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Politique Publié le vendredi 11 mars 2011 | Nord-Sud

Lettre ouverte - Gbagbo, l’homme qui murmure à l’oreille du diable

Les usages protocolaires veulent qu’on continue de vous appeler monsieur le président même si vous n’exercez plus cette fonction. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, vous l’exercez encore par usurpation illégale du pouvoir. Alors, je ne vous appellerai pas monsieur le président.
En cette journée internationale de la Femme, créée depuis plus d’un siècle au travers d’âpres luttes pour la reconnaissance de ses droits au même titre que ceux des hommes, le sort que vous lui réservez en ce moment en Côte d’Ivoire témoigne de votre mépris de la vie humaine, ainsi que des valeurs chrétiennes dont vous prétendez qu’elles guident vos conduites. En moins d’une semaine, plusieurs d’entre elles sont tombées sous les balles assassines et meurtrières de vos « chiens de guerre ». Elles ont été lâchement et sauvagement abattues, de sang-froid, à balles réelles, alors qu’elles marchaient par centaines, de manière pacifique, pour dénoncer le climat de terreur que vous faites régner dans le pays. Avec courage, détermination et abnégation, elles ont tout simplement voulu vous exprimer leur désir de voir respecter les résultats du suffrage universel. Mieux encore, elles réclament la restitution de leurs époux, frères et fils, dont elles sont sans nouvelles, enlevés par vos forces de défense et de sécurité. Sont-ils toujours en vie ? Vous seul avez la réponse.
Malgré la barbarie et la frayeur que vous imposez, elles ont, dans la douleur et le chagrin, à nouveau défié avec courage et détermination vos « chiens de guerre » le jour-même de la Journée de la Femme. Comme en Tunisie ou en Egypte, ces femmes ont décidé avec témérité et vaillance de s’engager au péril de leur vie pour l’instauration de la démocratie et des libertés individuelles et collectives. À travers cette défiance qui restera gravée dans l’histoire de notre vie politique, elles ont aussi tenu à vous signifier votre lâcheté. Et vous l’avez confirmée en les assassinant de manière abjecte et répugnante. Vous n’êtes pas mieux qu’un Idi Amin Dada ou autres dictateurs sanguinaires qui se sont illustrés, comme vous, par la bestialité et la cruauté pour conserver un pouvoir mal acquis. Nous avions pensé que le Libyen Kadhafi était le plus fou et le plus dangereux des dictateurs du continent. Visiblement nous nous sommes trompés. Vos actes ignobles et immondes envers ces femmes montrent bien votre appétit insatiable pour la violence et la démesure en méprisant les vies humaines. Que vos forces armées combattent les Forces Nouvelles qui occupent la moitié Nord du pays, cela nous paraît cohérent. Mais assassiner de manière cruelle et inhumaine des Femmes qui manifestent n’est plus de la politique. C’est tout simplement de la sauvagerie, digne des plus atroces dictatures que nous avons déjà connues dans le monde. Nous savions que vous étiez capable de faire « mille morts à gauche et mille morts à droite » pour conserver ce pouvoir qui vous permet de communiquer directement avec le Diable en personne, en lui murmurant à l’oreille. Et vous l’avez démontré à maintes reprises depuis 2002, avec vos escadrons de la mort que vous avez réactivés pour vos sales besognes. Ces « fauves de l’enfer » ne murmurent pas comme vous à l’oreille du Diable, mais ils pillent et tuent pour apaiser leurs pulsions destructrices et sanguinaires. Vous l’avez vous-même dit, « vous êtes arrivé au pouvoir dans des conditions calamiteuses …». Vous auriez mieux fait de dire « dans des conditions douteuses, malhonnêtes et frauduleuses ». Car, il n’y a pas d’autres mots pour qualifier votre usurpation du pouvoir, au détriment de l’accord que vous aviez passé avec le général Robert Gueï. Curieusement, lui aussi, a été froidement assassiné par vos « chiens de guerre » avec un plaisir non dissimulé. Selon le témoignage d’un ancien diplomate français en poste à Abidjan, vous avez tenté par la même occasion de faire tuer vos anciens alliés politiques, les présidents Alassane Ouattara et Konan Bédié.
En cette journée internationale de la Femme, ces femmes dont vous avez fait tuer plusieurs d’entre elles, ont pris leurs responsabilités. Elles ont décidé de changer le cours des événements et de rentrer dans l’histoire de leur nation, à l’image des femmes en Tunisie et en Egypte, dans le sang, les pleurs, la souffrance mais avec espérance. Quand on donne la vie, on en connaît sa valeur. Car elle aussi se fait dans la douleur, le sang, la souffrance et parfois même dans les pleurs, pour enfin accéder au bonheur. Le bonheur de donner la vie, la nourrir, la soigner, l’aimer et la protéger contre les velléités meurtrières de vos « fauves de l’enfer ». Vous le savez, une dictature qui se met à tuer ses propres femmes, ses enfants et sa jeunesse, c’est une dictature en fin de règne qui n’a que la terreur pour espérer se maintenir en massacrant ceux qu’elle est sensée protéger.
Macaire DAGRY
macairedagry@yahoo.fr
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