant de questions qui n'ont pas de réponses, même au sein des refondateurs. Ils le savent puisqu'ils en parlent en secret. L'essentiel, c'est de donner l'impression que tout va pour le mieux à leur niveau et que rien ne peut les ébranler. Qui va acheter ce cacao aux producteurs ? Quelles sont les banques fiables qui le feront ? Quand on sait que les plus crédibles ont fermé et même celles dites nationales sont à court de liquidité. En plus, pour acheter du cacao, il faut bien avoir une tradition d'acheteur de cacao, avoir des débouchés ou pouvoir le transformer. Ceux qui ont toujours pris l'habitude de le faire sont les pays européens et à un degré moindre les pays du continent américain. Même les Chinois dont on parle tant réfléchiraient par deux fois avant d'acheter le cacao ivoirien. Car la Côte d'Ivoire n'est pas la porte d'à côté pour la Chine. Et ce pays qui n'est pas un philanthrope peut bien se tourner vers des pays d'Asie qui produisent également du cacao. Cela reviendrait moins cher puisque les exportateurs ne se déplacent que pour de grandes quantités et pas pour des produits dont la qualité laisse à désirer. Il y aura forcément un problème de débouchés. L'on ne s'improvise donc pas acheteur de cacao et les refondateurs sont bien conscients qu'il faut un véritable business-plan pour s'adonner à une telle action. Ce n'est pas le Ghana non plus qui va acheter le cacao ivoirien stocké par les hommes de Gbagbo. Dans le cadre de la fuite du cacao, c'est possible. Mais pour un gros tonnage, cela ne peut avoir lieu. Le Ghana ne pourra jamais acheter le cacao ivoirien au prix du marché international. A moins que Gbagbo et ses hommes vendent à perte. Encore faut-il qu'ils trouvent de nouveaux marchés. Mais là encore il faut bien que les pays aient une tradition d'acheteurs de cacao et sachent ce qu'ils en feront. Car le cacao, ce n'est pas le riz. Il faut le revendre ou le transformer.
Jean Eric ADINGRA
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