Les « sécurocrates » du président sortant étaient en conclave les deux derniers jours. Face à la marée populaire contre la tentative de confiscation du pouvoir et les nombreuses défections au niveau des FDS au profit du président légal, Alassane Ouattara, le camp de Gbagbo a décidé d'inaugurer une nouvelle phase. De sources bien concordantes, les Généraux de la discorde et les conseillers de l'ancien chef de l'Etat se sont réunis pour analyser la situation et pour mettre en pratique un nouveau schéma de confiscation des commandes du pays. Ayant constaté le manque de moyens financiers consécutifs au changement de signature à la BCEAO et l'assèchement du pactole soustrait dans les établissements bancaires, qui ne sont pas sans causer une démobilisation des forces de sécurité et des mercenaires, les hommes du sérail Gbagbo ont choisi de jeter leur dévolu sur les « jeunes patriotes » disséminés dans les différentes communes d'Abidjan. En effet, il ressort de ces consultations que l'ancien régime est désormais convaincu que l'armée ne « peut plus faire son affaire », à savoir assurer son maintien au pouvoir en dépit de la défaite électorale. Ainsi donc, les « sécurocrates » se sont mis à la tâche de recrutements de jeunes volontaires qui seront formés assez rapidement, pour aider la refondation dans sa sale besogne. Selon des indiscrétions, l'enrôlement a déjà commencé et les jeunes instrumentalisés et manipulés à l'opium de « la souveraineté nationale » et de « la résistance » sont en route pour Akandjé, pour leur « formation » avant le lancement de l'opération. Il s'agira, selon notre source, de créer les conditions de la guerre civile, pour rendre la Côte d'Ivoire ingouvernable pour le Président Alassane Ouattara. Les mandarins de Gbagbo ont opté pour cette solution au regard du peu d'engouement affiché par l'armée qui n'est pas très chaude à prendre le parti du perdant de la dernière présidentielle. Elle n'est pas prête à mettre en péril l'avenir de la nation alors qu'elle sait très bien que Gbagbo n'a pas gagné le scrutin et veut engager le pays dans la voie du suicide. La décision du camp Gbagbo de remettre son destin entre les mains des « jeunes patriotes » résulte aussi des défaites que ne finit pas d'essuyer la garde républicaine, notamment à Abobo et la déculottée des mercenaires dans l'Ouest ivoirien devant les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga
