Après la journée de deuil organisée par les femmes du RHDP, nous avons rencontré hier, Mme Touré Aya virginie. Dans cet entretien, elle fait le bilan de cette journée et indique les actions à mener dans le futur.
LP : Vous avez organisé le 8 mars dernier une journée d’hommage à vos sœurs et vos fils tués par les FDS pro Laurent Gbagbo. Quel bilan faites-vous de cette cérémonie?
Touré Aya Virginie : Nous avons organisé, comme vous le savez à l’occasion de la journée internationale des femmes le 8 mars, une journée de deuil national pour les femmes en Côte d’Ivoire. Le bilan, sans tomber dans l’autosatisfaction, est positif. Parce que l’appel à la mobilisation a été entendu. Toutes les femmes, sur toute l’étendue du territoire, sont sorties pour crier leur ras-le-bol, pour dénoncer toutes les tracasseries, les tueries, les barbaries. Tout ce que le clan Gbagbo qui refuse de partir commet exactions et crimes sur la population ivoirienne. Les femmes avaient vraiment envie d’en découdre avec Laurent Gbagbo et son clan. Même les femmes d’Abobo, où nous n’avions pas prévu de manifestation, sont sorties, tuant en elle la peur. Le bilan est très positif. Je ne peux pas vous dire avec exactitude le nombre des femmes qui étaient dans les rues ce jour.
LP : Malheureusement cette journée qui devrait être une journée de recueillement a enregistré cinq morts à Treichville, dont une jeune fille ?
TAV : Une femme, comme vous le dites, a été tuée. Je voudrais dire que c’était un évènement malheureux, qui n’avait pas de lien direct avec notre activité. Parce que la jeune femme qui a été tuée, ne l’a pas été dans la cadre de la manifestation. Au départ, c’était des échauffourées entre les jeunes de la commune et les forces de l’ordre. Selon les informations que nous avons reçues, ces jeunes dénonçaient les agissements des forces de l’ordre pro-Gbagbo. La jeune dame n’était ni à la marche ni à une manifestation quelconque. Une fois encore les forces de l’ordre pro-Gbagbo ont eu la gâchette facile. Ils ont tiré dans tous les sens. La jeune femme était devant son domicile lorsqu’elle a reçue une balle. C’est tout de même une femme qui a été tuée un 8 mars, il faut en tenir compte.
LP : Toutes ces tueries ne vous font-elles pas peur ?
TAV : Toute tuerie fait peur. Mais, c’est malheureusement le prix à payer. Vous avez vu en Tunisie, en Egypte. Il y a eu des tueries. Malheureusement Gbagbo ne comprend que ce langage là. Si on dit qu’on a peur et qu’on décide de baisser les bras, il restera là. Il va prendre en otage les Ivoiriens. Il n’a pas séduit les Ivoiriens. Les Ivoiriens ne l’ont pas voté. Leur choix s’est porté sur Alassane Ouattara. Ils demandent que celui sur qui ils ont porté leur choix puisse travailler. Nous sommes donc obligé de passer par là. Nous allons rester mobilisées. Il va peut être en tuer encore, mais il va partir. Parce que ce n’est pas de lui qu’on veut. C’est de SEM Alassane Ouattara que nous voulons. N’oubliez pas que « ce que femme veux, Dieu le veut ». Les femmes de Côte d’Ivoire veulent Alassane Ouattara, qui est désormais leur Président. Nous l’avons voté à plus de 54,10%. C’est lui qu’on a choisi pour redresser la Côte d’Ivoire, pour nous donner la paix. C’est lui qui est l’homme de la paix. C’est lui l’homme de la situation. En cette période, la Côte d’Ivoire a besoin d’un homme fort, un homme charismatique et non pas d’un boulanger, un homme qui ne tient pas sa parole et qui ne connait rien à la politique. Un homme qui ne connait rien à l’économie. Je suis désolée de le dire, mais on a besoin d’un homme fort comme Alassane. Il va s’installer bientôt. J’en ai la certitude.
LP : Par rapport aux tueries des femmes jeudi dernier à Abobo. Vos détracteurs parlent de montage. Qu’en dites-vous ?
TAV : Vous savez, ils n’ont pas d’arguments. Ce n’est pas un montage, tout le monde a vu les images de l’horrible scène. Ces images ont fait le tour du monde. Ce ne sont qu’eux qui n’ont rien vu. Le porte-parole militaire du ministère de la Défense, le capitaine Alla Kouakou Léon, qui est lui-même un militaire a donné tous les détails. Tout le monde a vu les blindés qui passaient et d’où sont sortis les tirs qui ont fait tous ces morts. Ce ne sont pas des montages. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les corps n’ont pas encore été remis à leurs parents. Parce qu’il faut réaliser les autopsies pour fermer une fois pour de bon la bouche à ceux qui véhiculent la thèse du montage. Ils agissent ainsi parce qu’ils ne savaient pas que leur acte allait prendre une telle ampleur. Ce n’est pas un montage. Ce sont des miliciens et des mercenaires qui ont tiré lâchement sur les femmes. Ils savent ce qui s’est passé.
LP : Pour le futur, qu’envisagez-vous faire ?
TAV : Nous avons des actions à mener. Mais souffrez que je ne vous en parle pas plus. Nous attendons la réunion d’Addis-Abeba. Nos actions vont dépendre des décisions qui vont sortir de cette rencontre. Nous sommes toutes mobilisées et nous sommes à l’écoute.
LP : Jusqu’où êtes vous prêtes à aller ?
TAV : Notre action ne s’arrêtera qu’au départ de Laurent Gbagbo. Nous allons l’enlever. Mais en même temps, je voudrais vous dire que nous sommes désormais au pouvoir. Le RHDP est au pouvoir. Nous ne posons pas d’actions en désordre. Toutes nos actions sont constructives. Je vous disais tantôt que nous sommes à l’écoute d’Addis-Abeba. Si le Président revient confirmé, il prend son fauteuil et il se met au travail. Maintenant, si ça flanche, ça boite, ça coince et que Gbagbo ne veut pas partir, nous allons faire comme lui en 2000. Comme il a pris le pouvoir dans les rues, nous irons l’y rejoindre, pour le lui arracher. Nous allons lui montrer qu’on n’a pas besoin d’aller à une école pour prendre la rue. Nous irons dans les rues pour installer au pouvoir le Président que nous avons élu. Cette fois, les Ivoiriens dans toute leur composante vont prendre leur responsabilité.
Réalisée par Thiery Latt
LP : Vous avez organisé le 8 mars dernier une journée d’hommage à vos sœurs et vos fils tués par les FDS pro Laurent Gbagbo. Quel bilan faites-vous de cette cérémonie?
Touré Aya Virginie : Nous avons organisé, comme vous le savez à l’occasion de la journée internationale des femmes le 8 mars, une journée de deuil national pour les femmes en Côte d’Ivoire. Le bilan, sans tomber dans l’autosatisfaction, est positif. Parce que l’appel à la mobilisation a été entendu. Toutes les femmes, sur toute l’étendue du territoire, sont sorties pour crier leur ras-le-bol, pour dénoncer toutes les tracasseries, les tueries, les barbaries. Tout ce que le clan Gbagbo qui refuse de partir commet exactions et crimes sur la population ivoirienne. Les femmes avaient vraiment envie d’en découdre avec Laurent Gbagbo et son clan. Même les femmes d’Abobo, où nous n’avions pas prévu de manifestation, sont sorties, tuant en elle la peur. Le bilan est très positif. Je ne peux pas vous dire avec exactitude le nombre des femmes qui étaient dans les rues ce jour.
LP : Malheureusement cette journée qui devrait être une journée de recueillement a enregistré cinq morts à Treichville, dont une jeune fille ?
TAV : Une femme, comme vous le dites, a été tuée. Je voudrais dire que c’était un évènement malheureux, qui n’avait pas de lien direct avec notre activité. Parce que la jeune femme qui a été tuée, ne l’a pas été dans la cadre de la manifestation. Au départ, c’était des échauffourées entre les jeunes de la commune et les forces de l’ordre. Selon les informations que nous avons reçues, ces jeunes dénonçaient les agissements des forces de l’ordre pro-Gbagbo. La jeune dame n’était ni à la marche ni à une manifestation quelconque. Une fois encore les forces de l’ordre pro-Gbagbo ont eu la gâchette facile. Ils ont tiré dans tous les sens. La jeune femme était devant son domicile lorsqu’elle a reçue une balle. C’est tout de même une femme qui a été tuée un 8 mars, il faut en tenir compte.
LP : Toutes ces tueries ne vous font-elles pas peur ?
TAV : Toute tuerie fait peur. Mais, c’est malheureusement le prix à payer. Vous avez vu en Tunisie, en Egypte. Il y a eu des tueries. Malheureusement Gbagbo ne comprend que ce langage là. Si on dit qu’on a peur et qu’on décide de baisser les bras, il restera là. Il va prendre en otage les Ivoiriens. Il n’a pas séduit les Ivoiriens. Les Ivoiriens ne l’ont pas voté. Leur choix s’est porté sur Alassane Ouattara. Ils demandent que celui sur qui ils ont porté leur choix puisse travailler. Nous sommes donc obligé de passer par là. Nous allons rester mobilisées. Il va peut être en tuer encore, mais il va partir. Parce que ce n’est pas de lui qu’on veut. C’est de SEM Alassane Ouattara que nous voulons. N’oubliez pas que « ce que femme veux, Dieu le veut ». Les femmes de Côte d’Ivoire veulent Alassane Ouattara, qui est désormais leur Président. Nous l’avons voté à plus de 54,10%. C’est lui qu’on a choisi pour redresser la Côte d’Ivoire, pour nous donner la paix. C’est lui qui est l’homme de la paix. C’est lui l’homme de la situation. En cette période, la Côte d’Ivoire a besoin d’un homme fort, un homme charismatique et non pas d’un boulanger, un homme qui ne tient pas sa parole et qui ne connait rien à la politique. Un homme qui ne connait rien à l’économie. Je suis désolée de le dire, mais on a besoin d’un homme fort comme Alassane. Il va s’installer bientôt. J’en ai la certitude.
LP : Par rapport aux tueries des femmes jeudi dernier à Abobo. Vos détracteurs parlent de montage. Qu’en dites-vous ?
TAV : Vous savez, ils n’ont pas d’arguments. Ce n’est pas un montage, tout le monde a vu les images de l’horrible scène. Ces images ont fait le tour du monde. Ce ne sont qu’eux qui n’ont rien vu. Le porte-parole militaire du ministère de la Défense, le capitaine Alla Kouakou Léon, qui est lui-même un militaire a donné tous les détails. Tout le monde a vu les blindés qui passaient et d’où sont sortis les tirs qui ont fait tous ces morts. Ce ne sont pas des montages. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les corps n’ont pas encore été remis à leurs parents. Parce qu’il faut réaliser les autopsies pour fermer une fois pour de bon la bouche à ceux qui véhiculent la thèse du montage. Ils agissent ainsi parce qu’ils ne savaient pas que leur acte allait prendre une telle ampleur. Ce n’est pas un montage. Ce sont des miliciens et des mercenaires qui ont tiré lâchement sur les femmes. Ils savent ce qui s’est passé.
LP : Pour le futur, qu’envisagez-vous faire ?
TAV : Nous avons des actions à mener. Mais souffrez que je ne vous en parle pas plus. Nous attendons la réunion d’Addis-Abeba. Nos actions vont dépendre des décisions qui vont sortir de cette rencontre. Nous sommes toutes mobilisées et nous sommes à l’écoute.
LP : Jusqu’où êtes vous prêtes à aller ?
TAV : Notre action ne s’arrêtera qu’au départ de Laurent Gbagbo. Nous allons l’enlever. Mais en même temps, je voudrais vous dire que nous sommes désormais au pouvoir. Le RHDP est au pouvoir. Nous ne posons pas d’actions en désordre. Toutes nos actions sont constructives. Je vous disais tantôt que nous sommes à l’écoute d’Addis-Abeba. Si le Président revient confirmé, il prend son fauteuil et il se met au travail. Maintenant, si ça flanche, ça boite, ça coince et que Gbagbo ne veut pas partir, nous allons faire comme lui en 2000. Comme il a pris le pouvoir dans les rues, nous irons l’y rejoindre, pour le lui arracher. Nous allons lui montrer qu’on n’a pas besoin d’aller à une école pour prendre la rue. Nous irons dans les rues pour installer au pouvoir le Président que nous avons élu. Cette fois, les Ivoiriens dans toute leur composante vont prendre leur responsabilité.
Réalisée par Thiery Latt
