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Politique Publié le vendredi 11 mars 2011 | Nord-Sud

Recrutement de mercenaires pour les lignes de front - Le juteux marché de la guerre en Côte d’Ivoire

Le marché de guerre nourrit visiblement son homme en Côte d’Ivoire. A tel point que certains dignitaires de l’ancien régime du Front populaire ivoirien (Fpi) ne sont pas loin de prendre des actions dans les sociétés spécialisées dans le recrutement et la formation de mercenaires.

Tout comme en 2003 et en 2004, le clan Gbagbo a décidé de recourir aux mercenaires libériens et angolais, pour tenter de prendre le dessus sur ses adversaires. Bien que les premières nouvelles recrues des ‘’frontistes’’ aient payé chèrement de leurs vies, leur présence sur le théâtre des opérations, en l’occurrence face aux soldats des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn) dans les combats aux alentours du Golf hôtel, les supplétifs ont continué à se faire recruter à tour de bras. Outre ceux qui sont déployés à Abobo (environ 200 combattants libériens et angolais) où les soldats loyaux à Laurent Gbagbo affrontent depuis la mi-janvier un mystérieux groupe d’insurgés, un important contingent (environ 600 éléments angolais) a été prépositionné sur le front centre, c’est-à-dire dans la zone de Tiébissou et le restant des recrues (1800 mercenaires) a été convoyé vers le front ouest. Ce sont d’ailleurs ceux-ci, composés essentiellement de libériens, qui ont déclenché les hostilités dans le far-west ivoirien, en attaquant la position des Forces nouvelles à Téapleu, le 25 février dernier. Selon des confidences recueillis auprès de dignitaires de l’ancien régime au pouvoir, menacé de perdre tous ses intérêts avec l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, c’est encore la société Sandline International, enregistrée au Bahamas et disposant de bureaux à Londres et à Washington qui est encore au contrôle, notamment pour le recrutement et l’encadrement des supplétifs. Mais ce qui a changé pour cette firme qui a déjà ‘’dealé’’ avec le clan Gbagbo en 2003 (pour la formation et la conduite des engins de guerre nouvellement achetés par l’ancien président du Front populaire ivoirien (Fpi)), c’est l’implication de certains faucons du clan dans les opérations de Sandline International. Au nombre de ceux-ci, les éternels chargés des questions de défense et de sécurité auprès de Laurent Gbagbo, auxquels se sont joints les nouveaux soi-disant ministres qui ont hérité de ces départements. Ils supervisent donc le recrutement et l’achat des matériels de guerre. Evidemment, il faut compter avec leurs ristournes. Ils avaient d’ailleurs entrepris de ‘’gérer’’ tous seuls l’affaire, avant de s’en remettre à nouveau à Sandline International. Les hélicoptères d’attaques, pourtant chèrement payés (un deal d’environ 6 milliards F Cfa) par ces affairistes du clan ont du mal à être livrés. Pas à cause de l’embargo mais parce que le marchand chargé de convoyer les MI-24 de la Biélorussie à Abidjan, tente de rouler les ‘’refondateurs’’ dans la farine. Si l’on en croit à ce sujet, le dernier numéro de ‘’La lettre du continent’’, les appareils qui étaient attendus depuis quelques semaines n’ont jusque-là pas encore été livrés. D’où les atermoiements de l’Onu qui a dû s’excuser, ayant été dans l’incapacité de produire les preuves de la violation par le clan Gbagbo de l’embargo sur les armes imposé à la Côte d’Ivoire.
S’agissant de la prime des mercenaires, même si l’idée de leur émolument varie d’une source à l’autre, celui-ci tournerait entre 100.000 et 150.000 par semaine. Ce qui donnerait une moyenne de 900.000.000 à payer à ces professionnels de la guerre. Toute chose qui, selon les rumeurs à Abidjan, fait que les mercenaires sont très aimés par les forces de défense et de sécurité pro-Gbagbo. Il suffirait, selon la rue abidjanaise, de tuer ou de conduire à la mort cinq mercenaires pour encaisser son jackpot à sa place, ceux-ci ayant exigé d’être payés cash. A l’évidence, le marché est juteux pour tous ceux qui interviennent, y compris les ‘’refondateurs eux-mêmes.

Marc Dossa
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